18 février 2016
Au bord de l’océan, quatre prêtres vivent dans une maison retirée, située dans une petite ville côtière du Chili. Chacun d’entre eux y a été envoyé en vue de purger des péchés qui l’empêche de pratiquer le sacerdoce. Sous la surveillance de Sœur Monica, ces hommes vivent une vie assez stricte, tempérée par l’entraînement de leur chien de course et des repas bien arrosés qu’ils partagent. Le fragile équilibre de leur quotidien sera bouleversé par l’arrivée d’un cinquième homme, qui apportera avec lui les relents d’un passé auquel ils croyaient avoir échappé. « J’ai connu trois types de prêtres » explique Pablo Larraín, ceux qui étaient de véritables guides spirituels et d’autres qui sont maintenant derrière les barreaux. Mais il existe une troisième catégorie de prêtres, qui ont disparus de la vie publique. Que leur est-il arrivé ? Où sont-ils allés ? J’ai voulu faire un film sur ce club des prêtres disparus.»
« Dieu vit que la lumière était bonne et la sépara des ténèbres…», nous dit la Genèse. Ayant commencé sur cette citation de la Bible, le film de Larraín expose comment la lumière ne peut jamais être séparée des ténèbres, que la vie humaine est un clair-obscur permanent, une interaction constante entre le Bien et le Mal. Cet a priori est sous-tendu par l’usage d’une lumière sombre où les décors forment un camaïeux de couleurs ternes dans lesquels les personnages s’insèrent comme les pièces d’un puzzle. Seule la tête noire et hirsute de Sandokan, un homme misérable jadis abusé sexuellement alors qu’il était à l’orphelinat, se dégage du lot, comme pour rappeler au groupe la noirceur des actes commis sous la barrette de l’Église. Larraín ne nous cache rien des actes commis par les prêtres pédophiles, alors que Sandokan crie sa douleur sous les fenêtres des religieux protégés par l’Église. Les interactions sont complexes entre ces prêtres tourmentés par cet homme à qui on n’a laissé que des miettes d’existence. Le film de Larraín rend compte de l’étendue de la souffrance commune, mais aussi des voies d’évasion possibles.
Texte de la même rédactrice repris de la Berlinade 2015.
Genre : DRAME – Origine : Chili – Année : 2015 – Durée : 1 h 37 – Réal. : Pablo Larraín – Int.: Roberto Fárias, Antonia Zegers, Alfredo Castro, Alejandro Goic, Aljenadro Sieveking – Dist. / Contact : EyeSteelFilm.
Horaires : @ Cinéma du Parc – Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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