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Corteo

25 décembre 2018

CRITIQUE
/ CIRQUE
| Élie Castiel |

L’ANNÉE DE LA FEMME

Les clowns font la joie des petits et des grands restés petits ne serait-ce que le temps que dure le spectacle. Dépasser la réalité en rendant l’imaginaire roi, en transmettant des messages qui ne le sont pas. En faisant « tous le possibles » pour satisfaire un public assoiffé de rêves, de songes inatteignables, de poésie, d’équilibristes qui osent le tout pour le tout, de ceux et celles qui défient risquer le quotidien pour divertir et nous transmettre le message selon lequel tout est beau dans le meilleur des mondes possibles.

Pour l’incontournable Cirque du Soleil, reprise de Corteo (mot italien qui veut dire cortège en français) avec, en partie, une nouvelle équipe puisque les artistes de cirque ne durent pas de longues années, comme dans la danse. Axé principalement sur les enfants – quelle joie de les voir applaudir et se concentrer sur ce qui se passe sur scène.

La scène circassienne est au beau milieu, entourant les deux côtés-gradins qui se font face à face, comme s’ils communiquaient. En attendant, le Hula-Hoop séduit et devient nostalgique des années 1960. C’est excitant, ludique, jeune et charmant. La roue Cyr, comme toujours se multiplie en nombre et offre des moments de pure virtuosité. © Cirque du Soleil

Un peu de sensualité est de rigueur. Le pôle suspendu est manœuvré habilement par Stéphanie Ortega (pour l’auteur de ces lignes, le meilleur moment de la soirée). Le corps a ses raisons et l’artiste nous le prouve à chaque contorsion qu’elle s’emploie à perfectionner.

La femme domine le spectacle. Elle est ange et fait preuve de force motrice. Ses sens sont surdéveloppés et elles n’hésitent pas une seconde pour le démontrer. Les hommes perfectionnent leur savoir-faire, mais sont au second plan. Ils ne s’en plaignent pas pour autant.

Pour le récit : Mauro, le clown rêveur raconte la mort tout en étant dans un monde entre le Ciel et la Terre. Il parle en italien, en anglais, en français, mais qu’importe, c’est difficile à comprendre lorsque les artistes du cirque s’adressent en langage-maison. Justement, cette distance entre la logique et le rêve disparaît pour laisser place à l’abandon. Une des missions premières de l’aventure circassienne. Et une fois n’est pas coutume, plusieurs pays sont représentés dans cette production, parmi lesquels l’Italie, l’Argentine, le Brésil, l’Arménie, le Kazakhstan, la France (avec la jolie voix de d’Aurélie Deroux-Dauphin… et bien sûr les États-Unis et le Canada.

Parmi les gagnants de la soirée, outre les déjà mentionnés, Lustres, Duo-sangles où la femme, pour une des rares fois, prend le relais, laissant à l’homme le soin de se faire guider. Bouleversant.

Crédit photo : © Cirque du Soleil

Durée
2 h 10 approx.
(1 entracte)
Représentations
Jusqu’au 30 décembre 2018
@ Centre Bell

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★  Très Bon. ★★★  Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]

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