22 décembre 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
Exécuté par injection létale, Callum Lynch se réveille à sa grande surprise dans un laboratoire qui appartient à l’entreprise Industries Abstergo. Grâce à la technologie Animaus, il se trouve projeté à l’époque de l’Inquisition espagnole, dans la peau de son ancêtre Auilard de Nehra, un des membres de la confrérie de Assassins, opposés aux Templiers.
Au départ de ce film, une série de jeux vidéo du même nom créés par Ubisoft à Montréal et dont les qualités historiques ont été reconnues en plus d’être, semble-t-il, passionnants dans leurs interactivités et leur déroulements. Le scénario du bien nommé Bill Collage, d’Adam Cooper et de Michael Lesslie reprend des idées de l’air du temps sur le conspirationnisme déjà popularisées avec le Da Vinci Code et ses Illuminati dans le combat d’organismes secrets pour le contrôle de l’espèce humaine.
Ici, ce sont les Templiers déjà combattants aux Croisades de cette secte des Assassins qui, eux, sont devenus maintenant presque des défenseurs de la veuve et de l’orphelin. Deux époques alternent dans cette histoire où le code génétique permet de remonter par des avenues inexpliquées vers la fin de la Reconquista en 1492 dans une quête de l’origine du bien et du mal.
Justin Kurzel retrouve les deux protagonistes de sa très bonne relecture de Macbeth. Michael Fassbender est Cal descendant direct de cette secte et Marion Cotillard est la scientifique Sophie, liée de très directe manière à ces Templiers. La cinématographie d’Adam Arkapaw enrobe le tout d’un ton ocre en 1492 et médicalement blanchâtre dans les scènes actuelles dans l’immeuble d’Abstergo. Les effets spéciaux, cascades et combats propulsent les spectateurs dans des sensations dont ils sont rapidement retirés comme l’est également Cal embrigadé dans une aventure qu’il ne comprend pas au début. La fin abrupte laisse supposer une suite qui, espérons-le, sera mieux scénarisée.
Genre : ACTION / FANTASTIQUE – Origine : États-Unis / Grande-Bretagne / France / Hong Kong – Année : 2016 – Durée : 1 h 56 – Réal. : Justin Kurzel – Int. : Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons, Brendan Gleason, Charlotte Rampling, Ariane Labed – Dist./Contact : Fox.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Ancien champion de lutte olympique, Mahavir voit son rêve de devenir champion du monde s’envoler lorsque son père le force à abandonner son sport pour trouver du travail. S’étant juré de voir ses fils reprendre le flambeau, l’homme est cependant déçu car sa femme lui a donné quatre filles.
Dans sa quête narrative, Dangal s’inspire probablement de Million Dollar Baby / La fille à un million de dollars (2004), de Clint Eastwood. Dans ce dernier, le scénariste Paul Haggis puisait ses sources de nouvelles de F.X. Toole. Le principe demeure en quelque sorte le même dans le cas du troisième long métrage de Nitesh Tiwari, également coscénariste avec Piyush Gupta, Shreyas Jain et Nikhil Mehrotra, tous quatre s’inspirant d’une une histoire vécue : les tribulations de Geeta Phogat, médaille d’Or en Lutte Libre (Femmes) aux Jeux du Commonwealth en 2010.
Se voulant populaire et accessible, le cinéaste indien respecte les codes du cinéma bollywoodien traditionnel en injectant deux ou trois chorégraphies fortement réussies et une musique omniprésente, mais touchante, parsemée de chansons (sous-titrées), appuyant d’une certaine façon le message. Car c’est souvent de cela que se nourrit le cinéma indien grand public. Et pourquoi pas? Dangal se présente aussi comme un film courageux qui donne la liberté de parole, de geste et de détermination à la femme, chose rare dans le cinéma de ce pays. Bollywood change de plus en plus, et ces derniers temps, les réalisateurs se penchent de plus en plus sur leurs héros nationaux, leur histoire et aussi bien sur leur mode de pensée, en constant changement.
Aamir Khan, acteur principal masculin, également un des coproducteurs, a du prendre plusieurs kilos (qu’il a d’ailleurs déjà perdus) pour incarner ce père-coach qui élève deux parmi ces quatres filles comme lutteuses afin de réaliser son rêve qu’il croyait perdu. À partir d’un scénario inspiré et savamment écrit, le film de Tiwari est un amalgame équilibré entre séquences dramatiques, humour particulier, mais adroitement présenté, et séquences de lutte filmées par la caméra vertigineuse de Satyajit Pande, dont on se souviendra du très lucide Kahaani / Story (2012) et Sutu, deuxième long métrage à son actif. On soulignera par ailleurs l’interprétation exceptionnelle et vigoureusement sentie de Fatima Sana Shaikh (Geeta) et de Sanya Malhotra (Babita), deux actrices magnifiques qui donnent à leur art ses lettres de noblesse.
Genre : DRAME SPORTIF – Origine : Inde – Année : 2016 – Durée : 2 h 41 – Réal. : Nitesh Tiwari – Int. : Aamir Khan, Sakshi Tanwar, Fatima Jana Shaikh, Sanya Malhotra, Zaira Wasim, Aparshakti Khurana – Dist./Contact : Imtiaz Mastan.
Horaires : @ Cineplex
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Tout public
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★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Pittsburgh, fin des années 1950. Troy, quinquagénaire afro-américain, gagne sa vie comme éboueur. Marié à Rose depuis dix-huit ans, il souhaite voir son garçon Cory transcender sa condition et l’oblige à travailler après les heures de classe, en dépit des aspirations sportives de celui-ci. L’adolescent aimerait suivre les traces de son père, jadis promis à une carrière de baseballeur, interrompue par un sombre incident.
En adaptant adroitement pour le cinéma sa propre pièce de théâtre, August Wilson tire parti de la forte présence de Denzel Washington comme réalisateur et principal comédien – il tenait d’ailleurs le même rôle à Broadway, lui valant un Tony Award. Les origines théâtrales se font sentir, certes, notamment dû à des espaces restreints, ce qui n’empêche pas que la teneur des propos est d’une telle facture humaine, que nous oublions cette approche formelle.
Les comédiens, tous investis dans des rôles magistraux, se donnent entiers à cette magnifique retransposition cinématographique qui vise l’être plus que tout autre chose. Si Washington est plus sobre ici que d’habitude, donnant à son personnage diverses impulsions, passant du romantique au plus cruel, il est cependant entouré d’un groupe d’acteurs aussi amoureux de leurs rôles.
Mais c’est l’attachante personnalité de Viola Davis qui émeut le plus, jouant étonnamment la femme au foyer dans une Amérique ouvrière des années 50 et 60. Elle vit les tournements de la vie avec une grâce incomparable. Fences, qui veut dire « clôtures » est un titre d’autant plus approprié qu’il met en scène des protagonistes marqués par les barrières psychologiques et mentales qui parfois nous séparent, même de nos êtres les plus chers.
Déjà, avec Antwone Fisher, Denzel Washinton signait une premier long métrage splendide et maîtrisé. Avec ce troisième opus, il est au sommet de son art, prouvant qu’il est aussi habile derrière que devant la caméra. Le cinéma afro-américain non seulement s’enrichit de plus en plus d’exemples remarquables, Moonlight, de Barry Jenkins, se démarquant cette année, mais donne également à cette importante composante américaine un actuel transcendant.
Fences est surtout un film d’acteurs, et Washington, tout en solidifiant la mise en scène par doses de subtilités, de correspondances, de miroirs affectifs et de paroles équilibrées, rend un émouvant hommage à l’art d’interprétation, parfois omis par la critique. Entre le formel et le réel, existent aussi des liens abstraits qui ont pour fonction de rendre l’ensemble cohérent. Denzel Washington l’a compris dans ce film émouvant d’une immense chaleur humaine.
Ce qui est certain, c’est bel et bien que la courses aux Oscars en février prochain sera étroitement serrée.
Genre : DRAME FAMILIAL – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 2 h 19 – Réal. : Denzel Washington – Int. : Denzel Washington, Viola Davis, Jovan Adepo, Russell Hornsby, Stephen Henderson, Mykelti Williamson – Dist./Contact : Paramount.
Horaires : @ Cineplex
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★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1963, dans sa résidence privée à Hyannis Port, Jackie Kennedy accorde une entrevue à un journaliste. La veuve du président assassiné John F. Kennedy évoque des souvenirs de son séjour à la Maison-Blanche et des événements qui ont suivi la fin tragique de son mari.
Jacqueline Bouvier Kennedy, dite Jackie, est devenue plus célèbre encore par son White House Tour de 1961 réalisé par Franklin J. Schaffner (Planet of the Apes), alors réalisateur de documentaires télé. Elle y présente les transformations qu’elle a effectuées dans la résidence du président des États-Unis pour en souligner le caractère historique par la présence d’artefacts appartenant à des personnalités y ayant vécu, spécialement ceux de la famille d’Abraham Lincoln.
Le réalisateur chilien Pablo Larraín (No) filme cette longue séquence utilisant des caméras et des supports vidéos compatibles avec le début des années 1960 et les intègre subtilement à des fragments de l’émission originale. Le scénario de Noah Oppenheim, se concentrant surtout sur le 22 novembre 1963 et les jours suivants l’assassinat du président, montre également les divers états psychologiques qui sont le lot de Jackie. Celle-ci, tout en s’occupant du bien-être de leurs deux enfants, prend le contrôle du déroulement des funérailles et les incruste à tout jamais dans la mémoire américaine, assurant également la place de son mari dans cette histoire mouvementée.
Nathalie Portman porte ce film de toutes les fibres de son être, étant présente dans toutes les scènes. Larraín et son équipe, par cet éclairage, permettent de mieux comprendre les nouvelles réalités de l’image et donnent ainsi une nouvelle lecture à ce lien mythique entre la comédie musicale Camelot, sur les Chevaliers de la Table ronde, et la présidence de John F. Kennedy.
Genre : DRAME BIOGRAPHIQUE – Origine : États-Unis / Chine / France – Année : 2016 – Durée : 1 h 40 – Réal. : Pablo Larraín – Int. : Natalie Portman, Peter Sarsgaard, Billy Crudup, Greta Gerwig, John Heard, Richard Grant – Dist./Contact : Fox Searchlight.
Horaires : @ Cineplex
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Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
En Californie, Mia travaille dans un café des studios Warner en attendant de décrocher une audition pour un second rôle. De son côté, Sebastian, pianiste de jazz fervent admirateur de Miles Davis, aspire à ouvrir sa propre boîte de nuit. Une relation naît entre eux…
… effectivement, puisque le nouveau film du jeune Damien Chazelle, à peine 31 ans, de mère américaine et de père français, et dont l’étonnant Whiplash a séduit catégoriquement la critique et le public, signe une oeuvre souveraine, non seulement hommage digne et inconditionnel à la comédie musicale, mais aussi et particulièrement une ode à l’audace et à l’imagination.
Lorsqu’on sait qu’il est un des coscénaristes de 10 Cloverfield Lane (2011), de Dan Trachtenberg, on ne peut que se réjouir, prouvant du même coup qu’il a le cinéma dans la peau. Quoi qu’il en soit, Chazelle fait partie de ces nouveaux talents hollywoodiens qui s’atellent à construire un nouveau cinéma américain où propositions formelles et axiomes narratifs se conjuguent avec pugnacité, détermination et un profond respect pour le 7e art.
Dans La La Land, autre façon de parler d’Hollywood, la parole et le chant se juxtaposent pour offrir un étincelant jeux de miroirs, de correspondances et notamment de motifs aussi bariolés qu’uniformes. La comédie musicale est ici au service du cadre, du plan, des personnages, du récit, une histoire simple de séduction, d’amour, au tout début, improbable, et pourtant si souhaitée, entre deux individus tout à fait différents. Elle, qui croit au pouvoir lumineux de l’affection et de la réussite (elle veut percer dans le milieu du cinéma) ; lui, rêvant d’ouvrir une boîte de jazz, ce qui explique son admiration pour Miles Davis.
Des personnages en quelque sorte nostalgiques d’une certaine époque du cinéma américain. Face à des temps présents malmenés par l’égocentrisme, l’indifférence et l’incohérent, La La Land ressemble à une planche de salut qui réanimerait notre âme engourdie et notre léthargie généralisée. Car le film de Chazelle est un rendez-vous avec le miracle du cinéma et sa véritable fonction.
La première séquence, qu’on ne révélera pas, donne déjà le ton, transformant la réalité en une fantaisie surréaliste, faisant du quotidien une convocation à la liberté et à l’étonnement. Mouvements de caméra, montage, musique, autant d’éléments formels qui contribuent à rendre le film aussi volubile que majestueux. À la direction photo, Linus Sandgren (American Hustle), au montage, Tom Cross, et à la musique originale, Justin Hurwitz, tous deux de Whiplash, affichent leurs particularités avec autant d’enthousiasme que le cinéaste.
La La Land est un merveilleux travail d’équipe, un groupe de rebelles sophistiqués qui croient au pouvoir des images en mouvement. C’est grand public, certes, mais il y a tant de fascination et de frénésie que nous sommes totalement conquis. Chez Damien Chazelle, la nostalgie, celle d’un cinéma d’évasion parsemé de trouvailles cinématographiques, est toujours ce qu’elle était.
Et pour rendre les personnages crédibles, deux comédiens d’exception, Ryan Gosling, séduisant visage d’une autre époque rescucité dans le monde d’aujourd’hui, et Emma Stone, jouant au jeu de la séduction avec une grâce inégalée. Et pourtant tous deux conservent leur rêve intact, offrant ainsi une finale d’une irréprochable finesse et d’émerveillement transcendant.
Genre : COMÉDIE MUSICALE – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 2 h 07 – Réal. : Damien Chazelle – Int. : Emma Watson, Ryan Gosling, John Legend, J.K. Simmons, Rosemarie DeWitt, Fin Wittrock – Dist./Contact : Séville.
Horaires : @ Cinéma du Parc – Cineplex
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RÉSUMÉ SUCCINCT
Un véritable choc frappe Mathieu lorsqu’un certain Pierre lui annonce au téléphone la mort de Jean, son père dont il ignorait tout. Du même coup, il apprend qu’il a deux frères qui vivent à 6000 kilomètres de chez lui. Poussé par l’envie de les rencontrer, Mathieu part aussitôt pour Montréal.
Les personnages de Philippe Lioret sont souvent égarés dans un espace inconnu. Dans Tombés du ciel, en 1994, des voyageurs errent dans un aéroport, victimes d’un imbroglio juridique (idée reprise plus tard par Steven Spielberg dans The Terminal). Dans Je vais bien, ne t’en fais pas, une jeune fille cherche à travers la France son frère disparu. Dans Welcome, un clandestin tente de gagner l’Angleterre à la nage. Enfin, dans Le fils de Jean, c’est la mort du père qui provoque le départ de Mathieu vers le Québec.
Un père dont il ne connaissait pourtant pas l’existence. Sujet récurrent au cinéma, certes; mais pour son huitième long métrage, Lioret atteint le maximum de son art en accentuant le réalisme et en évitant toute entourloupette scénaristique. Les événements sont vécus par des personnages dont l’humanité ne nous semble pas préfabriquée. On remarquera d’ailleurs que dans ce qu’on pourrait appeler l’histoire de l’image du Québécois dans le cinéma français (une histoire qui reste à écrire), jamais on n’avait vu une telle vérité non seulement dans la représentation des gens d’ici, mais aussi dans leurs rapports avec un Français.
Exit les clichés paternalistes et le pittoresque risible. Il faut dire que le film bénéficie du jeu de Gabriel Arcand dont le rapport avec le personnage joué par Pierre Deladonchamps se transforme si subtilement que le spectateur ne sent nulle brisure au fil du récit. D’ailleurs tout le film est marqué par le refus des coups de théâtre et autres facilités; ainsi Lioret a fait appel une nouvelle fois au compositeur et pianiste danois Flemming Nordkrog, mais sa musique est très discrète et seul Chopin vient deux ou trois fois lui prêter main forte.
Bref, un film où se côtoient sensibilité, intelligence et authenticité. Un trio de plus en plus rare au cinéma.
Genre : DRAME – Origine : France / Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 38 – Réal. : Philippe Lioret – Int. : Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Catherine de Léan, Marie-Thérèse Fortin, Pierre-Yves Cardinal, Patrick Hivon – Dist./Contact : Séville.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
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RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1943, les forces allemandes avancent rapidement en France et contraignent des familles juives à mettre à l’abri leurs enfants. Mais, lorsque des troupes nazies arrivent dans le département de la Creuse, c’est la fuite précipitée à la suite de dénonciations. Fanny, douze ans, se retrouve bien malgré elle à la tête d’un groupe de huit jeunes qui entreprennent de rejoindre la frontière suisse.
Reprenant à son compte la tragédie de milliers d’enfants juifs abandonnés par leur famille pour les sauver de la déportation, Le voyage de Fanny est un charmant récit de bravoure dont la délicatesse tient en grande partie sur sa distribution, chevronnée ou non. Inspirée par la candeur de ses visages innocents, la cinéaste construit un film tout en légèreté qui capte l’insouciance de l’âge tendre tout en gardant intacts ses démons intérieurs. Doillon propose des dialogues ingénus, de jolies trouvailles scénaristiques et s’aventure même dans une épopée lyrique frôlant les limites de la réalité. Diablement efficace, sa mise en scène repose toutefois sur des effets de style appuyés, comme cette insistante et dramatisante trame sonore. Mais indéniablement, ce parcours initiatique parvient à atteindre sa cible en dépit de bien des maladresses.
Classique dans sa forme, didactique et positif dans son ton, Le voyage de Fanny est donc une œuvre utile pour les plus jeunes spectateurs. Cependant, si les programmateurs des chaînes de télévision y voient une occasion idéale de rappeler l’Histoire sans trop effrayer l’auditoire, ce parti-pris narratif risque de laisser un goût d’inachevé aux publics plus au fait de ce qu’était la France occupée. Ils trouveront dans ce récit une matière très édulcorée et se diront peut-être que tout n’a pas été aussi rose durant cette terrible période. Néanmoins, ce troisième film de la fille de Jacques Doillon propose une inspirante épopée à regarder en famille, ne serait-ce qu’en guise de passeur de mémoire.
Genre : DRAME – Origine : France – Année : 2015 – Durée : 1 h 35 – Réal. : Lou Doillon – Int. : Léonie Souchaud, Fantine Harduin, Juliane Lepoureau, Ryan Brodie, Anaïs Meiringer, Lou Lambrecht – Dist./Contact : Axia.
Horaires : @ Cinéma Beaubien
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