En salle

Guy

18 octobre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 42
Du 19 au 25 octobre 2018

SYNOPSIS SUCCINCT
Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa mère qu’il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire entre les années 60 et 90. Celui-ci est justement en train de sortir un album de reprises et de faire une tournée.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★★

ON CONNAÎT LA CHANSON

Ringardiser l’image, c’est le modus operandi de cette comédie atteinte d’une tendresse infinie, jouant avec les modes, les époques et l’aujourd’hui d’étonnante façon. Tout est dû à l’approche d’Alex Lutz, metteur en scène et principal acteur, présent dans toutes les scènes.

Finesse, élégance, parfois des vulgarités bien installées, misogynie que les artisans soixante-huitards n’ont pas réussi à éliminer. Chansons d’amour pour midinettes, aujourd’hui fières grands-mères et exaltées par ces vieilles chansons d’amour.

Et un chanteur, un vieux crooner français qui se prête au jeu parfois intimidant du documentaire. Pour parler de sa vie, de sa vision du monde, de la femme, voire même, dans un passage hilarant, du mariage pour tous.

Fils du peuple arrivé par chance à la chanson, grâce à son talent, et pas comme maintenant, selon « qui on connaît » et pas seulement dans le domaine de la musique. Comme cette interview dans une chaîne radiophonique où les milléniaux qui ne connaissent que dalle à ses chansons lui posent des questions banales (surtout celles émanant d’une jeune femme plus à l’écoute d’elle-même que de l’invité, chiante même). Séquence courte, mais qui dévoile en fait le grand conflit intergénérationnel tel que vécu aujourd’hui.

Alex Lutz illumine l’écran. Il est connard, magnifique, le type
d’homme avec qui on voudrait trinquer et parler de tout et de rien.
Un mec, quoi! Le cinéma français a rarement été aussi proche
de son ADN national, c’est-à-dire, plein d’humanité.

Et derrière la caméra, un intrus qui utilise les images pour une quête personnelle; il croit, selon les dires de sa mère (magistrale Brigitte Roüan) être son fils illégitime. Film sur les apparences, Guy se classe parmi les meilleurs films français de l’année; il confronte le temps, le gèle pendant quelques secondes, pour ensuite reprendre la course effrénée de la vie. C’est ringard, et c’est bien ainsi car ça fait chaud au cœur; ça déconne, et c’est aussi bien ainsi. Mais c’est également triste comme l’est le passage du temps, la vie qui s’en va, et tous ces moments du passé qui ont compté et que tous ont oublié, même soi-même.

Alex Lutz illumine l’écran. Il est connard, magnifique, le type d’homme avec qui on voudrait trinquer et parler de tout et de rien. Un mec, quoi! Le cinéma français a rarement été aussi proche de son ADN national, c’est-à-dire, plein d’humanité.

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Sortie
Vendredi 19 octobre 2018

V.o.
français

Réal.
Alex Lutz

Genre
Comédie dramatique

Origine
France

Année : 2017 – Durée : 1 h 41

Dist.
MK2 / Mile End

Horaires & info. @
Cinéma Beaubien

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

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