10 octobre 2017
Andreas Apergis
Le Scapegoat Carnivale Theatre célèbre son dixième anniversaire en proposant une nouvelle version de L’Œdipe sous le titre Oedipus Part one: Assembly. Il s’agit en quelque sorte d’une enquête sociale et par extension, politique. Les habitants de Thèbes se rencontrent au milieu de la cité pour implorer les Dieux de les guérir d’une plaie qui s’est abattue sur eux, détruisant la ville.
L’ensemble est composé des 12 comédiens, trois chœurs… et près de 2 500 ans de traditions politiques et sociale que Occident a hérité des Grecs. Que sait-on d’Œdipe ? Quelles étaient ses véritables valeurs éthiques et morales ? Est-il Homme ou Dieu ?
Dans cette proposition théâtrale, le retour en arrière vers la civilisation grecque se permet aussi un détour au 21e siècle, un moment où malgré le manque presque total d’empathie, les humains se demandent quotidiennement sur quoi sera fait l’avenir du monde.
Joseph Shragge
Andreas Apergis (qu’on a remarqué, entre autres, dans le très beau Gurov & Anna, de Rafaël Ouellet) est une figure importante dans le milieu du théâtre anglophone de la métropole. Il est tout à fait normal que ses origines grecques le poussent à choisir des thèmes helléniques qu’il transforme au goût du jour en les réhabilitant en quelque sorte.
L’écrit de Sophocle est ici adapté par Joseph Shragge, aure luminaire théâtral anglophone, à partir d’une traduction de Lynn Kozak. La direction musicale est assurée par David Oppenheim, d’après la composition originale de Brian Lipson.
À un moment où les classiques grecs sont absents de la scène francophone (et anglophone) – on compte trop sur Molière et ses pairs ou sur Shakespeare – force est de souligner que des initiatives comme celle d’Apergis et Shragge ne peuvent carrément être refusées.
Représentations : Vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 octobre 2017
Lieu : Centaur
Le personnage de Willy Loman, créé en 1949 par le grand Arthur Miller, l’un des plus importants dramaturges de la scène américaine du 20e siècle, est repris par Serge Denoncourt dans sa propre traduction de Death of a Salesman, forcément œuvre assez puissante pour qu’on la monte aujourd’hui, 68 ans plus tard.
A-t-elle vieilli cependant ? Sans doute que oui puisque les bouleversements au cours des presque sept dernières décennies ont changé l’individu : face à lui-même, face à ses proches, la société, la politique, sa philosophie de vie. Et la femme dans tout ça ? Elle a acquis plusieurs droits fondamentaux et autres. Et dans cette Mort d’un commis voyageur, il y a deux sortes, la mère et l’épouse, et les autres, celles qui se donnent facilement… une façon d’assumer leur sexualité qui, à l’époque, était du domaine de l’impensable.
Louise Turcot, Mikhaïl Ahooja, Robert Lalonde, Marc Messieur et Eric Bruneau > © Théâtre du Rideau Vert
6 octobre 2017
29 septembre 2017
Le couple, l’amour, le pur désir de concevoir, les doutes face à cette nouvelle chose qui entre dans nos vies, les petits bonheurs du quotidien, les joies et les excès non partagés. Et ensuite les années qui filent à une vitesse incontrôlable sans qu’on s’en rende compte. Et des existences séparées.
Les mots de l’auteur anglophone Duncan Macmillan font écho aux premiers balbutiements de notre maturité et résonnent lorsque le temps vient d’en finir avec l’âge où on était insouciant. En quelque sorte, mûrir et devenir adulte.
Sophie Cadieux et Maxime Denommée > © Suzanne O’Neill 2016
28 septembre 2017
27 septembre 2017
Soft… > © Nicolas Ruel
Deux chorégraphies de la Grande Dame de la danse moderne pour débuter en beauté cette 20e saison de Danse Danse. Entre les deux parties, un dénominateur explicatif commun : le corps se désintègre pour évoluer dans quelque chose qui évoque la machine, le mouvement perpétuel, la béatitude et une ivresse partagée.
Suite
L’entrée en matière est longue, trop longue, et explique le cri primal de Gabriel York, le narrateur virtuel. Une histoire qui s’étant à travers les décennies et parle de l’individu, de ses forces, ses faiblesses, ses modes de survie, tout ce qui fait que la vie est ce qu’elle est.
Changer avec son temps ou périr, telle est la device de l’Australien Andrew Bovelle, digne observateur de ses époques, de son vécu. La traduction de Frédéric Blanchette de When the Rain Stops Falling s’accorde agréablement bien avec la structure de la mise en scène, un territoire scénique où un rideau en forme de plis annonce les visiteurs de chaque épisode.
Il est question d’amour, de partage, mais aussi d’inceste (on ne vous dira pas plus), de tous ces moments qui envahissent parfois nos vies et la transforment selon leur humeur. La faiblesse humaine, c’est aussi l’un des thèmes de cette œuvre grave, désespérée, que nous préférons voir par le petit bout de la lorgnette, pour nous empêcher de souffrir. Une façon comme une autre de se défendre de ses instants qui nous assaillent sans crier gare.
Normand d’Amour > © Théâtre Jean Duceppe
Les décors de Marie-Renée Bourget Harvey occupent magnifiquement la scène, tandis que la musique de Pascal Robitaille sied bien aux différentes atmosphères. Le non-dit, comme il se doit, domine une partie de la narration. On devine, on imagine, on devient complice des personnages. On partipe en quelque sorte à cette saga familiale comme si on faisant partie d’elle. Normand d’Amour est la vedette mais n’est sur scène que temporairement. Dans tous ces retours en arrière, on l’imagine, car son hurlement initial est si intense que nous le suivons dans cette grande aventure sans broncher. Entre 1959 et 2039, quatre-vingt décennies de joies et de crise, de pouvoirs et de ressentements. Chaque époque annonce la prochaine avec autant de violence que de sérénité. La suite, c’est la vie tout simplement, de préférence, tout en silences audibles. Malgré la pluie ou le beau temps.
Auteur : Andre Bovel – Traduction : Frédéric Blanchette – Mise en scène : Frédéric Blanchette – Décors : Marie-Renée Bourget Harvey – Éclairages : André Rioux – Musique : Pascal Robitaille – Costumes : Elen Ewing – Comédiens : Véronique Côté (Elizabeth Law, jeune), Normand D’amour (Gabriel Law), David Laurin (Gabriel Law), ainsi que Christian Michaud, Alice Pascual, Marco Poulin, Maxime Robin, Paul Savard, Linda Sorgini –| Production : Duceppe, en coproduction avec Le Trident et Lab87 | Durée : 1 h 50 (sans entracte) – Représentations : Jusqu’au 14 octobre 2017 – Duceppe.
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]
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