En salle

Gully Boy

14 février 2019

| PRIMEUR |
Semaine 07
Du 15 au 21 février 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
À Mumbai, des jeunes rappeurs tentent, par leur musique, de passer à l’âge adulte.

Critique
| Élie Castiel |
★★★ ½

MURAD ET SASHEENA

Cinquième long métrage solo de la cinéaste indienne Zoya Akhtar, dont on se souviendra du bien beau Zindagi Na Milegi Dobara (Life is Precious), 2011, Gully Boy assume sa condition comme produit se voulant à l’encontre de l’industrie Bollywood même si le rap à l’indienne constitue une des pièces de résistance de la narration, rejoignant ainsi un grand public, et jeune par-dessus le marché.

Côté sujet, Akhtar s’inspire des drames de bidonvilles des grandes villes du monde. Ici, un Mumbai tentaculaire où les classes sociales n’ont jamais été aussi divisées, que l’on soit indien ou musulman. Qu’importe, puissant choc de cultures ou de civilisation, une lutte pour la survie. L’important, pour la cinéaste, c’est bel et bien le rapport organique entre les acteurs, très physiques, et une caméra qui les suit sans cesse comme si elle faisait partie de leur ADN.

Plus que tout, Gully Boy est un film organique parce qu’il respire les divers espaces où se situe l’action et bien plus, renferme un regard cinétique dû à tout ce mouvement perpétuel de la foule ou des personnages en question dans une ville-bidonville qui ne dort presque jamais.

Histoire d’amour aussi, interdite, entre Murad et Sasheena, parce que de castes différentes. Mais tendance ancestrale qu’une jeunesse qui apprend de plus en plus les valeurs de l’Occident (grâce, bien entendu, aux réseaux sociaux) tente par tous les moyens de briser. Le cinéma, en Inde, est la discipline artistique qui participe le plus à ce mouvement social, y compris dans les films très grand public. Akhtar a étudié le cinéma aux États-Unis et cette facette de son éducation se reflète dans la mise en scène qui, grâce à un montage nerveux, se distingue par sa fluidité et un goût pour l’imprévisible. On a droit à quelques bons numéros de rap (si vous aimez le genre, bien sûr) et à une fin des plus conventionnelles, mais totalement réussie.

Encore une fois, les films ethniques présentés à Montréal nous réservent souvent de très grandes surprises. Mais dans la plupart des cas, le public aussi bien francophone qu’anglophone et la grande partie de la critique ignorent totalement ces productions. Un exemple frappant : les films de Sanjay Leela Bhansali, un des noms les plus importants du cinéma indien ou encore Anurag Kashyap, qui passent inaperçus. C’est bien dommage !

Gully Boy assume sa condition comme
produit se voulant à l’encontre de l’industrie
Bollywood même si le rap à l’indienne constitue une
des pièces de résistance de la narration, rejoignant
ainsi un grand public, et jeune par-dessus le marché.

FICHE TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 15 février 2019

Réal.
Zoya Akhtar

Origine(s)
Inde

Année : 2019 – Durée : 2 h 35

Genre(s)
Drame musical

Langue(s)
V.o. : hindi ; s.-t.a.
Street Boy
Apna Time Aaega
Your Time Will Come

Dist. @
Imtiaz Mastan


Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Info. @
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]

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