En salle

47 Meters Down

22 juin 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lors d’une excursion pour aller observer des requins, quelque part au Mexique, deux sœurs traversent des moments périlleux, mettant leur vie en danger.

SANS
COMMENTAIRES

Suite

Beatriz at Dinner

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lors d’un souper, Beatriz, une mexicaine installée aux États-Unis, ne recule devant rien pour dire les quatre vérités à un influent homme d’affaires qui se trouve parmi les invités et qui a des idées bien précises sur les immigrants.

CRITIQUE
★★★ ½

L’ANGE EXTERMINATEUR
ÉLIE CASTIEL

Pas très connu de ce côté de l’Amérique du Nord, sauf par ceux qui suivent les téléséries de nos voisins et ont peut-être vu, entre autres, The Good Girl (2002), le latino Miguel Arteta, né à Porto Rico, présente avec Beatriz at Dinner, sans doute son film le plus achevé. Ère Trump oblige, le scénario Mike White, tout en optant pour une écriture, à la limite, surréaliste, se permet un humour noir qui persiste tout le long du film.

Beatriz at Dinner_Repl.

Trois actes définissent au vitriol ce portrait d’un univers corrompu faisant face à une humanité disparue : présentation du personnage de Beatriz, le célèbre souper qui annonce le troisième acte avec un cynisme percuant ; finalement, une fin qu’on ne dévoilera pas car elle définit que les zones d’ombre au cinéma ne sont que le reflet de nos propres quotidiens.

Ce qui est certain, c’est que Beatriz at Dinner n’est pas un
simple film de plus dans la production américaine, mais
une mûre réflexion sur l’état actuel des rapports humains, presque
exclusivement régis par les lois d’un néolibéralisme intransigeant.

L’amour du gain, la xénophobie latente, la prise en charge de l’Amérique par le pouvoir blanc, la course au gain, quitte à écraser n’importe qui, famille, amis… et les autres. Ces autres, c’est Beatriz, venue d’un autre monde, aujourd’hui tentant de survivre, même temporairement dans une villa  protégée. Et puis, comme s’il s’agissait d’un ange exterminateur, ses mots à elle tiennent lieu ici de messages philosophiques quasi mystiques. Ils deviennent la métaphore d’un monde de plus en plus divisé, d’une écorce terrestre qui abritent plus mal que bien une humanité en perdition. Arteta est un intellectuel sincère se prenant pour un philosophe. Et c’est tant mieux, car avec l’aide de son scénariste, il est parvenu à proposer une réflexion sur le devenir de notre humanité ou, faute de quoi, la fin de notre civilisation.

Une séquence entre le formidable et en pleine forme John Lithgow et Selma Hayek, excellente, présente un dialogue aussi simple que profond sur le sens de la vie. C’est là les moments les plus émouvants du film. Quelques paroles prononcées, des expressions de chacun des deux visages qui s’harmonisent avec chacun de leurs mots, annoncent un troisième et dernier acte ouvert à toute les possibilités. Ce qui est certain, c’est que Beatriz at Dinner n’est pas un simple film de plus dans la production américaine, mais une mûre réflexion sur l’état actuel des rapports humains, presque exclusivement régis par les lois d’un néolibéralisme intransigeant.

Sortie :  vendredi 23 juin 2017
V.o. :  anglais

Genre : Drame social  – Origine : États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 22 – Réal. :  Miguel Arteta – Int. : Selma Hayek, John Lithgow, Connie Britton, Chloë Sevigny, Jay Duplass, Amy Landecker – Dist. :  Entract Films.

Horaires
@ 
Cineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais.  ½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Can We Still Be Friends?

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après leur rupture, un homme et une femme réalisent qu’il n’est pas si facile de ne plus vivre ensemble.

SANS
COMMENTAIRES

Suite

Chasing Trane: The John Coltrane Documentary

RÉSUMÉ SUCCINCT
Portrait du mythique saxophoniste John Coltrane qui, par sa musique et son approche sans frontière, continue encore d’inspirer les musiciens d’aujourd’hui.

CRITIQUE
★★  ½

LA FOI MUSICALE
JULIE VAILLANCOURT

Réalisé par John Scheinfeld, Chasing Trane:The John Coltrane Documentary propose un portrait exhaustif du légendaire saxophoniste jazz compositeur et chef de formation américain, né en Caroline du Nord en 1926. Malgré son décès prématuré, à l’âge de 40 ans, il s’imposera comme l’un des artistes les plus importants de la musique de la deuxième moitié du XXe siècle. Ayant partagé la scène avec les Miles Davis de ce monde, il sera considéré, après Charlie Parker dans les années 1940-1950, comme le saxophoniste le plus révolutionnaire et le plus influent de l’histoire du jazz, meneur du courant avant-gardiste dans les années 1960. Nul doute que nombre de musiciens provenant de divers horizons musicaux témoignent de son génie dans Chasing Trane, par le biais d’entrevues à la caméra ; Carlos Santana, John Densmore, Sonny Rollins, Wynton Marsalis, Jimmy Heath (qui remplacera Coltrane, aux côtés de Miles Davis, lors de sa consommation excessive de drogues), sans compter des membres de la famille Coltrane, dont son fils, Ravi Coltrane, aussi saxophoniste de profession.

Chasing Trane

Chasing Trane se veut le film définitif sur ce grand arstites, un documentaire biographique officiel ayant obtenu le soutien de toutes les maisons de disque avec lesquelles Coltrane a enregistré et collaboré, sans oublier qu’il fut produit avec le consentement absolu de la famille Coltrane. Il en résulte ainsi des témoignages pertinents, provenant de gens ayant connu l’homme, l’artiste ; mais la facture du documentaire demeure des plus classiques et protocolaires (dans ce contexte on s’étonne peu de voir Bill Clinton à l’écran témoigner à plusieurs reprises du génie musical de Coltrane). Et tous vous le diront, Coltrane était un « génie artistique et un géant spirituel ».

Si l’univers de la musique fait connaître (l’enfer de) la drogue à Coltrane, c’est cette même passion musicale, doublée d’une grande spiritualité, qui sauvera ce dernier de sa dépendance à l’héroïne. Dans Chasing Trane, les nombreuses images et vidéos d’archives fouillées font découvrir la vie personnelle et professionnelle de Coltrane, ainsi que son époque : à titre d’exemple, le documentaire n’évince pas le racisme et la ségrégation raciale de l’Amérique de de ces années, les droits civiques américains, les discours de Martin Luther King, les bombardements atomiques et tisse habilement des liens avec l’aspect créatif de Trane, dont la chanson Alabama, écrite en réaction au bombardement de la 16th Street Baptist Church, à Birmingham, Alabama, en 1963, par le Ku Klux Klan.

De par sa forme cinématographique très conventionnelle,
Chasing Trane: The John Coltrane Documentary 
s’adresse davantage à un public mélomane que cinéphile.

Si lier les aspects sociaux, politiques et culturels de l’époque au portrait de Trane est nécessairement pertinent, le documentaire ne présente rien de novateur formellement (et ce, au contraire du parcours musical de l’artiste présenté à l’écran). Chasing Trane : The John Coltrane Documentary a tout du documentaire biographique classique; entrevues à la caméra sur fond statique, images d’archives, dessins/animation succincts, collages, symboles (spirituels) intégrés à l’image, et même quelques fondus au noir (idéal pour une télédiffusion). Si la trame sonore laisse toute la place aux compositions de Coltrane, la voix hors-champ, narrée par Denzel Washington, est parfois malhabilement amenée : entre les entrevues, un « je » s’insère sporadiquement sur les images présentées, comme si Coltrane méditait sur sa propre existence. Comme l’un des interviewés le mentionne, la musique de Coltrane « nous donne une autre façon de percevoir l’univers, et ce, à travers la musique ».

De ce fait, il est d’autant plus dommage que la mise en scène du documentaire, de par sa forme rigide et didactique, ne permette pas au spectateur de cinématographiquement transposer le génie et l’originalité de Coltrane, sans oublier sa propre conception de la musique : « Je ne me demande pas si les gens comprennent ce que je fais. La réaction émotionnelle est la seule chose qui m’importe. Du moment que cette communication instinctive s’établit, la compréhension n’est plus nécessaire. » De par sa forme cinématographique très conventionnelle, Chasing Trane: The John Coltrane Documentary s’adresse davantage à un public mélomane que cinéphile. Il est d’ailleurs présenté à Montréal, dans le cadre du Festival International de Jazz.

Sortie :  vendredi 23 juin 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Documentaire  – Origine : États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 39  – Réal. :  John Scheinfeld  – Dist. :  Abramorama.

Horaires
Cinéma du Parc

Classement
N/C
(Non classé – Exempté)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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L’embarras du choix

RÉSUMÉ SUCCINCT
Comme elle ne peut jamais prendre une décision sans l’aide de ses amies, Juliette est confrontée à l’intérêt amoureux que lui portent deux hommes, un Français et un Britannique. Elle devra finalement choisir elle-même.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi 23 juin 2017
V.o. :  français

Genre :  Comédie  – Origine : France –  Année :  2017 – Durée :  1 h 35  – Réal. :  Éric Lavaine – Int. : Alexandra Lamy, Arnaud Ducret, Jamie Bamber, Lionel Astier, Anne Marivin, Sabrina Ouazani – Dist. :  A-Z Films.

Horaires
@
  Cinéma BeaubienCineplex

Classement
Tout public

Séquences_Web

Québec: My Country, mon pays

RÉSUMÉ SUCCINCT
À travers des documents familaux et des témoignages au présent, tout en soulignant sa propre perspective, John Walker s’interroge sur la notion des « deux solitudes », encore présente dans le Québec d’aujourd’hui.

CRITIQUE
★★  ½

DIALOGUE DE SOURD ?
CHARLES-HENRI RAMOND

Durant et peu après la Révolution tranquille, le Québec perd un demi-million de ses résidents anglophones, des parents du cinéaste John Walker, partis s’installer en Ontario. Sans doute jugé tabou, cet épisode de l’histoire du Québec n’a jamais été vraiment abordé au cinéma, et en tout cas pas de manière aussi franche et intime que le fait ici le réalisateur. Taillé pour la télévision, Québec: My Country, mon pays parcourt la tranchée qui sépare anglophones et francophones depuis des générations en mettant l’accent sur les événements qui ont mené à cet exode. La prise de conscience du fait français en politique, l’importance des arts dans la conscientisation des canadiens-français, et, bien entendu, les actes terroristes du FLQ sont montrés par le biais d’entrevues bilingues ou unilingues anglais et l’emploi de documents d’archives et d’extraits des deux oeuvres marquantes que sont Le chat dans le sac de Gilles Groulx ou Pour la suite du monde de Michel Brault et Pierre Perrault.

Québec, My Country, Mon Pays

Si sur la forme rien ne choque, sur le fonds, le film de Walker propose une interprétation de l’Histoire qui ne fera sans doute pas l’unanimité. Étant donné qu’il n’accorde que peu de lumière à ses propres interrogations, Walker s’appuie essentiellement sur le sentiment d’injustice exprimé par plusieurs de ses proches. Un vif et profond déchirement d’une famille coupée en deux ressort des propos amers qui, malgré la sincérité de leur passion, paraissent manquer de fondement. Alors que certains affirment se sentir « citoyens de seconde classe » et que la jeune recherchiste fait part des « centaines » de quolibets dont elle fait l’objet du fait de sa langue maternelle, on ne peut s’empêcher de s’étonner devant la profondeur d’un tel sentiment de rejet.

Un vif et profond déchirement d’une famille coupée en
deux ressort des propos amers qui, malgré la sincérité
de leur passion, paraissent manquer de fondement.

Même si l’on perçoit nettement l’aspect émotif du sujet pour l’auteur – les rappels à l’histoire de ses ancêtres écossais nous le montrent bien – on se questionne sur ces discussions à sens unique, confirmées par un Jacques Godbout placide ou un Denys Arcand goguenard. On aurait cependant aimé que le point de vue des « frogs » soit un peu plus mis de l’avant, mais surtout que ces affirmations soient un tant soit peu confortées par une vision sociologique, voire analytique de ce qui mine depuis toujours les relations entre les deux cultures. Aussi véridiques et justifiées soient-elles, ces récriminations nous donnent l’impression de voir s’affronter deux communautés rigoureusement incapables de se comprendre. Ce qui dans ce que l’on observe au quotidien (en tout cas à Montréal) ne nous semble pas si profondément et si douloureusement ancré que ce qui nous est présenté ici.

Sortie :  vendredi 23 juin 2017
V.o. :  anglais, français / s.-t.f.

Québec : My Country, mon pays

Genre :  Documentaire social – Origine : Canada – Année :  2016 – Durée :  1 h 30  – Réal. :  John Walker –  Dist. :  Rapide-Blanc.

Horaires
Cinéma Beaubien – Cinéma du Parc

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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The Bad Batch

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans une Amérique dystopique, des gens exclus socialement sont bannis dans le désert. C’est ce qui arrive à Arlen, qui se fait capturer par des cannibales. L’aventure ne fait que commencer.

CRITIQUE
★★★ ½

CANNIBAL FEROX
ÉLIE CASTIEL

L’Américaine Ana Lily Amirpour, née à Londres de parents iraniens, s’était fait remarquer par le singulier A Girl Walks Alone at Night, un premier long métrage assez étrange qui, en plans farouchement débridés, devenait un film politique en même temps qu’un regard posé non seulement sur le cinéma, mais sur un genre bien précis.

The Bad Batch_En salle

Très léger recul avec The Bad Batch où les nombreuses influences cinéphiliques respirent le déjà-vu. Un hommage à Jodorowsky, du temps de ses extravagances outrancières, un peu de Mad Max, première mouture, peut-être bien un retour en arrière au cinéma italien des années 80, celui des Umberto Lenzi de ce monde (d’où le titre affublé à cette critique).  Et pour compléter ce tableau dantesque, une multitude de fétiches issus d’une quête de survie aussi paradoxale qu’essentielle, une façon comme une autre de se positionner sur l’état actuel du monde.

Et le désert, omniprésent, inplacable, menaçant ; le sable, le vent,
la sécheresse, le manque d’eau potable. Une terre inhospitalière
en carcasses composée dans le désordre à partir de
quelques fragments restants  d’une civilsation disparue…

Et ces cannibales, des culturistes, hommes et femmes, renvoyant à un homoérotisme latent, sensuel, intentionnellement provocant, ne fait que renvoyer à nos propres positionnements ambigus sur la sexualité. Des interprètes solides complètent ce canevas post-apocalyptique : Suki Waterhouse, ex-mannequin reconvertie en actrice, sculpturale malgré son handicap (pour les besoins du film, bien entendu), Jim Carrey, méconnaissable dans le rôle d’un hermite de tragédie grecque, Jason Momoa, dont la musculature imposante ne peut occulter des tendances affectives que laisse dessiner un dernier plan magnifiquement composé. Finalement, Keanu Reeves, dictateur nouvelle tendance d’un monde faussement libre, s’en donnant à cœur joie.

Et le désert, omniprésent, inplacable, menaçant ; le sable, le vent, la sécheresse, le manque d’eau potable. Une terre inhospitalière en carcasses composée dans le désordre à partir de quelques fragments restants  d’une civilsation disparue, là où les survivants n’ont plus de futur, mais au contraire, sont destinés à périr d’un moment à l’autre.

Sortie :  vendredi 23 juin 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Suspense de science-ficiton  – Origine : États-Unis – Année :  2016 – Durée :  1 h 59  – Réal. :  Ana Lily Armirpour – Int. : Suki Waterhouse, Jason Momoa, Jim Carrey, Keanu Reeves, Giovanni Ribisi, Diego Luna – Dist. :  Métropole Films.

Horaires
Cinéma du Parc

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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