En salle

L’ultime voyage

24 août 2018

| PRIMEUR |
Semaine 34
Du 24 au 30 août 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Abraham Bursztein s’enfuit de la maison familiale, située à Buenos Aires, dans le but d’éviter d’être placé dans une résidence pour personnes âgées. À 88 ans, gravement malade, il prend l’avion pour l’Europe. Après quelques péripéties, il se rend à Lodz, en Pologne, pour y rencontrer Piotrek, l’homme qui lui a sauvé la vie en 1945.

LE FILM DE LA SEMAINE
| Élie Castiel |

★★★★

LA DETTE

Les camps de la mort au temps de la Shoah ne peuvent plus être montrés, ça serait injuste envers les divers conflits planétaires sévissant aujourd’hui. Une tangente, parler à travers le récit de la tradition orale ou de la contrition assumée. Geste de ce tailleur juif octogénaire argentin qui souhaite retourner aux sources de la souffrance et, paradoxalement, celui de la survie. Pour remercier son sauveur, copain d’enfance, non juif, contrairement à lui.

Prix du public
Philadelphia Jewish Film Festival 2018

Pour Pablo Solarz, une errance dans le gouffre du souvenir et la pérennité de la mémoire. Sans pathos, sans tragédie, se faisant par des rencontres qu’on fait par hasard, perdu dans des des environnements qu’on ne connaît pas, peuplés de nouveaux migrants, un voyage perdu dans tous ces passages temporaires entre l’Argentine et la Pologne.

Une fois arrivée, c’est la puissance de la caméra qui, intentionnellement, filme un territoire historiquement chargé qui cache dans son for intérieur un rapport coupable, et souvent nié, aux soubresauts parfois involontaires des Temps. Et qui respire, malgré les apparences, les bruits intenses de la trahison. Dans ce voyage à travers une vie, l’occasion de revoir Ángela Molina, pour les connaisseurs, fille du chanteur-acteur Antonio Molina, respecté et connu en Espagne, bien entendu, mais aussi en Amérique latine et l’Afrique ibérique.

Une fois arrivée, c’est la puissance de la caméra
qui, intentionnellement, filme un territoire
historiquement chargé qui cache dans son for
|intérieur un rapport coupable, et souvent nié,
aux soubresauts parfois involontaires des Temps.

Pour Solarz, un deuxième long métrage sérieux après un comédie, Together Forever / Juntos para siempre (2011) qui lui permet de dialoguer avec l’humour, la tendresse, le drame et la comédie. Miguel Ángel Sola brille dans ce personnage de Juif de la diaspora, victime, comme de milliers de ses coreligionnaires, des faux pas de l’Histoire. Avec L’ultime voyage, Solars signe un film d’une humanité transcendante qui s’illustre parfaitement bien dans la forme de petits tableaux vivants volontairement sournois aussi bien que symboliquement manifestes.

Mais ce qui est important, c’est bel et bien que, contrairement au Sabra (Juif né en Israël), le nouveau Juif de la cité d’ailleurs se doit de rappeler constamment que le racisme systématique peut être une affaire d’(imm)oralité du plan.

Sortie
Vendredi 24 août 2018

V.o.
espagnol; s.-t.a. & s.-t.f.
The Last Suit / El ultimo traje


Réal.
Pablo Solarz

Genre
Drame

Origine
Espagne
Argentine

Année : 2017 – Durée : 1 h 33

Dist.
A-Z Films

Horaires & info. @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

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