En salle

Blade Runner

6 octobre 2017

Primeurs
Semaine du 6 au 12 octobre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 2049, agent au service de police de la ville Los Angeles, K tente de résoudre un secret caché depuis longtemps et qui menace de plonger dans le chaos une société déjà atteinte.

CRITIQUE
Texte : André Caron

★★★ ½

LE FILM D’UN HUMAIN OU D’UN RÉPLICANT ?

En contemplant ce bel objet d’art qu’est Blade Runner 2049, une étrange impression traverse l’esprit du spectateur averti, familier avec le premier Blade Runner. Que vous ayez vu la version originale de 1982, le remontage de 1992 ou la version de 2007 approuvée et restaurée par Ridley Scott, la structure du film demeure intacte et les changements apportés sont surtout d’ordre esthétique et symbolique (le rêve de Deckard, par exemple). On découvre alors que la structure de cette suite épouse en tous points le déroulement narratif de son modèle. Le détective KD6-3.7, plus tard appelé Joe (Ryan Gosling), se substitue à Deckard (Harrison Ford) et affronte un colosse au début du film, Sapper Morton (Dave Bautista), l’équivalent de Leon. « K » fait rapport au lieutenant Joshi (Robin Wright) qui remplace le capitaine Bryant. Dans son enquête, Joe trouve une fleur au lieu d’écailles, un cheval en bois à la place d’une licorne, une photo d’une femme près d’un arbre et non de Rachael enfant, tandis que le vieux Gaff (Edward James Olmos) fabrique l’origami d’un cheval, pas d’une licorne. Joe finit par retrouver Deckard à la fin du deuxième acte, exactement comme Roy s’introduisant chez le docteur Eldon Tyrell dans Blade Runner.

Blade Runner 2049

Tous ces flagrants parallèles s’inscrivent dans une nouvelle tradition hollywoodienne du remake déguisé en suite, suivant le même schéma que Tron: Legacy et Star Wars: The Force Awakens : trente ans plus tard, un jeune homme ou une jeune femme recherche un disparu (Flynn, Luke Skywalker, Deckard) qui partagent une filiation directe ou indirecte. Le défi consiste alors à produire une réplique plus imposante qui reconduit les moments forts de l’original dans un environnement encore plus riche et fouillé sur le plan esthétique, ce que réussit Tron mais pas Star Wars.

Blade Runner 2049 se situe un peu entre les deux, en partie grâce à la sublime lumière générée par le grand maître de la direction photo, Roger Deakins, qui a beaucoup travaillé avec les frères Coen et Denis Villeneuve sur Prisoners et Sicario. De concert avec d’immenses décors et une direction artistique extrêmement recherchée, Deakins érige d’étincelants tableaux plus saisissants les uns que les autres. Tous ces artistes permettent ainsi à Villeneuve d’extrapoler sur le monde créé par l’équipe de Ridley Scott en 1982 et de pénétrer en profondeur le relief de ce film, plongeant avec sa caméra au-dessus des pâtés de maisons aux rues lumineuses et s’éloignant de Los Angeles pour se lover sur une Las Vegas désertée, affublée d’énormes statues de femmes nues qui rappellent le plan d’ouverture de One From the Heart de Francis Ford Coppola.

À l’instar de son retour en Han Solo, l’apparition de
Harrison Ford en Rick Deckard vieilli et angoissé redonne
de la vigueur à un récit qui commençait à stagner.
Son intensité rassurante fait revivre avec aplomb un
personnage « 
more human than human »,
piégé dans un film plus « réplicant » qu’humain.

Plusieurs images possèdent une qualité poétique et onirique indéniable, mais l’ensemble s’enlise dans une contemplation glaciale et distante, fortement inspirée par A.I. Artificial Intelligence dans sa vision de Los Angeles et par l’esthétique d’Andrei Tarkovski (Stalker, Nostalghia, Sacrifice) dans son évocation de Las Vegas. L’émotion suscitée par les personnages, surtout dans le troisième acte, semble factice et artificielle, surtout que les basses fréquences tonitruantes (de la musique, ça ?) de Hans Zimmer alourdissent toutes les supposées révélations surprenantes, ne parvenant aucunement à faire oublier l’envoûtante trame sonore de Vangelis dont les tonalités réapparaissent inopinément pour magnifier le passage le plus triste du film. À l’instar de son retour en Han Solo, l’apparition de Harrison Ford en Rick Deckard vieilli et angoissé redonne de la vigueur à un récit qui commençait à stagner. Son intensité rassurante fait revivre avec aplomb un personnage « more human than human », piégé dans un film plus « réplicant » qu’humain.

Sortie :  vendredi 6 octobre 2017
V.o. :  anglais ; s.-t.f. / Version française
Blade Runner 2049

Genre :  Drame de science-fiction – Origine : États-Unis / Canada / Grande-Bretagne –  Année :  2017 – Durée :  2 h 44  – Réal. : Denis Villeneuve – Int. : Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto, Ana de Armas, Robin Wright, Dave Bautista –  Dist. :  Warner Bros. Canada.

Horaires
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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City of Rock

Primeurs
Semaine du 6 au 12 octobre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un jeune homme d’une ville de province en Chine décide de protéger Rock Park contre les agissements de quelques agents immobiliers corrompus.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi 6 octobre 2017
V.o. :  mandarin ; s.-t.a.
Yâogūn chéngshi

Genre :  Comédie musicale – Origine : Chine –  Année :  2016 – Durée :  1 h 58 – Réal. : Dong Pencheng – Int. : Dong Pengcheng, Nazha Coulee, Gulnazar, Shen Qiao –  Dist. :  A-Z Films.

Horaires
@ Cineplex

Classement
Tout public

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Gabriel et la montagne

Primeurs
Semaine du 6 au 12 octobre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Avant de poursuivre ses études, Gabriel Buchmann décide de faire le tour du monde. Ce qui l’attend est une expérience qui va transformer sa vie.

CRITIQUE
Texte : Élie Castiel

★★★★

MOURIR D’AFRIQUE

Le Brésilien Fellipe Barbosa signe ici un hommage émouvant et sincère à un ami disparu. Second long métrage de fiction après Casa Grande (2014), inédit au Québec, Gabriel et la montagne est marqué du sceau de la poésie et de l’expérience cinématographique. Car c’est aussi de cela, voire surtout de cela, que parle ce beau film d’une beauté esthétique indéniable : du cinéma, de son pouvoir à capter les images, de sa puissance à évoquer la nature et sa force d’attraction. En quelque sorte, faisant du médium, quelque chose de plus fort que la vie.

Gabriel et la montagne

C’est ce qui explique également le côté quasi fantomatique des personnages (hormis la partie romantique entre le protagoniste principal et sa fiancée), des hommes et des femmes de passage, filmés dans de courtes scènes, comme si pour Gabriel, ce voyage initiatique se situait hors du temps et du monde, comme une étoile filante qui ne s’invite pas. C’est cette apesanteur qu’on ressent dans ce film d’une gracieuse sensualité : collines, montagnes, chutes d’eau, nature sauvage et resplendissante, individus aussi, atteint par une grâce presque magique et hautement sensorielle.

La mise en scène, d’une éclatante fluidité, sert de prétexte au jeune réalisateur pour se prononcer sur la notion du plan et de sa durée : le cadre se manifeste par sa majestuosité et en même temps se perd parfois dans une gravité presque sereine, voulue, côtoyant l’être et son environnement avec douceur. Et après tout, c’est peut-être cela, l’Afrique, comme un début du monde que Gabriel, consciemment sans doute, se permet de découvrir, pour ensuite disparaître.

Et après tout, c’est peut-être cela, l’Afrique, comme
un début du monde que Gabriel, consciemment sans
doute, se permet de découvrir, pour ensuite disparaître.

Cette dualité octroie au film son caractère binaire. Si la linéarité du récit est respectée, le flashback se manifeste presque entièrement en voix off comme s’il s’agissait d’une enquête, elle-même double dans sa fonction, celle d’abord d’un individu disparu, et ensuite un aperçu documentaire sur une partie de l’Afrique noire, présenté en forme de chapitres (chacun correspondant à un pays en particulier). Mais surtout, pour Barbosa, un questionnement sur son travail de cinéaste et dans le même temps sur sa condition d’humain, un homme parmi les autres.

Car les rapports entre Gabriel et les personnes rencontrées au cours de ce beau voyage évoquent en quelque sorte l’Odyssée grecque, mais substitué ici sous la forme d’un Ulysse moderne et brésilien, franc, sincère, en grâce avec le monde. Car au fond, la mort que nous apprenons dès le début du film est en fin de compte la métaphore de notre passage sur terre. Voir, apprendre, connaître et aimer avant de s’en aller. Riche, éveillé.

Sortie :  vendredi 6 octobre 2017
V.o. :  multilingue ; s.-t.a. & s.-t.f.
Gabriel and the Mountain / Gabriel e a montanha

Genre :  Drame – Origine : Brésil / France –  Année :  2017 – Durée :  2 h 11  – Réal. : Fellipe Barbosa – Int. : João Pedro Zappa, Caroline Abras, Alex Alembe, John Goodluck, Lenny Siampala, Rashidi Athunan –  Dist. :  Maison 4/3.

Horaires
Cinéma BeaubienCineplex

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Last Night

Primeurs
Semaine du 6 au 12 octobre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Mark et Carmina ont quelque chose en commun : ils ne croient plous en rien. L’amour est-il assez puissant pour leur redonner le goût de vivre ?

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi 6 octobre 2017
V.o. :  filipino, tagalog ; s.-t.a.

Genre :  Drame – Origine : Philippines –  Année :  2017 – Durée :  1 h 43  – Réal. : Joyce Bernal  – Int. : Piolo Pascual, Toni Gonzaga, Joey Marquez, Lou Veloso, Margie Moran, Illac Diaz  –  Dist. :  A-Z Films.

Horaires
@  Cineplex

Classement
Tout public

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Marjorie Prime

Primeurs
Semaine du 6 au 12 octobre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Grâce aux pouvoirs de l’holographie, un homme se trouve face à face avec son beau-père décédé, lorsqu’il était jeune.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi 6 octobre 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Drame de science-fiction – Origine : États-Unis –  Année :  2016 – Durée :  1 h 39 – Réal. : Michael Almereyda – Int. : Jon Hamm, Geena Davis, Tim Robbins, Lois Smith, Stephanie Andujar, Hannah Gross –  Dist. :  Métropole Films.

Horaires
@
Dollar Cinema

Classement
Tout public

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My Little Pony: The Movie

Primeurs
Semaine du 6 au 12 octobre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Ponyville est menacée par une force mystérieuse, poussant le groupe des Mane 6 à vivre des aventures incroyables.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi 6 octobre 2017
V.o. :  anglais / Version française
Mon petit poney : Le film

Genre :  Animation – Origine : Canada / États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 41  – Réal. : Jayson Thiessen – Voix (v.o.) : Uzu Aduba, Ashleigh Ball, Adam Bengis, Emily Blunt, Taye Diggs, Max Martinin –  Dist. :  Les Films Séville.

Horaires
@
  Cineplex

Classement
Tout public

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Sky Hunter

Primeurs
Semaine du 6 au 12 octobre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un groupe d’élites de l’armée ont pour mission de libérer des otages des mains de terroristes.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi 6 octobre 2017
V.o. :  mandarin ; s.-t.a.
Xiū xiū de tiěquán

Genre :  Action – Origine : Chine –  Année :  2017 – Durée :  1 h 55  – Réal. : Chen Li– Int. : Bigbing Fan, Tomer Oz, Natasha Lyoyd, George Christopher, Wang Qian Yuan, Zhao Da, Li Chen Hao, Guo Ming Yu, Ye Liu, Lu Si Yu –  Dist. :  Eye Steel Inc.

Horaires
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

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