En couverture

Semaine du 7 au 13 septembre 2012

7 septembre 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

Adieu Berthe
(L’enterrement de mémé)

COMÉDIE SATIRIQUE | Origine : France  – Année : 2012 – Durée : 1 h 40  – Réal. : Bruno Podalydès – Int.: Denis Podalydès, Valérie Lemercier, Isabelle Candelier, Bruno Podalydès,  Samir Guesmi, Pierre Arditi, Michel Vuillermoz  – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement

Résumé
Au décès de sa grand-mère, un homme prend conscience qu’il traverse une crise existentielle, tiraillé entre sa maîtresse, qu’il aime sincèrement, et sa femme, qu’il aime toujours, sans compter qu’il préfère passer son temps à faire des tours de magie que de s’occuper de la pharmacie familiale.

En quelques mots
★★ 1/2
Ce n’est pas par hasard si Armand (Denis Podalydès) tient une pharmacie. Derrière le comptoir, autant de médicaments que de recettes pour atteindre un équilibre en matière de relations humaines. À partir d’une idée fort originale, Bruno Podalydès offre à son frère un rôle où la magie de l’interprétation ne cesse de se réiventer. Podalydès, le comédien, se transforme selon le hasard, le moment du jour, les événements. Comme par magie, instinctivement. Intentionnellement, le cinéaste mène le récit un peu à l’ancienne, comme si le temps s’était arrêté. Mais dans la mise en scène, il y a une vivacité, un entrain. Et chez les protagonistes,une envie de mordre à la vie comme si les lendemains n’existaient pas. Film sur le deuil en premier lieu, Adieu Berthe se transforme en une quête existentielle dominée par l’esprit de l’absurde, par un étrange sentiment face à la mort, et finalement, par un rapport entre la vie et la finitude des plus sereins. Les dialogues, brillament écrits, s’inscrivent dans la réalité contradictoire et incohérente du quotidien, d’où ces inventions lexicales voulues (Haroun Taziouff plutôt que Tarzieff). Trancher, choisir, assumer, moments d’incertitudes qui traversent un film accompli, sans doute le plus beau de Bruno Podalydès. >> Élie Castiel

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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L’Affaire Dumont

6 septembre 2012

FAIT DIVERS

Comme prémisse, une affaire de mœurs qui ressemble à tant d’autres. Michel Dumont, un livreur de dépanneur séparé et père de deux jeunes enfants, est accusé et condamné pour une agression sexuelle qu’il nie avoir commise. À partir de ce scénario on ne peut plus télévisuel et propice aux heures de grande écoute, de ce curieux équilibre entre le fait vécu et l’événement sensationnaliste, Podz a tiré un film original, bourré d’idées narratives et de propositions esthétiques malgré ses apparences de simplicité, touchant, d’une humanité à la fois déconcertante et conciliatrice.

>> Élie Castiel

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Semaine du 31 août au 6 septembre 2012

31 août 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

Elena

DRAME | Origine : Russie  – Année : 2011 – Durée : 1 h 49  – Réal. : Andrey Zvyagintsev – Int.: Nadezha Markina, Andrey Smirnov, Elena Lyadova, Alexey Rozin, Evgenia Konushkina, Vasiliy Michkiv, Alexey Maslodudov – Dist. / Contact : FunFilm | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc – Excentris

Résumé
Elena, ex-infirmière, vit avec Vladimir, un homme riche qu’elle vient d’épouser. Chacun d’eux a un enfant d’une première relation. Lorsque Vladimir subit un infarctus, il refait son testament en faveur de sa fille. Elena ne pourra plus aider son fils, père de famille au chômage.

En quelques mots
★★★★
Il y a, dans Elena, un pessimisme qui explique la situation actuelle de la nouvelle Russie, sortie depuis de nombreuses années du carcan soviétique pour s’engouffrer dans un capitalisme sauvage dont les conséquences sociales ont transformé l’individu. Elena, le personnage principal, est le produit de ce changement, cette mutation qui a fait du noyau familial un organisme où finance et sentiments se côtoient sans cesse. D’une grande valeur esthétique malgré sa simplicité narrative, le très beau film d’Andrey Zviaguintsev se perçoit comme un portrait familial dont le drame intime se confond avec la réalité sociale, économique et politique d’un pays où l’ambiguïté des rapports humains se conjugue avec appât immédiat du gain, égoïsme, amour filial, survie, culpabilité, rachat et pardon. Le film s’ouvre et se conclut sur une même image, un oiseau sur une branche devant la baie vitrée d’un immeuble, représentation on ne peut plus claire de la métaphore de l’enfermement et de la liberté, du risque et de l’affrontement. Mais la nouvelle Russie n’a bénéficié qu’aux riches, aux plus nantis. Les autres se débrouillent comme ils peuvent, soit par des combines ou par les tours du hasard. Et ils vivent dans des immeubles délabrés, se permettent tout de même les nouveaux moyens de communication, et chose bizarre, leur télé reste toujours allumée. À partir de ces images contemporaines, la proposition d’un cinéaste se transforme en un drame humain, une puissante allégorie politique. C’est ainsi qu’on peut percevoir le geste commis par Elena, acte irréversible qui représente la tendance d’une nouvelle forme de société universelle dont la devise est la survie économique. Sur ce point Elena est un film politiquement engagé, dressant le portrait d’un monde actuel aveuglé par les lois du profit immédiat, caractéristique qui se manifeste au-delà du domaine public. Désormais, si l’on en croit le cinéaste, et nous aurions raison de le croire, la société occidentale traverse une crise de valeurs issue des effondrements financiers. Et pour rendre cette fable plausible, une actrice exceptionnelle dans un rôle magnifique qui lui donne l’occassion de manifester une myriade de sentiments. C’est Nadezha Markina, d’un naturel digne, rebelle, risqué, s’ouvrant à la vie comme si chaque jour était un combat pour la survie. À cheval sur l’Asie du Nord et l’Europe, la Russie d’aujourd’hui reste ouverte à tous les possibles. Reste à savoir où cela la mènera. >> Élie Castiel

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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FFM 2012| Coup de cœur

29 août 2012

Le monde nous appartient
(The World Belongs to Us)

DRAME | Origine : Belgique / France – Année : 2012 – Durée : 1 h 28  – Réal. : Stephan Streker –  Scén. : Stephan Streker – Int.: Vincent Rottiers, Ymanol Perset, Olivier Gourmet, Reda Kateb, Dinara Drukarova, Sam Louwyck – Prod. : Michael Goldberg, Boris Van Gils / MG Productions (Belgique)

Résumé
Une nuit, sur un pont… un coup de couteau. Il y a Pouga. Et il y a Julien. Destins parallèles de deux jeunes hommes qui se ressemblent sans se connaître.

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Semaine du 24 au 30 août 2012

24 août 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

Lawless
(Sans loi)

GANGSTERS | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 1 h 56  – Réal. : John Hillcoat – Int. : Gary Oldman, Jessica Chastain, Mia Wasikowska, Shia LaBeouf, Guy Pearce, Jason Clarke  – Dist. / Contact : Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement | Sortie : mercredi 29 août 2012

Résumé
À partir d’un fait vécu, l’histoire d’un gang opérant un trafic de contrebande durant la prohibition.

En quelques mots
★★★ 1/2
Dans The Wetttest County in the World, l’auteur Matt Bondurant parle des expériences de son grand-père et de ses deux grands-oncles à l’époque de la prohibition. Sujet one ne peut plus cinématographique car il permet autant de disséquer l’atmosphère violente de ces années que  de participer à une analyse profonde de l’âme humaine. Nick Cave, le scénarise de l’étrange et minimaliste The Proposition (2005), réalisé également par John Hillcoat, retrouve ce dernier avec, comme résultat, l’un des plus brillants films américains grand public de l’année. À la violence non contenue, s’infiltrant ici dans un contexte d’esthétique de la force et de la brutalité, s’ajoute de joutes raffinées sur la psychologie des personnages qui de scène en scène, évoluent selon une utilisation presque parfaite de la notion de temps. Hillcoat excelle dans sa direction d’acteurs, tous en parfaite harmonie avec les personnages qu’ils incarnent. De ce lot, Shia LaBeouf se révèle magnétique, livrant une performance digne de mention. Et comment échapper à ceux qui l’entourent, comme Tom Hardy, puissant, Gary Oldman, brillant, mais que nous perdons de vue trop rapidement (sans doute l’une des failles du film), Guy Pearce, démoniaque à souhait, parfois même frisant la caricature, et bien entendu la toujours électrisante Jessica Chastain et Mia Waiskowska, qui confirme encore une fois son grand talent de comédienne hors-pair. Mais ce qui étonne dans Lawless, c’est la façon dont les notions de tragédie et de fatalité s’exercent sur les individus. Car au fond, le film de  Hillcoat est un regard sur une période noire et triste de l’Histoire de l’Amérique. Un récit passionnant qui parle des grands mythes d’un pays toujours en état de construction où amour fraternel et protection de la famille côtoient les forces extérieures que sont la convoitise, l’avidité et la mort. Un pays où le fameux « rêve américain » ne peut s’atteindre que dans un combat incessant entre la vie et la mort. Et dans cette lutte de tous les instants, c’est le plus fort qui l’emporte, sauf quand, miraculeusement, le destin en décide autrement. >> Élie Castiel

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Semaine du 17 au 23 août 2012

17 août 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

Camion

DRAME DE MŒURS | Origine : Canada [Québec] – Année : 2012 – Durée : 1 h 34  – Réal. : Rafaël Ouellet – Int. : Julien Poulin, Patrice Dubois, Stéphane Breton, Noémie Godin-Vigneau – Dist. / Contact : K-Films Amérique | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien Cineplex Divertissement – Excentris

Résumé
Impliqué dans un grave accident de la route, un camionneur d’expérience plonge dans la déprime. Grâce au soutien moral de ses deux fils, il trouve le courage de traverser ce moment de désespoir et de solitude.

En quelques mots
★★★

Construit tout en pudeur et en retenue, Camion dresse un portrait touchant et sincère de trois hommes rongés par les aléas de la vie. Passé le choc émotionnel initial, Ouellet s’attache à reconstruire patiemment la toile affective qui relie un père et ses deux fils, trois êtres reclus, dont les liens familiaux se sont détendus avec le temps. Le film nous présente des personnages vivant peu ou prou en marge de la société et qui n’ont que peu d’interaction avec les autres. Petit à petit, les souvenirs du passé vont ressoudre des liens et faire resurgir en eux l’impérieux besoin de se reconnecter. Camion fait preuve d’une acuité visuelle intéressante et livre un portrait très juste de nous-mêmes, de notre temps et de notre société. En guise de conclusion à cette très belle œuvre, Ouellet nous laisse imaginer un avenir un peu moins sombre pour ses personnages, qui semblent enfin prêts à accepter la vie telle qu’elle se présente. Le parcours qu’ils auront accompli ensemble est finement tracé, et la mise en images de cette reconstruction fait preuve de sobriété et d’empathie. Signalons également car c’est assez rare, la très belle trame sonore utilisée ici comme véritable moteur de la construction. Servi par une interprétation sincère et sans failles, Camion est indéniablement l’une des réussites québécoises de l’année. >> Charles-Henri Ramond

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Semaine du 10 au 16 août 2012

10 août 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

La Source des femmes

DRAME SOCIAL  Origine : France / Belgique / Italie – Année : 2011 – Durée : 2 h 05  – Réal. : Radu Mihaileanu – Int. : Leila Bekti, Biyouna, Hafsia Herzi, Saleh Bakri, Hiam Abbas – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien Cineplex Divertissement – Excentris

Résumé
Dans un petit village musulman, les femmes doivent, par tradition, puiser l’eau à une source située au haut d’une montagne. L’une d’elles s’insurge contre cette pratique et incite les villageoises à faire la grève du sexe en guise de protestation
.

En quelques mots
★★ 1/2
D’origine juive roumaine, Radu Mihaileanu a su tirer partie d’une certaine culture marocaine issue des lointains villages, des endroits presque coupés de la civilisation. Il y a là, et notamment chez les femmes, cet amour de la vie, du rapport à l’autre, de la perennité de la tradition tout en assumant une volonté de changement. Chez les hommes, chose étrange, quelques vieux tolèrent un peu mieux les transformations sociales que revendiquent les femmes. Si la mise en scène s’avère démonstrative, elle ne fait qu’illustrer la passion de cette terre ancestrale où les individus, autant les hommes que les femmes, expriment leurs émotions et leurs sentiments avec engouement, fugue et tempérament. Les interprètes, dont certains fort probablement non professionnels, s’avèrent d’un naturel contagieux. Si Leila Bekhti procure un jeu équilibré et retenu avec autant de grâce que de fureur, la magnifique Biyouna confirme son talent de grande tragédienne. Librement inspiré du Lysistrata du poète comique grec Aristophane, La Source des femmes est une magnifique ode à l’amour livrée au monde par un cinéaste qui, si l’on en juge par sa filmographie, jette un regard dignement conciliateur sur l’être et la vie.  Soulignons également la très bonne partition musicale signée Armand Amar, qui a très bien compris ses origines marocaines. >> Élie Castiel

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