30 novembre 2017
Si on observe attentivement la mouvance occidentale des deux, trois dernières décennies, une fois le milieu de la trentaine, les individus sont dépassés et semblent avoir du mal à assimiler les nouveaux modes de vie, de plus en plus débridés et changeant à une vitesse vertigineuse. Si on est sensible à la proposition de Guillaume Canet, même les créateurs traversent cette période douteuse où ils se posent bien des questions.
Sur le ton de la comédie ou de la satire sociale, à moins qu’il ne s’agisse des deux, Rock’n Roll tente par tous les moyens, nombreux d’ailleurs, d’affronter le phénomène en se livrant nu devant la caméra; c’est ainsi que la relation entre Canet et sa compagne Marion Cotillard – qui a bien voulu se prêter à ce jeu parfois cocasse, émouvant dans certaines séquences, quoique poussif et immodérément éparpillé – s’étale devant les spectateurs.
On aime les personnages, on les déteste aussi, surtout les masculins, lorsqu’ils affichent une idée de leur condition hors du temps, particulièrement lorsqu’on tient compte de ce qui se passe aujourd’hui en matière de rapports (hétérosexuels) hommes-femmes. Canet est triste parce que les choses ont changé; il se bat contre cette injustice; s’adapte maladroitement et bêtement à l’air du temps et finit par déstabiliser cette mise en abyme existentielle.
Et il y a les filles, les jeunes, parce que c’est à elles qu’on s’intéressent et que des fois, elles mènent le monde. De leur part, il y a une réappropriation de leur corps, de ce qu’elles pensent vraiment des hommes; la drague, ce sont elles qui décident. Bref, sur cette question, pour les hommes (encore une fois, hétéro), tout semble aller mal dans le meilleur des mondes possibles.
La sincérité du cinéaste est évidente, mais en insistant d’avantage, il s’éternise dans des scènes inutiles et finit par ne pas savoir sur quel pied danser et à quel sein se vouer.
C’est macho sans l’être, émouvant mais irritant, indolent et en même temps irresponsable. Vieillir et ne plus correspondre aux critères du temps, c’est terriblement difficile. Guillaume, tu devrais te consoler car tu es encore jeune et que ta conjointe est une excellente actrice et une femme admirablement attirante! Mais intentionnellement, on ne s’attardera pas sur son soudain accent québécois, presque justifié.
Genre : Comédie dramatique – Origine : France – Année : 2017 – Durée : 2 h 03 – Réal. : Guillaume Canet – Dist. : A-Z Films.
Horaires/Info.
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Genre : Thriller – Origine : Canada / États-Unis – Année : 2017 – Durée : 1 h 45 – Réal. : Jamie M. Dagg – Dist. : [Entract Films].
Horaires/Info.
@ Cineplex
Classement
NC
(Exempté / Non classé)
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Genre : Drame – Origine : Canada [Québec] – Année : 2017 – Durée : 1 h 30 – Réal. : Martin Laroche – Dist. : K-Films Amérique.
Horaires/Info.
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
E/C
(En attente)
23 novembre 2017
Genre : Drame sportif – Origine : Canada [Québec] – Année : 2017 – Durée : 1 h 55 – Réal. : Éric Tessier – Dist. : Les Films Séville.
Horaires/Info.
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
Tout public
Une chose est claire : le cinéma hexagonal a toujours eu des problèmes à aborder convenablement le thème de l’homosexualité, particulièrement la masculine. Même les auteurs ouvertement gais ne se prononcent pas comme il faut sur la question, sauf pour quelques aventureux qui risquent de ne pas trouver des distributeurs locaux ou étrangers. Un exemple parmi tant d’autres : le duo Olivier Ducastel-Jacques Martineau n’a pas trouvé preneur ici pour le sensible et attachant Théo et Hugo dans le même bateau, qui sans détours, allait droit au but. Merci à Image+Nation 2016 de l’avoir programmé.
Jadis, François Ozon prenait des risques. Conscient d’où cela aurait pu le mener, il a donc décidé d’hétérosexualiser ses films (un peu comme Pedro Almodóvar) et L’amant double n’en est pas exempt ; il agrémente cependant les personnages principaux féminins de touches androgynes, caractéristique qu’il dépeint avec quelques onces de faux-semblant classique, voire même BCBG.
Tel un Visconti « au placard », ses protagonistes masculins se trouvent dans des situations que le principal chef d’orchestre crée pour faire plaisir à tout le monde (je ne dévoilerai pas la séquence en question). La mise en scène dans L’amant double empreinte au thriller, et sur ce point, les fausses pistes, les apparences, les dialogues renversants et dissimulés, l’interprétation quasi fantomatique et distanciée des deux (trois) principaux comédiens sont autant d’arguments qui octroient au film une aura inquiétante de mystère aussi sensuelle qu’enivrante. Ozon excelle dans cet aspect narratif.
Tout compte fait, L’amant double est le genre de films qu’on aime détester, mais qu’on déteste aimer également, car Ozon est un brillant manipulateur. Il aime ses acteurs, et encore plus ses actrices, prouvant une fois pour toutes qu’en général, et je souligne bien « en général », les metteurs en scènes gais savent bien comment les diriger. Tout simplement parce qu’ils comprennent totalement la pronfonder de leur âme et la quintessence de leur vérité.
Genre : Suspense psychologique – Origine : France / Belgique – Année : 2017 – Durée: 1 h 48 – Réal. : François Ozon – Dist. : MK2 | Mile End.
Horaires/Info.
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 16 ans
(Érotisme)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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