En salle

Buddies in India

26 janvier 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Sur son lit de mort, le père de Tang Sen lui confie qu’il a laissé un testament. Avec son ami Wu Kong, il se rend en Inde pour le trouver. C’est là qu’il se trouve. Ce périple se transforme en une série d’aventures.

SANS
COMMENTAIRES

Suite

Gold

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1981, Kenneth Wells travaille avec son père dans la compagnie familiale de prospection minière à Reno, au Nevada. Héritier de l’entreprise à la mort de son père, Kenny part pour la jungle d’Indonésie en vue d’y flairer les occasions d’affaires.

CRITIQUE
★★★
Texte : Élie Castiel

LA RUÉE VERS L’OR

À partir du scandale de l’entreprise Bre-X, créée par le trop ambitieux Canadien David Walsh, suite à sa faillite dans le pétrole, le film de Stephen Gaghan compte surtout sur la présence de comédiens en pleine forme, donnant à leurs personnages le ton voulu. Transposée dans un milieu américain, le récit paraît plus vraisemblable, donnant la grande part du gâteau à la parole et moins à l’action. Juste approche qui nous éclaire sur les rouages et les préparatifs en cours pour que tout se passe comme prévu dans cette course aux pépites jaunes.

Entre les rois de la finance multinationale et les chercheurs d’or opérant par impulson, tels des alpha males (nouvelle expression pour l’ancien he-men), des hommes dominants, sûrs d’eux-mêmes, n’ayant peur de rien et allant droit au but, totalement convaincus qu’ils réussiront n’importe quelle entreprise, une lutte à ne plus finir.

Gold n’est pas du meilleur cru en ce début de saison
cinématographique hivernale, mais se digère bien si on
aime ces histoires tournant autour du fric qu’on
manipule sans scrupules, quitte à écraser son voisin.

Car les vautours de la Bourse sont aussi rusés, et cela Gaghan le montre assez bien. Mais c’est surtout sur le plan de l’interprétation que nous sortons satisfaits de la projection. Face à Matthew McConaughey qui ne s’est pas gêné pour prendre des kilos de trop et projette sa bedaine avec fierté, tout en soulignant son franc-parler surexcité, le vénézuélien Édgar Ramirez (formidable dans Carlos d’Olivier Assayas, en 2010) ajoute à son personnage une fine touche de finesse et de discrétion, compatible avec ce qui se cache derrière sa tête de spéculateur rusé. Entre les deux personnages, une relation ambigue fort intéressante qui ne se cristallise jamais, sauf peut-être par un léger détail à la fin pouvant laisser certains dubitatifs.

Gold

À l’ère actuelle de D. Trump, Gold arrive à point, alors que le capitalisme sauvage organise plus que jamais ses plans d’action à l’international. Années 1980 obligent, la femme n’est ici qu’une simple commodité qui, à la toute fin, propose peut-être un début de réconciliation avec l’autre sexe. Somme toute, Gold n’est pas du meilleur cru en ce début de saison cinématographique hivernale, mais se digère bien si on aime ces histoires tournant autour du fric qu’on manipule sans scrupules, quitte à écraser son voisin.

Sortie :  vendredi 27 janvier 2017
V.o. :  anglais / version française
Or

Genre :  DRAME – Origine :  États-Unis –  Année :  2016 – Durée :  2 h 01  – Réal. :  Stephen Gaghan– Int. : Mathew McConaughey, Edgar Ramirez, Bryce Dallas Howard, Joshua Harto, Corey Stoll, Toby Kebell – Dist./Contact :  Entract Films.
Horaires : @  Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Julieta

RÉSUMÉ SUCCINCT
Sur le point de quitter Madrid pour de bon avec son amoureux, Julieta croise par hasard une amie d’enfance d’Antía, sa fille, qui lui apprend que cette dernière vit maintenant en Suisse avec ses trois enfants. Cette rencontre fortuite remue de douloureux souvenirs chez Julieta, sans nouvelles de sa fille depuis une douzaine d’années.

LE FILM DE LA SEMAINE
CRITIQUE
★★★★ ½
Texte : Élie Castiel

NAUFRAGES RÉDEMPTEURS

Pouvons-nous affirmer que Pedro Almodóvar se laisse désenchanter par le passage du temps, alors qu’enfant de la célèbre movida de l’Espagne post-franquiste, il nous a séduit autant par ses fantasmes outranciers (Pepi, Luci, Bom et les autres filles du quartier / Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón que par le truculent La loi du désir / La ley del deseo), pour ensuite nous faire plaisir avec ses comédies de la maturité comme Femmes au bord de la crise de nerfs  Mujeres al borde de un ataque de nervios et autres), des réalisations qui l’ont certainement conduit à parler des femmes avec sérieux? Ton qu’il adopte affectueusement à partir de Tout sur ma mère / Todo sobre mi madre et parfaitement avec Parle avec elle / Hable con ella.

« Meilleur réalisateur – Pedro Almodóvar »
International Cinephile Society Awards / ICS Cannes Award 2016

Julieta_En salle

Et puis, une pause inutile avec Les amants passagersLos amantes pasajeros) pour revenir ensuite à ses portraits féminins, influences de Bergman et de Hitchcock, cinéastes qui l’ont bercé dans son adolescence. À partir de trois nouvelles, Chance, Soon et Silence, tirées du recueil Runaway (2004, McClleand and Steward et Knopf) de la canadienne Alice Munro, Pedro Almodóvar a construit une œuvre rigoureuse sur l’abandon, le rejet, les regrets et la rédemption. Le film repose aussi sur la notion de l’absence et sur ses complications. Dès la première séquence, un couple, surtout la femme, Julieta, s’adonne sans vraiment envie aux derniers préparatifs pour un voyage au Portugal avec son nouvel amant. Et puis, sans crier gare, elle lui annonce qu’elle ne partira pas avec lui.

La suite, un récit où le present et le passé se joignent dans une mise en scène aussi abstraite que sophistiquée. Par un tour de magie, Almodóvar oublie ou fait semblant  d’oublier les écrits sur lesquels le film se base pour faire son propre cinema. Non, Pedro Almodóvar est toujours aussi vivant, aussi lucide, aussi motivé, si proche de ses personnages et notamment d’un style particulier qu’il affectionnne, essentiellement en laissant les plans, les gros plans et les transitions se compléter en tant qu’effets de styles.

Car c’est aussi de cela qu’est fait le cinéma articulé d’Almodóvar,
un cinéma farouchement européen des vingt dernières années
d’un 20e siècle conscient d’une certaine culture du vieux continent…

Ils comptent bien entendu sur des comédiennes excellentes, vibrantes à chaque moment. Mais c’est dans leurs rapports de force ou de soumission qu’elles s’agitent, face à l’objectif de la caméra de Jean-Claude Larrieu (au générique, Jean-Claude Carrieu), dont on se souviendra de son bon travail dans Les femmes du 6e étage (2010) de Philippe Le Guay. Ici, son œil est indiscret, tenace, portant les protagonistes autant dans leurs démarches que dans leurs zones indécises, filme, selon les époques  avec une emphase aux détails : couleur des murs, objets, tableaux, dont celui accroché au mur de l’appartement de Julieta, au présent, renvoit au déchirement intérieur du sujet et d’elle-même.  

Et un autre acteur concret, le train, comme ceux du célèbre Alfred britannique, un train-lieu qui annonce des autres fictions, des autres réalités, des ailleurs inconcevables, sans doute des intrusions dans l’inconscient. Car c’est aussi de cela qu’est fait le cinéma articulé d’Almodóvar, un cinéma farouchement européen des vingt dernières années d’un 20e siècle conscient  d’une certaine  culture du vieux continent qui n’a jamais oublié ses reférences et ses correspondances aux analyses freudiennes.

Julieta_En salle 2

Amant du mélodrame, le cinéaste ibérique ne renonce pas à aborder le thème de la culpabilité si cher au genre. Se sentir coupable de n’avoir pas parler à temps, de n’avoir pas parler du tout, d’avoir tout cacher, et finalement alors que l’âge nous surprend, il ne reste qu’à offrir au temps qu’il nous reste que de vivre ces moments de rachat. Et les hommes dans toutes ces histoires de femmes; essentiellement des présences concrètes, ne cachant rien, traversant le temps qui avance avec autant de douleur que d’exultation, réalistes, loin de toute considération d’ordre psychanalytique; bref, moins cinématographiques, mais utilement essentiels à la fiction. Julieta, un hommage vibrant au cinéma et à l’éternel féminin.

Sortie :  vendredi 27 janvier 2017
V.o. :  espagnol  / version française, s.-t.a. &  s.-.t.f.
Julieta

Genre :  DRAME – Origine : Espagne – Année :  2015 – Durée :  1 h 40 – Réal. : Pedro Almodóvar – Int. : Adriana Ugarte, Emma Suarez, Daniel Grao, Dario Grandinetti, Inma Cuesta, Rossy de Palma – Dist./Contact :  Métropole.
Horaires :  @  Cinéma BeaubienCinéma du ParcCineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Kaabil

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un homme qui a perdu la vue essaie malgré tout de se venger des meurtriers de sa copine.

EN QUELQUES MOTS
★★★
Texte : Élie Castiel

Des 12 longs métrages de Sanjay Gupta, Kaabil est le plus réussi, en partie, parce qu’il bénéficie de la présence de Hritik Roshan, l’un des plus beaux visages masculins de l’industrie bollywoodienne, et de la resplendissante et vivace Yami Gautam, remarquée dans le délicieux Vicky Donor (2012) de Shoojit Sircar, du costaud Madras Café (2013). Aveugles tous les deux, ils se courtisent, s’aiment et se marient pour, ensuite, être mêlés à une affaire aux rebondissements tragiques.

Le conflit entre le pardon et la notion du fameux œil pour œil,
dent pour dent
prend des proportions démesurées avec
une finale inattendue. Résultat d’une mise en scène rusée
s’adaptant admirablement aux situations. Du bon boulot.

Faisant suite aux nombreux films indiens sur le thème de la vengeance, Kaabil suit les codes de l’industrie et se permet une mise en scène élégante, une direction photo exemplaire signée Ayananka Bose et Sudeep Chatterjee, définissant l’espace et les lieux avec une précision remarquable. Tout en soulignant qu’ils filment les deux principales vedettes avec autant d’enthousiasme que conscients de susciter l’adhésion d’un public conquis d’avance.

Kaabil

Comme d’habitude, dans ce genre de films, le réalisateur n’évite pas le message moral final, dont le grand public indien raffole. En général, les cinéastes bollywoodiens semblent, de par leurs films, se présenter comme des psychologues du peuple, alimentant leurs récits de critiques sociales, politiques et familiales.

Le conflit entre le pardon et la notion du fameux œil pour œil, dent pour dent prend des proportions démesurées avec une finale inattendue. Résultat d’une mise en scène rusée s’adaptant admirablement aux situations. Du bon boulot.

Sortie :  vendredi 27 janvier 2017
V.o. :  hindi  / s.-t.a.
Capable / The Mind Sees All

Genre :  DRAME – Origine :  Inde –  Année :  2017 – Durée :  2 h 20  – Réal. :  Sanjay Gupta – Int. : Hrithik Roshan, Yami Gautam, Ronit Roy, Rohit Roy, Narendra Jha, Suresh Menon – Dist./Contact : Imtiaz Mastan.
Horaires : @  Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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La tortue rouge

RÉSUMÉ SUCCINCT
Au cours d’une violente tempête, un homme dont la barque a chaviré est projeté par les vagues sur un îlot désert. Lentement, il apprivoise les lieux. Un jour, il constate une tortue rouge. Cette découverte sera la début d’un merveilleux récit sur le destin de l’Homme.

EXTRAIT CRITIQUE
★★★★★
Texte : Élie Castiel

Comme par magie, le pinceau du cinéaste transforme son récit créateur en une odyssée grecque; l’aède Homère est convoqué pour illustrer le voyage initiatique de cet homme perdu dans une nature hostile et bienveillante à la fois. L’histoire d’une vie, d’une existence humaine et humaniste se déroule devant nos yeux dans ce film en plusieurs parties : la découverte du monde par l’homme (pour se distinguer des autres créatures déjà présentes), l’apparition somptueuse de la femme (pour que l’homme puisse se compléter) et la naissance (pour marquer ainsi le fondement d’une famille). Et plus tard, le départ de fils pour d’autres cieux, la solitude des parents et la mort du géniteur.

Ce portrait idyllique et dans le même temps dramatique
de la genèse se transforme en un conte philosophique…

La tortue rouge est un film sur la circularité de la vie à l’intérieur de laquelle se bâtissent de multiples formes, mais que le cinéaste, par ses dessins, ne montre pas. D’où une réflexion poussée de la part du spectateur, sommé d’imaginer tout ce qui est sous-entendu. Les diverses touches chromatiques se multiplient, mais toujours discrètes, sans violence, même dans les temps les plus orageux, car ce choix esthétique se veut serein, tout en douceur.

La tortue rouge

Lorsque l’Homme apparaît, le monde est déjà prêt à le recevoir : le sable accueillant d’une île des premiers temps; une forêt à la fois hospitalière et inquiétante; et le ciel, cet inconnu, aux nuages liquides et au bleu limpide. Et puis le jour et la nuit, la lune et les étoiles. Ce portrait idyllique et dans le même temps dramatique de la genèse se transforme en un conte philosophique (…)

Texte intégral
Séquences
Nº 306 (Janvier-Février 2017)
Page 4-5 (suivi d’une entrevue
avec le réalisteur)
En kiosque

Sortie : vendredi 27 janvier 2017
V.o. : sans dialogue
The Red Turtle

Genre :  ANIMATION – Origine : France / Belgique / Japon  – Année :  2016 – Durée :  1 h 21  – Réal. : Michaël Dudok de Wit – Dist./Contact :  Métropole.
Horaires :  @  Cinéma BeaubienCineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Maudite poutine

RÉSUMÉ SUCCINCT
À 27 ans, Vincent travaille comme bassiste dans un groupe musical. Pour joindre les deux bouts, il prend le risque de voler  de la marijuana appartenant à un groupe de criminels. Il devra rembourser, faute de quoi…

EXTRAIT CRITIQUE
★★★ ½
Texte : Charles-Henri Ramond

Hommage au film noir avec ses héros sympas et ses méchants haïssables, ce vol de pot qui tourne mal déborde du cadre traditionnel dévolu à ce genre pour revisiter de manière très personnelle diverses thématiques faisant partie intégrante du corpus québécois. On retrouve ici pêle-mêle, la fratrie troublée, la famille disloquée et l’éternel mal de vivre de l’adulte, proche de la terre, désemparé dans ses choix.

Avec ce premier long métrage à la posture radicale
empreinte d’assurance et de savoir-faire, Lemieux s’inscrit
dans une tendance aperçue à travers bon nombre d’oeuvres
québécoises et canadiennes présentées lors
du dernier FNC, tout en confirmant son style innovant…

Si les références à la psyché québécoise sont bien présentes, Lemieux s’emploie cependant à bousculer les conventions qui régissent notre cinéma d’auteur, en insufflant à ce drame contemporain une signature marquante, saluée dans plusieurs festivals internationaux d’envergure il y a quelques mois. Avec ce premier long métrage à la posture radicale empreinte d’assurance et de savoir-faire, Lemieux s’inscrit dans une tendance aperçue à travers bon nombre d’oeuvres québécoises et canadiennes présentées lors du dernier FNC, tout en confirmant son style innovant, constaté dans ses films antérieurs, en particulier Mamori (2010), odyssée enivrante captée dans la jungle amazonienne en collaboration avec le concepteur sonore Francisco López, et Ondes et silence (coréalisé avec David Bryant en 2014), utilisant comme toile de fond la zone de silence radio de l’Observatoire de Green Bank1 (…)

1 Ces deux films sont disponibles en VOD sur le site de l’ONF.

Texte intégral
Séquences
Nº 306 (Janvier-Février 2017)
Page 24
En kiosque

Maudite poutine

Sortie :  vendredi 27 janvier 2017
V.o. :  français / s.-t.a.
Shambles

Genre :  DRAME – Origine : Canada [Québec] – Année :  2016 – Durée :  1 h 31  – Réal. : Karl Lemieux – Int. : Jean-Simon Leduc, Martin Dubreuil, Francis La Haye, Marie Brassard, Alexa-Jeanne Dubé – Dist./Contact : Funfilm.
Horaires :  @
  Cinéma BeaubienCinémathèque québécoise

CLASSEMENT
NC
(Non classé)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Raees

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un bandit sans scrupule pratique la contrebande d’alcool et des drogues illicites et règne dans le milieu de la prostitution. Un flic coriace décide de lui lancer un défi.

CRITIQUE
★★★
Texte : Élie Castiel

ET VINT LE JOUR DE LA VENGEANCE

Après un début hésitant et convenu, Raees  évolue en quelque chose de plus profond, un drame de milieu où les bons et les méchants montrent constamment leurs zones d’ombre. Ce n’est pas la première fois que le cinéma bollywoodien traite de la corruption au sein de la police et de la scène politique. Rahul Dholakia, dont c’est ici le cinquième long métrage, soigne la forme grâce une réalisation habile, mêlant forts moments d’action et scènes intimes avec une conviction étonnante.

Entre le policier et le trafiquant, une lutte à n’en plus finir,
mais également un rapport de force qui se conjugue
entre dédain et admiration, comme d’une amitié handicapée
qui rejoint sa destinée dans une finale admirable,
quasi philosophique, astucieusement filmée,
véritable hommage aux westerns de la grande époque.

Si d’une part, la grande star Shah Rukh Khan a perdu ses tics, souvent insupportables, offrant ici une performance solide, contrôlée et tout à fait sincère, Mahira Khan, dont la carrière s’étale entre la télévision et le grand écran, campe son épouse avec un agréable alliage de soumission et de résistance, prête à jouer au jeu dangereux qu’exerce son mari. On soulignera, lors d’une scène de chorégraphie, la présence de Sunny Leone, indo-canadienne, ex-star du porno made in India. Mariée au producteur de l’industrie adulte Daniel Weber, elle mène aujourd’hui une vie moins exaltée, convertie aux vertus plus décentes de l’industrie bollywoodienne.

Mais c’est particulièrement l’excellent Nawaziddin Siddiqui, remarqué dans le très beau Raman Raghav 2.0 et plus récemment dans Lion de Garth Davis qui, pratiquement, vole la vedette. Voici un des plus bons comédiens du cinéma indien. Il vit ses personnages, prend l’objectif de la caméra comme un reflet de soi-même et semble voir son métier comme un passage naturel de la vraie vie à la fiction cinématographique.

Raees

Shah Rukh Khan (à gauche) et Nawazuddin Siddiqui (à droite)

Les chorégraphies et les chansons (sous-titrées) s’incorporent adroitement à ce récit diabolique sur la déchéance, la malhonnêteté généralisée et la prise en charge de son propre destin. Entre le policier (Siddiqui) et le trafiquant (Khan), une lutte à n’en plus finir, mais également un rapport de force qui se conjugue entre dédain et admiration, comme d’une amitié handicapée qui rejoint sa destinée dans une finale admirable, quasi philosophique, astucieusement filmée, véritable hommage aux westerns de la grande époque.

Sortie : vendredi 27 janvier 2017
V.o. : hindi  / s.-t.a.
Raees / Wealthy

Genre :  THRILLER  – Origine : Inde –  Année :  2017 – Durée :  2 h 35  – Réal. :  Rahul Dholakia – Int. :  Shah Rukh Khan, Nawazuddin Siddiqui, Mahira Khan, Mumtaz Sorcar, Gautam Rode, Sunny Leone   – Dist./Contact :  Imtiaz Mastan.
Horaires : @  Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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