21 décembre 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
Pendant la crise économique qui secoue les États-Unis en 1837, Phineas Taylor Barnum monte un spectacle de divertissement reçu froidement par la critique. Afin de stabiliser les finances chancelantes de son entreprise, il s’associe avec Phillip Carlyle, un producteur de théâtre.
Le côté intentionnellement camp de l’ensemble est dû à la plume de Bill Condon et probablement à la coscénariste Jenny Bicks, pas uniquement en ce qui a trait à l’originalité de ces artistes de cirque, pour la plupart des marginaux physiques, dont cette femme à barbe qui s’impose dès ses quelques apparitions sur la scène du chapiteau, mais aussi à cette tendance qui consiste à idéaliser la notion de spectacle comme si du jour au lendemain, tout devait s’arrêter.
Le Cirque Barnum a bel et bien existé et cette biographie circassienne de son fondateur, Phineas Taylor Barnum, accédant plus tard à des fonctions gouvernementales lorsqu’il cède sa place de « maître de scène » à son associé, s’avère plutôt édulcorée. La vraie histoire est plus compliquée, mais le film de Michael Gracey. Oscars obligent, préfère s’en tenir aux numéros de cirque et aux chansons.
Le rêve d’une Amérique où tout est possible est montrée comme une réalité. Il suffit d’avoir de bonnes idées et d’avancer sans reculer. Message libéral et loin de la réalité qui n’est pas sans rappeler le discours trumpien. Et puis, pour se donner bonne conscience, le droit à la différence demeure un des éléments de ce film divertissant, positionnement illustré par ces bandes de conservateurs, sorte de KKK sans cagoules, qui veulent tout détruire, mais qui, si l’on suit de près l’actualité, ne sont pas si éloignés de nous.
En somme, The Greatest Showman est aussi un hommage aux comédies musicales d’autrefois où le simple divertissement suffisait pour nous sortir du marasme politique, sociale et parfois existentiel de notre vécu.
Genre : Comédie musicale – Origine : États-Unis– Année : 2017 – Durée : 1 h 45 – Réal. : Michael Gracey – Dist. : 20th Century Fox.
Horaires/Info.
@ Cineplex
Classement
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
En Irak, des indiens sont pris en otage par une organisation terroriste. Personne ne semble à la hauteur de la crise, sauf Tiger.
Genre : Action / Suspense – Origine : Inde – Année : 2017 – Durée : 2 h 42 – Réal. : Ali Abbas Zafar – Dist. : Imtiaz Mastan.
Horaires/Info.
@ Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)
15 décembre 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
Londres, mai 1940. L’avancée des forces allemandes en Europe de l’Ouest est fulgurante, et le manque de direction du premier ministre Neville Chamberlain est vivement dénoncé par l’opposition qui exige sa démission. Winston Churchill est désigné pour le remplacer afin de maintenir l’unité du gouvernement face à la menace nazie.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Fils d’un taureau de combat, Ferdinand passe son enfance dans une ferme où il préfère humer et arroser les fleurs au lieu de se bagarrer avec ses camarades comme l’exige la tradition. Or El Primero, un toréador réputé, choisit Ferdinand comme adversaire pour un dernier spectacle qui va couronner sa carrière.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans un château du 17e siècle, Max, organisateur de fêtes, prépare une réception de mariage. Ses clients, capricieux et extravagants, son personnel, paresseux et incompétent, les fréquentes pannes d’électricité et sa relation extraconjugale, tout cela concourt à des situations imprévues qui l’obligent à déployer son imagination pour trouver des solutions.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans une galaxie lointaine, le Premier Ordre règne partout, repoussant constamment la Résistance. Mais entrent en jeu Finn et Rey, qui n’ont pas dit leur dernier mot.
Je venais d’avoir 18 ans et j’ai triché. Je devais attendre à samedi pour voir The Empire Strikes Back (TESB) avec des amis à Montréal à Place du Canada en 70 mm, mais je n’ai pas pu me retenir et j’y suis allé le jour de sa sortie, le mercredi 21 mai 1980 à Place Québec. Cette projection standard ne pouvait me préparer au choc de le voir en 70 mm. Il s’agit d’une des expériences cinématographiques les plus saisissantes de toute ma vie de cinéphile (avec Apocalypse Now au York), plus encore que le premier, Star Wars: A New Hope (SWANH). C’était l’époque où George Lucas innovait et entraînait cette saga dans une nouvelle direction, fortement mythologique, avant de lui-même reprendre le modèle dans Return of the Jedi (ROTJ).
Trente-sept ans plus tard, j’ai l’impression d’un irrépressible déjà-vu avec The Last Jedi, un immense décalque du film de 1980, mais sans la magnificence visuelle, le sens du récit ou la Force… dramatique. Il est impossible de reproduire ce grand moment de cinéma aujourd’hui. Tout est trop préfabriqué et généré par ordinateur, même le scénario. Pendant que je le regarde, je suis constamment sorti de l’intrigue qui me ramène sans cesse vers les autres films qu’elle plagie : la séquence d’ouverture fusionne celle de TESB avec les fins de SWANH et de ROTJ, la confrontation entre Snoke, Kylo Ren et Rey reprend celle entre l’Empereur, Luke et Vader dans ROTJ, Luke instruit Rey comme Yoda l’a fait avec lui dans TESB, Rey plonge dans la caverne sous-marine comme Luke s’enfonçait dans la grotte dans TESB, et ainsi de suite et ad nauseam. La nostalgie gangrène l’entreprise.
Sommes-nous condamnés à revoir sans cesse les mêmes films qui se répètent à l’infini dans un rêve éternel? Même John Williams recycle ses vieux thèmes et ses vieux arrangements dans un copier-coller musical fort lassant. Il y a cent milliards d’étoiles dans notre galaxie et cent milliards de galaxies dans l’univers, mais il semble n’y avoir qu’une seule trame narrative dans l’évangile Star Wars selon Kathleen Kennedy, qui contrôle la destinée de la saga pour des siècles et des siècles, amen. Amène-z-en de l’argent dans les coffres de l’empire commercial Disney, qui est en train de détruire la résistance artistique des créateurs de ce monde. Seule la rébellion indépendante persiste.
Dans cette galaxie fort lointaine brille toutefois une étoile qui éclipse toutes les autres. Daisy Ridley semble la seule à vraiment y croire encore et elle insuffle le personnage de Rey d’une vigueur, d’une détermination et d’une force de caractère qui lui font honneur. Elle semble se battre contre les inepties du scénario pour nous forcer à y croire et à emporter notre adhésion. Son expression est sincère, son regard intense et son sourire, lorsqu’elle peut enfin se le permettre, nous convainc. Mark Hamill, pour sa part, se montre constamment exaspéré, fatigué de jouer dans ce film. Sa présence apparaît d’ailleurs évanescente. Il devient littéralement l’ombre de lui-même à la fin en affrontant Kylo Ren dans une scène qui évoque… Bah, vous verrez bien par vous-même l’allusion. Il est tout de même symptomatique de ce film que les scènes les plus touchantes concernent Leia, interprétée pour la dernière fois par Carrie Fisher, décédée à Noël l’an dernier. Il s’agit du plus grand cadeau nostalgique que The Last Jedi puisse nous offrir : Leia se ramène elle-même à la vie dans la scène la plus invraisemblable du film, mais on dirait une métaphore qui cherche à ramener Carrie Fisher parmi nous. Je vous défie de ne pas verser une larme. Si seulement la saga parvenait aussi à renaître de ses cendres.
Genre : Aventures de science-fiction – Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 2 h 32 – Réal. : Rian Johnson – Dist. : Buena Vista Canada.
Horaires/Information
@ Cineplex
Classement
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Au début des années 60, alors que la guerre froide menace l’équilibre mondial, des expériences de toutes sortes sont menées dans des laboratoires secrets. Elisa Esposito travaille dans l’un de ces lieux dirigés par le gouvernement américain. Muette, mais entendant parfaitement, elle fait partie de l’équipe d’entretien. Une nuit, elle et sa collègue Zelda sont témoins de l’arrivée d’une créature amphibie qui promet de faire le bonheur des scientifiques désireux d’en étudier le comportement.
Les premières images du plus récent film du réalisateur mexicain Guillermo del Toro (Pan’s Labyrinth, Pacific Rim, Hellboy), nous transportent dans un univers à la fois chimérique, étrange et réconfortant. De cette séquence d’ouverture à l’animation fantaisiste, présentant une pièce plongée sous l’eau, Élisa émerge de son « rêve », traduisant à merveille l’univers du film. Élisa (Sally Hawkins), muette, travaille à l’entretien ménager dans un laboratoire où est détenue une créature peu commune : un homme amphibien (Doug Jones). Alors que tous s’affairent à l’expérience scientifique, Élisa entretient une communication privilégiée avec la créature, puis développe un sentiment amoureux. Les protagonistes, comme leur histoire d’amour peu commune, évoquent le conte type de La Belle et la Bête. L’esthétique du film, sans compter l’univers d’Élisa (la façon de présenter son personnage, ses habitudes de vie au quotidien) rappellent Le Fabuleux destin d’Amélie Poulin (2001) de Jean-Pierre Jeunet)… qui rencontrerait, Alien. À la fois noir et lumineux, The Shape of Water est une fable chimérique contemporaine sur la différence/marginalité, traduisant l’isolement et la solitude qui en découle, mais aussi la quête qu’elle motive.
Si les influences cinématographiques sont nombreuses, on retrouve la signature (et l’univers) du cinéaste de Pan’s Labyrinth 2006). La direction photo est notoire en ce sens et traduit brillamment l’époque de la Guerre froide; les couleurs ternes verdâtres/bleues priment, présentant pratiquement une direction photo monochrome. La direction artistique contribue également à traduire l’atmosphère unique du récit, avec un surprenant souci du détail; la tarte verte à la lime, la « key lime pie », est annoncée comme la « Blue Surprise » au restaurant du coin, deux gouttes d’eau valsent sur la fenêtre du bus au son de la (sublime) musique d’Alexandre Desplat… L’hommage au cinéma, à la télévision et aux comédies musicales est non seulement présent à travers l’esthétique du film, mais intégré à l’univers du récit; Élisa se retrouve chez son voisin Giles (Richard Jenkins), où des séries de l’époque Mr. Ed (Walter R. Brooks) et The Many loves of Dobie Gillis (Max Shulman), sont présentées à la télévision. Ces séries inspirent à Élisa quelques pas de claquettes; elle rêve de pouvoir chanter… Puis, cette scène où l’homme amphibien se trouve face à l’écran, subjugué, fasciné par une présentation en CinémaScope de Land of Pharaohs (1955) de Howard Hawks), suivi de Mardi Gras (1958) d’Edmund Goulding), tel qu’annoncé à l’extérieur du cinéma. Fable sur la différence, The Shape of Water rend un vibrant honneur au cinéma. Récipiendaire du Lion d’or de la Mostra de Venise, ce film fera sans aucun doute tourner les têtes en cette saison pré-Oscars.
Genre : Drame – Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 2 h 03– Réal. : Guillermo del Toro – Dist. : Fox Searchlight.
Horaires/Info.
@ Cineplex – Cinéma du Parc (dès le vendredi 22 décembre)
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
2025 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.