En salle

Bohemian Rhapsody

2 novembre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 44
Du 2 au 8 novembre 2018

SYNOPSIS SUCCINCT
À Londres, dans les années 1970, Farrokh Bulsara rejoint les rangs d’un groupe de musique rock qui cherche un nouveau chanteur. À force de se produire sur scène, Farrokh se forge un style unique. À mesure que le succès croît, il change son nom et devient Freddy Mercury, vedette internationale et chanteur adulé du groupe Queen.

COUP DE CŒUR
| Élie Castiel |

★★★★

IMPRESSIONNANT

Après le silence du scandale #MoiAussi au masculin vécu par Bryan Singer, le célèbre cinéaste signe son nouvel opus en proposant un portrait déconstruit de Freddy Mercury du groupe Queen, question de le laisser reposer en paix. Mais c’est aussi la peinture d’une époque révolue, transposée méticuleusement. Période pré- et post-sida marquée par les incertitudes de la communauté gaie face à cette nouvelle maladie.

De son vrai nom Farrokh Bulsara, de parents membres de la communauté Pârsî de religion zoroastrienne, Mercury doit sa réussite à son courage, d’autant plus admirable qu’il montre sa détermination pour endosser son côté britannique dans l’âme ; en quelque sorte, s’éloignant de ses parents et de ses origines. Il montre des aptitudes pour l’opéra, mais préfère la musique pop, plus proche du succès. Il est leader et ne peut agir autrement. Percer selon ses propres codes de conduite.

Entre Singer et Mercury, une bisexualité douteuse qui
rend vulnérable leur succès. Et tous deux de religions autres
que la majoritaire; le premier embrassant le zoroastrisme,
l’autre de confession juive, deux artistes déterminés à atteindre
leur but et conscients de leurs différences. Par le biais du portrait
du chanteur rock, le réalisateur américain souligne
à gros traits un cinéma marqué du sceau de la témérité.

Dans sa peau, Rami Malek domine le film. Il est de presque toutes les séquences et s’emparent du personnage pour lui infuser une âme particulière. Singer assume son parti pris pour la vedette de Rock et le montre sous un jour glorieux, tout en étant conscient des problèmes existentiels qu’il a vécus, comme artiste, comme étranger, cachant son homosexualité à ses parents et voire même son entourage et à sa femme.

On doit souligner la longue séquence du Live Aid, magistrale, monumentale dans sa forme, filmée avec un incroyable sens du montage et de la sophistication. À elle seule, elle vaut le déplacement. Le reste du film donne l’occasion à Bryan Singer de proposer diverses atmosphères et tonalités. C’est sans doute son film le plus « grand public  »; pour son sujet, sa narration, sa forme non symbolique; mais c’est aussi pour Singer une façon de se racheter ses déboires récents et de demander à la société de le pardonner. Entre Singer et Mercury, une bisexualité douteuse qui rend vulnérable leur succès. Et tous deux de religions autres que la majoritaire; le premier embrassant le zoroastrisme, l’autre de confession juive, deux artistes déterminés à atteindre leur but et conscients de leurs différences. Par le biais du portrait du chanteur rock, le réalisateur américain souligne à gros traits un cinéma marqué du sceau de la témérité. Bouleversant.

Sortie
Vendredi 2 novembre 2018

Version originale
anglais ; Version française
Bohemian Rhapsody

Réal.
Bryan Singer

Genre : Drame musical – Origine : États-Unis / Grande-Bretagne
Année : 2018 – Durée : 2 h 15
Dist.
20th Century Fox

Info. @
Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

 

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.