En salle

The Miseducation of Cameron Post

9 août 2018

| PRIMEUR |
Semaine 32
Du 10 au 16 août 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Pennsylvanie, 1993. Bienvenue à God’s Promise, établissement isolé au cœur des Rocheuses. Cameron, vient d’y poser ses valises. La voilà, comme ses camarades, livrée à Mme. Marsh qui s’est donnée pour mission de remettre ces âmes perdues dans le droit chemin. La faute de Cameron? S’être laissée griser par ses sentiments naissants pour une autre fille.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★ ½

(DÉ)CONVERSIONS

Un exemple à suivre que celui de Desiree Akhavan, de parents iraniens qui ont fui la révolution islamique pour des horizons plus libres. Son enfance, solitaire, et plus tard, sa bisexualité assumée ont sans doute nourri le personnage de Cameron dans cette adaptation à la fois charmante (pour son humour) et bouleversante (pour la souffrance interne de ses personnages) du roman de Emily M. Danforth.

Les retours en arrière sont essentiellement de brèves séquences de relations affectives où le sexe adolescent lesbien n’est pas tabou, mais une question biologique tout à fait normale. L’époque, 1993. Un début de décennie qui ose parler d’un des sujets (malheureusement encore) tabou de la société en général, et américaine en particulier, le sexe. Et lorsqu’il s’agit d’homosexualité, les choses se compliquent.

Et puis une fin, non pas ouverte, mais libre, imposante,
qui annonce avec fierté, beauté plastique de l’image et
une ode à la liberté, les mouvements LGBT qui, aujourd’hui,
ébranlent le système malgré parfois la censure et des idées
encore primitives sur les droits sexuels et
un rapport au monde conciliateur et rassembleur.

La tolérance, est-ce que ce mot existe encore dans le dictionnaire? C’est donc sur des thèmes uniques, ciblés, qui sous-tendent des situations, des possibilités, comme être libre de ses actes, de suivre sa propre nature, de s’imposer au monde – que The Miseducation of Cameron Post jette son regard.

Chloë Grace Moretz, plus d’une soixantaine de rôles à son actif, atteint ici une sorte d’apogée dans sa carrière de comédienne; comme il s’agit ici d’un film d’acteurs, elle joue avec une conviction magique et éthérée une Cameron (Cam – vous saurez pourquoi si vous faites attention au dialogue) distante, perdue dans un univers dont elle ne saisit pas les dimensions psychologiques (voir même illogiques). Akhavan a du culot, du savoir-faire, une propension à l’art culte et devenu classique du camp et du dramatique. Les deux ensemble forment des étincelles.

Et puis une fin, non pas ouverte, mais libre, imposante, qui annonce avec fierté, beauté plastique de l’image et une ode à la liberté, les mouvements LGBT qui, aujourd’hui, ébranlent le système malgré parfois la censure et des idées encore primitives sur les droits sexuels et un rapport au monde conciliateur et rassembleur. Et aussi, faut-il rappeler, parce que politique.
Et un film qui confirme une fois de plus, qu’en général, la femme, bien plus que l’homme, est plus libre de son corps et de ses mouvements, qu’elle soit hétérosexuel ou homosexuelle, même si pour cela elle doit  traverser un long processus.

Sortie
Vendredi 10 août 2018

Version originale
anglais; s.-t.f.
La rééducation de Cameron Post


Réal.
Desiree Akhavan

Genre
Drame

Origine
États-Unis

Année : 2017 – Durée : 1 h 31

Dist.
Eye Steel Film

Horaires & info. @
Cinéma du Parc

Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

 

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