20 mars 2017
Mais souvent pervers, avilissant, sanglant. Des quatre pièces de théâtre d’Albert Camus, écrites entre 1938 et 1949, la première, Caligula, annonce déjà sa démarche philosophique d’un monde obsédé par le néant. Dans son Algérie natale, c’est le pouvoir colonial d’un monde impérialiste, à la fois romantique et faussement civilisateur,métaphore Caligula, dont les meurtres insensés ne sont que le symbole des gouvernements qui dominent les individus pour l’asservir.

Benoît McGinnis (Caligula) — Photo : © Yves Renaud

Akram Khan — Photo : © Tristram Kenton
Pour nous, une première rencontre avec Akram Khan, un chorégraphe et danseur d’exception, issu de la tradition orale et chorégraphique d’une culture millénaire, dont le Mahabharata, grand poème homérique transmet une façon de vivre, de voir le monde et de fonctionner au quotidien.
Suite
La dernière pièce de la saison TDP n’a plus rien à prouver en ce qui a trait à son impact sur le public. Thème toujours actuel quelles que soient nos origines, des avares, il s’en trouve partout ; c’est une question d’individus et des idées qu’ils se font de l’argent, agent de tous les vices.

Jean-François Casabonne (Harpagon) et Sylvie Drapeau (Frosine) — Photo : © Gunther Gamper
16 mars 2017
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes.
Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
THE SETTLERS12 mars 2017
Allons tout de go : le 375e anniversaire de la ville de Montréal commence magistralement avec un objet rarissime dans le monde moderne de l’opéra, Another Brick in the Wall, d’après The Wall écrit en 1979 et dont on se souvriendra de la surréaliste adaptation cinématographique d’Alan Parker, Pink Floyd: The Wall (1982). Car le British Cinema des années 80 est également présent, en filigrane que les cinéphiles voudront découvrir, surtout au niveau des décors et des dispositifs vidéo.

© Yves Renaud
9 mars 2017
COMBAT AU BOUT DE LA NUIT7 mars 2017
Trois couples conceptuels occupent une place particulièrement centrale dans l’œuvre de Jacques Rancière : l’égalité et l’émancipation, le dissensus et la politique, enfin l’éveil des consciences et la puissance d’agir.
Tout d’abord, le premier couple. Moins une thèse philosophique qu’une présupposition théorique censée avoir des conséquences pratiques, l’égalité « ne signifie pas l’égale valeur de toutes les manifestations de l’intelligence mais l’égalité à soi de l’intelligence dans toutes ses manifestations. »1 En affirmant que tous et chacun sont égaux, Rancière fait comprendre que ce n’est qu’à condition de supposer possible pour les exploités de s’affranchir en commun des griffes du capitalisme qu’on incite à faire concrètement l’expérience de l’émancipation. Cette présupposition s’accompagne de réflexions sur l’ordre modal. En accord avec l’idée selon laquelle la possibilité est plus fondamentale que la nécessité, idée qu’on rencontrait déjà en maints contextes chez Heidegger, Adorno, Sartre et Deleuze (qui préférait toutefois le concept de virtuel à celui de possible), Rancière tire à boulets rouges sur toute forme de réification faisant obstacle au devenir-autre des corps sociaux.
Ensuite, le second couple conceptuel. Si Rancière valorise largement le dissensus, c’est moins dans l’espoir d’alimenter indéfiniment les querelles intestines que pour insister sur l’importance des discours et pratiques destinés à ébranler l’hégémonie capitaliste. Opposant la « police » à la « politique », il associe grosso modo la première aux dispositifs qui constituent et maintiennent l’ordre établi, puis la seconde aux mesures concrètes capables de façonner et fissurer cet ordre. Mais comment mener à bien le processus d’émancipation ? C’est à cette question que répond le philosophe lorsqu’il s’attarde sur l’éveil des consciences et la puissance d’agir.

Jacques Rancière
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