18 avril 2018
Œuvre complexe, aux multiples métaphores, symboles et nombreuses références à d’autres disciplines de la mouvance artistique d’hier et d’aujourd’hui, Breath peut désorienter en raison, principalement, de son approche scénique, mais demeure tout de même un spectacle haut calibre de la programmation Danse Danse 2017-2018.
Un travail gigantesque accompli avec brio, un essai surréaliste et parfois même apocalyptique s’appropriant de la scène comme d’un terrain vague de tous les possibles. Un espace scénique en forme de lambda grecque en majuscule où les séparations s’harmonisent parfaitement avec cette déconstruction du pas de deux. Double assassinat jouissif de cette forme chorégraphique puisqu’elle se fait au masculin, déjouant les règles de la convention.
Toujours est-il que Breath possède un titre approprié, car c’est de cela qu’il s’agit dans cet essai dansé presque circassien dont les éclairages dominants, le rouge incandescent de l’enfer et le bleu incertain des conquête spatiales se confondent dans un maelström fait de bruit et de fureur. Respirer, sans quoi, rien plus ne compte.
Les corps de cet étrange pas de deux sont séparés. Chacun y va de sa survie. Petit à petit, alors que les minutes avancent à pas de géant, les deux hommes d’une époque intemporelle rejoignent leur physicalité, lentement, dignement, sans trop d’éclats, jusqu’à l’apothéose finale.
Entre les premiers et derniers mouvements, une partition musicale quasi symphonique, respectant les mélodies et airs du monde, comme la troublante, mélancolique, nostalgique et érotique référence au grand Manos Hadjidakis, qui avait d’ailleurs composé, en 1965, pour l’incontournable Maurice Béjart, la musique du ballet Les oiseaux (Ornithes). Lors de ce moment, discrètement, les danseurs épousent les formes des matelots des tableaux d’un des peintres préférés de la mouvance culturelle européenne des années 60. Il s’agit de Yannis Tsarouchis, amoureux des marins du Pirée, toutes orientations sexuelles confondues, qui ne demandent qu’à être peints pour la postérité.
En un tour de main qui ressemble beaucoup plus à de la prestidigitation corporelle, Tero Saarinen et Kimmo Pohjonen transforment l’espace qui leur est dû en un petit atelier de peinture pour donner libre à leur création.
Tout simplement sublime!
Tero Saarinen et Kimmo Pohjonen (Photo : © Perttu Saska)
BREATH
Concept : Tero Saarinen, Kimmo Pohjonnen – Chorégraphie : Tero Saarien – Assistant chorégraphe : Henrikki Heikkilä – Musique : Kimmo Pohjonen – scénographie : Mikki Kunttu – éclairages : Miki Kunttu – costumes : Teemu Murumäki – Son : Tuomas Norvio – interprètes : Tero Saarinen, Kimmo Pohjonen – production : Tero Saarinen Compagny, Tampere Hall, Alexander Theatre (Finlande) – diffusion : Danse Danse.
Représentations
Jusqu’au 20 avril 2018
Place des Arts
(Cinquième salle)
Durée
1 h (sans entracte)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais.. ½ [Entre-deux-cotes]
14 avril 2018
La bonne humeur régnait au cours de la cérémonie d’ouverture de la 34e édition de Vues d’Afrique, rendez-vous annuel incontournable pour (re)découvrir le cinéma de ce continent. L’époque où les films de cette région du monde sortaient en salle à Montréal est depuis longtemps révolue, victime d’une politique de distribution malsaine. L’Afrique culturelle n’intéresse plus personne au-delà de certaines frontières. Du moins, c’est ce que nous sommes en droit de constater ici. Suite
13 avril 2018
Le décor est digne d’une tragédie grecque (qui, soit dit en passant, semble plus ou moins genre tabou depuis des années au Québec, voire Montréal), simple, grandiose, ouvert à toutes les possibilités, intemporel et en même temps épousant des formes qui se rapportent aux temps d’aujourd’hui, entre leur simplicité et leurs incertitudes, accessibles et en même temps inquiétants.
Et puis un texte d’Alexia Bürger, senti, diffuseur, mais abstrait malgré la simplicité des mots. L’idée : réunir sur un même décor scénique trois personnages aux parcours sociétal et personnel que tout oppose; dans un sens, populisme gagnant, c’est ce qui arrive en ce moment dans nos sociétés occidentales. Pour la dramaturge, un défi.
Crédit photo : © Valérie Remise
12 avril 2018
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques, incluant le « Coup de cœur » et/ou « Le film de la semaine » (désignation selon le film), pourraient enregistrer des retards même si nous faisons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
Quatre danseurs. Une danseuse. Ce qui n’empêche pas la grâce dans les mouvements, et c’est bel et bien le port des patins qui les aide dans cette aventure risquée, même si la concentration pour éviter les erreurs se voit dans les visages des cinq interprètes. Corps sveltes, d’une jeunesse inaccessible, mouvements perpétuels, et très souvent répétitifs bercés par une musique stridente, post-moderne, signée Jasmin Boivin, un des performants.
En effet, puisqu’il s’agit d’une performance, évènement de la saison Danse Danse visant à attirer un public moins averti aux vertus de la danse contemporaine. Entrée en matière d’autant plus efficace qu’elle a suscité l’enthousiasme d’une salle d’Aréna populaire affichant complet. Le résultat, une chorégraphie hybride de tous les membres de la troupe qui, selon le programme de la soirée, « propose un nouvel art qui réinvente complètement le spectacle sur glace… ».
Photo © Rolline Laporte. Patineurs : Jasmin Boivin, Alexandre Hamel, Samory Ba, Pascale Jodoin, Taylor Dilley.
11 avril 2018
Crédit photo : © Gopesa Paquette
Des mots qui atteignent. Des paroles sensées et d’autres prises sur le vif à partir de moments d’archives, autant de réflexions pour aborder le thème de l’économie dans nos vies, mais en même temps de son implication dans notre intimité, personnelle, familiale.
Pour le théâtre, un prétexte de mise en scène casse-tête puisqu’il s’agit bien d’un puzzle. Et lorsque la proposition a quelque chose à voir avec son propre quotidien, l’approche ne peut s’avérer que plus compliquée.
D’où la mainmise de Jean-François Boisvenue, « idéateur » de cette étrange Dette de Dieu, comme si le sacro-saint Éternel avec des comptes à rendre à qui que ce soit ou à ce qu’il a lui-même créé, le Diable. Suite
5 avril 2018
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques, incluant le « Coup de cœur », pourraient enregistrer des retards même si nous faisons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
Selon le cas, quelques semaines pourraient ne pas afficher de « Coup de cœur ». Cela dépendra de la qualité des nouveaux films à l’affiche. Si tel est le cas, pour cette page, nous choisirons l’image d’un film couvert qui nous paraîtra la plus attrayante.
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