20 septembre 2017
Bande-annonce sans sous-titres
Genre : Comédie dramatique – Origine : Inde – Année : 2017 – Durée : 2 h 24 – Réal. : Simerjit Singh – Int. : Sonam Bajwa, Wamiqa Gabbi, Ammy Virk, Parminder Gill, Karamjit Anmol – Dist. : Imtiaz Mastan.
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@ Cineplex
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Tout public
Le nom de David Gordon Green interpelle car son cinéma s’aventure entre les attentes du grand public et les expectatives d’une certaine critique ouverte d’esprit. Preuve à l’appui, Pineapple Express / Ananas Express (2008). Puis, d’un coup, le jeune réalisateur disparaît sans laisser de traces ou se soumet aux règles de l’industrie hollywoodienne pour se faire ensuite oublier.
Avec Stronger, sa proposition aurait pu sombrer dans le patriotisme de bas étage, mais la mise en scène surprend tant sa subtilité étonne, se distancie de l’évènement et, en le confondant à une intrigue personnelle (tirée de faits vécus), donne la possibilité aux spectateurs de suivre l’action avec beaucoup plus de volubilité.
À l’approche documentaire, Green préfère la fiction traditionnelle. Celle-ci est fortement mise en valeur par un groupe de comédiens aguerris, dont un Jake Gyllenhaal exceptionnel et une Miranda Richardson totalement à contre-emplioi, vigoureuse, souveraine, tout en évitant de voler la vedette. Si les ingrédients du mélodrame s’avèrent évidents, n’empêche que cette traversée d’un fait tragique arrive à nous émouvoir tant par la dureté d’une caméra puissante que par la captation vigoureuse de ces personnages issus de classes populaires, celles en fait qui composent la grande partie de l’Amérique.
Ces protagonistes votent sans doute Trump-45, mais dans le même temps, sont les héros d’une Amérique fondatrice, d’un territoire charpenté par la loyauté de la majorité de ses habitants et leur loyauté au drapeau et à leur histoire.
Boston, c’est la marathon de 2013, c’est aussi la tragédie d’un homme parmi les autres victimes, pris à part ; nous suivons les étapes de sa guérison psychologique. C’est triste, larmoyant par moment, mais on y croit. Avec Stronger (qu’on traduirait par « plus fort »), David Gordon Green nous rappelle qu’il peut encore faire des films grand public en ne le dépouillant pas de sa propre originalité.
Genre : Drame biographique – Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 1 h 59 – Réal. : tDavid Gordon Green – Int. : Jake Gyllenhaal, Tatiana Maslany, Clancy Brown, Miranda Richardson, Richard Lane Jr., Nate Richman– Dist. : Les Films Séville.
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Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Genre : Animation – Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 1 h 41 – Réal. : Charlie Bean, Paul Fisher, Bob Logan – Voix / v.o. : Olivia Munn, Dave Franco, Jackie Chan, Justin Theroux, Kumail Nanjiani, Michael Peña – Dist. : Warner Bros. Canada.
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Tout public
14 septembre 2017
Film de série, sans imagination, ressemblant aux autres produits du genre destinés au marché vidéo, American Assassin débute pourtant de façon prometteuse. Très vite, Michael Cuesta perd le pari et s’engouffre sans se rendre compte dans une chasse à l’homme invraisemblable qui risque de dérouter, même les inconditionnels les plus férus. Le roman de Vince Flynn devient prétexte à des scènes d’action spectaculaires où James Bon côtoie Bourne, formant ainsi une salade quasiment indigeste, dans une mise en scène bancale.
Thème du terrorisme oblige, on a droit à une vision occidentale de la chose, bien que justifiée, mais dûment maladroite et manichéenne par moment. Remarqué dans The Maze Runner, Dylan O’Brien essaie de s’en sortir avec le moins de mal possible, réussissant par-ci par-là à éviter certains poncifs associés à ce type de produit. La subtilité, la nuance et l’esprit sont absents, préférant une démarche paresseuse chère à un certain cinéma grand public qui ne demande pas plus.
C’est à produit sans grande envergure que nous avons droit, s’ajoutant à la liste copieuse des sorties rapides, sans tenue ni assiduité. En somme, vite vu, vite oublié.
Genre : Suspense d’espionnage – Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 1 h 52 – Réal. : Michael Cuesta – Int. : Dylan O’Brien, Michael Keaton, Taylor Kitsch, Scott Adkins, Sanaa Lathan, David Suchet – Dist. : Les Films Séville.
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@ Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Suite au succès critique et populaire de La passion d’Augustine, sacré meilleur film au Gala Québec Cinéma en 2015, et pour lequel Léa Pool recevra le Prix de la meilleure réalisation, la cinéaste revient en force avec Et au pire, on se mariera. Ce plus récent opus, adapté du roman éponyme de Sophie Bienvenu, n’est guère étranger aux thèmes de prédilection de la cinéaste, à commencer par l’exploration de l’adolescence/l’enfance, fil conducteur de sa filmographie (Anne Trister, Lost & Delirious, Maman est chez le coiffeur, Le papillon bleu, Emporte-moi, etc.). Avec Et au pire, on se mariera, Aïcha, 14 ans, mène le spectateur dans un labyrinthe émotif qui mêle crise d’adolescence, rébellion envers sa mère monoparentale, questionnements et émois liés au coup de foudre/premier amour (avec un homme beaucoup plus âgé, qui fait office de protecteur et considère avant tout Aïcha comme sa petite soeur). Cette dernière, par le biais d’adresses à la caméra (dans une salle d’interrogatoire), raconte son histoire, sa vision. Véritable fil d’Ariane, ou plutôt celui d’Aïcha.
Sans conteste, Sophie Nélisse y est magistrale et porte littéralement le film sur ses épaules. Entre les séances d’interrogatoire, qui constituent de longs monologues, les prises de becs avec sa mère, son interprétation oscille entre naïveté, vulnérabilité et force de caractère, rendant les scènes particulièrement émotives. Dans le rôle de la mère monoparentale ayant eu un enfant très jeune (à 17 ans), Karine Vanasse arrive carrément à nous faire oublier son jeune âge, et prouve une fois de plus sa force d’interprétation, notamment dans la scène de la voiture où elle discute de sujets difficiles avec Aïcha enfant (Isabelle Nélisse, la jeune soeur de Sophie).
Avec Et au pire, on se mariera, Léa Pool renoue non seulement avec la thématique de l’adolescence, mais aussi avec Karine Vanasse, qui brillait dans Emporte-moi (1999), son premier rôle au cinéma. Elle y incarnait Hanna, une jeune fille de 13 ans, vivant difficilement sa puberté. Ainsi, on ne peut qu’être touché de la voir interpréter, près de 18 ans plus tard, la mère d’Aïcha. Une mise en abîme dans laquelle la chimie des deux actrices est palpable.
Si Et au pire, on se mariera met en scène deux rôles féminins forts avec à l’avant plan, la thématique de l’adolescence, celle de l’amour interdit/impossible que Léa Pool a abondamment exploré chez les protagonistes féminins de La femme de l’hôtel (1984), Anne Trister (1986) et Lost & Delirious (2001), constitue dans Et au pire, on se mariera, les fondements de la trame narrative; Aïcha flirt avec l’amour interdit/impossible, à divers degrés, que ce soit avec son « père » Hakim, son « ami » Baz, ou encore avec « l’amour maternel » (elle blâme sa mère d’avoir fait fuir « son père », mais doit néanmoins trouver une façon de lui pardonner, pour mieux l’aimer).
Outre ses thématiques de prédilection, Léa Pool est aussi en phase avec son style cinématographique qui traduit sa signature, depuis ses débuts à la réalisation en 1980, avec Strass Café. Léa Pool est de cette école de cinéastes qui s’expriment par le biais des non-dits, des regards. Si Et au pire, on se mariera, est beaucoup plus bavard (de par les monologues d’Aïcha) que d’autres opus de sa filmographie, les regards sont éloquents. Ce sont ces jeux de regards, exprimant les non-dits (abondamment explorés dans La femme de l’hôtel et Anne Trister), qui traduisent sa signature. Un cinéma des femmes, au sein duquel Et au pire, on se mariera, mérite abondamment sa place. Sans conteste, malgré un succès fracassant au box-office avec La passion d’Augustine (qui s’inscrit aussi dans la lignée d’un cinéma des femmes), Léa Pool demeure fidèle à son style et à sa thématique de prédilection.
Genre : Drame – Origine : Canada [Québec] / Suisse – Année : 2017 – Durée : 1 h 31 – Réal. : Léa Pool – Int. : Sophie Nélisse, Jean-Simon Leduc, Karine Vanasse, Isabelle Nélisse, Mehdi Djaâdi, Guillaume Rodrigue – Dist. : K-Films Amérique.
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@ Cinéma Beaubien – Cineplex
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Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Si Requiem for a Dream demeure le film-fétiche du réalisateur, Mother! n’en demeure pas moins une autre variation solide sur ses thèmes de prédilection, notamment la création artistique, le goût prononcé pour la suggestion et la fragilité des tensions psychologiques des personnages. La femme, comme dans le sophistiqué Black Swan est le centre du film. Elle correspond à l’idée que le cinéaste éclectique se fait de celle-ci. Ici, elle vit constamment dans une bulle agitée située entre le rêve et la réalité, entre le magique et l’imaginaire ; d’où une caméra qui s’approche constamment d’elle, s’incruste presque dans son cerveau, impudiquement, l’interceptant à chaque tournant.
On n’est pas loin de Rosemary’s Baby, l’excellent film de Roman Polanski qui traduisait formidablement bien les croyances de l’occulte liées à l’appartenance juive du cinéaste polonais. Oronofsky est également israélite et partage sans aucun doute cette notion hors de la réalité. Mais le ton carnavalesque donné à l’ensemble manifeste également de ce jeu entre la caméra et le filmé. Ces êtres étranges, malgré leurs apparences humaines, sont filmés fugitivement, presque de façon fantomatique ; tout le contraire du personnage de Mother, la femme sans nom, celle sans enfant, celle par qui l’absence se fait chair, prise pourtant humainenent par une caméra faussement détendue. En fait, Darren Oronofsky a construit un film conceptuel sur la maternité et plus exactement sur son manque, son désir d’être.
Autour du personnage aussi énigmatique que bouleversant incarné par une Jennifer Lawrence sensationnelle, une horde de fidèles au culte satanique, toujours comme dans Rosemary’s Baby, poussés jusqu’à l’extrême, n’hésitant pas à rendre la caricature bienveillante ; donnant ainsi la possibilité au cinéaste américain de transgresser en quelque sorte le film de genre en lui apportant une dose de renforts psychanalytiques à la fois laborieux et comme par magie, concluants.
On y croit sans y croire. On jubile devant le choix chromatique proche de la peinture et du cinéma gore. Et en fin de compte, on se laisse emporter par ce tourbillon quasi circassien qui ressemble à un fil d’Ariane qui guidera la principale intéressée dans ce dédale sans issue.
Genre : Drame fantastique – Origine : États-Unis – Année : 2017– Durée : 1h 55– Réal. : Darren Oronofsky – Int. : Jennifer Lawrernce, Javier Bardem, Ed Harris, Michelle Pfeiffer, Kristen Wiig– Dist. : Paramount Pictures.
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★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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