En salle

We the Animals

6 septembre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 36
Du 7 au 13 septembre 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans les années 1980, dans la périphérie de New York, Jonah, Joel et Manny sont témoins des disputes violentes de leurs parents. Souvent négligés, ils errent dans leur quartier et se livrent à des distractions innocentes.

CRITIQUE
| Guillaume Potvin |

3.5

L’ÉTÉ DE MES 10 ANS

Rares sont les films qui parviennent à capturer l’expérience d’enfants qui explorent leur environnement avec autant de justesse que le fait Jeremiah Zagar dans son premier film de fiction. De mémoire récente, c’est certainement The Florida Project qui y sera parvenu le mieux en accompagnant sa bande de petits chenapans alors qu’ils couraient, sautaient et grimpaient à travers leur Orlando arc-en-ciel. Bien que We the Animals capture la même énergie frénétique d’une jeunesse sauvage, sa posture, étant d’autant plus intime, dégage une tendresse palpable.

Adaptation du livre semi-autobiographique du romancier Justin Torres, We the Animals adopte une esthétique impressionniste qui ne va sans rappeler George Washington et autres héritiers de Terrence Malick. Largement laissé à lui-même dû aux emplois précaires de ses parents, Jonah — benjamin d’un trio fraternel également composé de Manny et Joel — passe ses journées à explorer et marauder à travers sa banlieue du Nord de l’état de New York. Mais l’unité inséparable que forment les frères est bientôt menacée par des sentiments naissant chez Jonah, le mouton noir de la famille.

Pour retracer les événements marquants de sa onzième année de vie, le récit initiatique de Jonah se restreint à son point de vue d’une attendrissante naïveté. Abondent ainsi archétypes freudiens — scènes primitives, embrouilles œdipiennes, frôlements avec la mort et éveils sexuels — qui échappent habilement les clichés habituels par l’originalité du point de vue adopté. C’est à travers les yeux de Jonah qu’on témoigne de l’amour de ses parents, mais aussi de leurs conflits violents. On passe d’ailleurs beaucoup de temps à observer les enfants observer à leur tour leurs parents et, en ce sens, le travail du directeur photo Zak Mulligan est formidable : sa caméra Super 16 mm capte les moindres choses qui émanent de ces regards. Il en résulte un œuvre aux thèmes touchants et aux images haptiques.

Bien que We the Animals capture la même énergie
frénétique d’une jeunesse sauvage, sa posture étant
d’autant plus intime, dégage une tendresse palpable.

Sortie
v
endredi 7 septembre 2018

V.o.
anglais


Réal.
Jeremiah Zager

Genre
Drame

Origine
États-Unis

Année : 2018 – Durée : 1 h 33

Dist.
Eye Steel Films

Horaires & info. @
Cinéma du Parc

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

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