En salle

Split

19 janvier 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Trois adolescentes, Claire, Marcia et Casey, sont enlevées par un homme qui les enferme dans une chambre sans fenêtre. À leur réveil, les deux premières tentent d’échafauder un plan pour se sortir de là, tandis que Casey plonge dans ses souvenirs d’enfance et réfute la simplicité de leur démarche. Leur geôlier, qui se présente sous divers traits de personnalité, les livre à un combat sans merci. En même temps, il consulte la Dre Fletcher, experte en ce genre de problème psychologique.

CRITIQUE
★★★
Texte : Élie Castiel

PERSONNAGES EN QUÊTE IDENTITAIRE

Le plus américain des cinéastes d’origine indienne ne cesse de revendiquer son goût pour un cinéma de genre, en pleine expansion aujourd’hui grâce aux festivals internationaux spécialisés dans ce domaine et aux nombreux nouveaux adeptes qu’ils ont réussi à convertir aux joies des plaisirs coupables.

Mais quelle que soit la qualité des films de M. Night Shyamalan, son opus filmique demeure constamment original. Dans le domaine, personne d’autre ne tourne comme lui, personne d’autre ne dirige les comédiens comme il le fait. Il n’existe qu’un Shyamalan. Split, c’est les personnalités multiples d’un individu, par moments agréable, et soudainement pris d’une intenese rage incontrôlable. Sujet freudien par excellence que le cinéaste n’exploite malheureusement pas assez, laissant la porte grand ouverte aux codes du genre, préférant les séquences de suspense parfois gratuites.

De Anya Taylor-Joy, on peut simplement dire
qu’elle est incontestablement une Barbara Steele en
devenir ; en effet, Steele, incarnation par excellence des
héroïnes des films d’horreur des glorieuses années 1960
et muse incontestée de la célèbre Hammer britannique

C’est surtout sur James McAvoy, impressionant de justesse dans chacun des protagonistes qu’il campe avec frénésie et fermeté qu’il faut compter. Ici, il donne aux acteurs de composition leurs lettres de noblesse, confirmant jusqu’à quel point il est difficile d’être un personnage plutôt que de le jouer. On reprochera à d’autres comédiens le peu de talent, à moins que pour l’intense réalisateur, il soit ici question d’un hommage discret aux films d’épouvante de série B des années 1980 et début des années 1990. M. Night Shyamalan s’incruste dans une séquence inoubliable qui a fait réagir peu de spectateurs. Nous vous laissons le soin de la découvrir. De Anya Taylor-Joy, on peut simplement dire qu’elle est incontestablement une Barbara Steele en devenir ; en effet, Steele, incarnation par excellence des héroïnes des films d’horreur des glorieuses années 1960 et muse incontestée de la célèbre Hammer britannique.

Split

S’ajoute aussi l’analyse psychanalytique du principal intéressé, expliqué uniquement par les merveilleux mouvements de caméra de Michael Gioulakis, plusieurs courts métrages et quelques longs à son actif, qui prend l’appareil d’enregistrement d’images comme s’il s’agissait d’une seconde nature. Elle se distancie, s’approche, s’incruste pour finalement laisser aux personnages le soin de se faire guider par l’enthousiasme du réalisateur. Tout compte fait, Shyamalan fait une retour, sans doute pas en force, mais retour tout de même.

Un hasard sans doute, un autre film sur le même thème prend l’affiche cette semaine. Il s’agit de Aynabaji, du Bangladesh, signé Amitabh Reza Chowdhury, par contre, beaucoup plus maîtrisé, à la limite, excepttionnel.

Sortie :  vendredi 20 janvier 2017
V.o. :  anglais  / version française
Divisé

Genre :  SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE – Origine :  États-Unis –  Année :  2016 – Durée :  1 h 57  – Réal. :  M. Night Shyamalan – Int. : James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Haley Luc Richardson, Kim Director, Jessica Sula, Brad William-Henke  – Dist./Contact :  Universal.
Horaires : @  Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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