En salle

Fuocoammare

24 novembre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lampedusa, une île en Italie, représente la frontière métaphorique de l’Europe, endroit particulier où depuis une vingtaine d’années, des milliers de migrants affluent, en quête de liberté.

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LE FILM DE LA SEMAINE
★★★★  ½
Texte : Anne-Christine Loranger

VIE ET MORT À LAMPEDUSA

Primé de Berlin à New York,  Fuocoamare de Gianfranco Rosi commence là où le journalisme s’arrête: montrer la réalité tranquille et terrible des habitants de l’île italienne de Lampedusa qui, depuis presque 30 ans, reçoivent vagues après vagues de réfugiés épuisés, déshydratés, affamés, brûlés ou morts qui déferlent dans leurs eaux.

« Ruban d’argent  2016 »
Syndicat national des journalistes cinématographiques italiens

Le documentariste, déjà récipiendaire de prix prestigieux, s’attaque ici à la réalité la plus médiatisée et la plus méconnue : que savons-nous vraiment du sort de ces milliers d’hommes et de femmes dont la télévision nous gave? Rosi les accompagne pour nous des barques de fortune desquelles ils sont rescapés jusqu’au centre de détention où ils seront soignés, nourris, enregistrés, triés. Mieux, à travers des discussion avec Pietro Bartolo, le seul médecin de l’île, il nous offre un regard acéré sur leur réalité.

Un film à voir et revoir, pour sa beauté,  son
horreur, sa puissance et sa profonde intelligence.

C’est Bartolo en effet qui, des réfugiés, décide depuis vingt ans qui doit aller à l’hôpital ou au centre de détention, qui est mort et qui est encore vivant. Plus encore, par le biais de Samuele, un jeune garçon de neuf ans, il contraste les saisissantes images captées en mer avec le quotidien de la population de l’île, pour qui la mer est source de vie et de survie.

Ce n’est pas uniquement le portrait d’une situation que dépeint Fuocoamare, mais la réalité plus large d’existences en parallèles. Depuis que les gardes-côtes interceptent les bateaux en mer, les lampédousiens n’ont plus que de très rares contacts avec les réfugiés. Le quotidien de Lampedusa est celui de cercles concentriques entre lesquels seul le Dr. Bartolo se promène, tel un magicien de l’empathie. 

Un film à voir et revoir, pour sa beauté, son horreur, sa puissance et sa profonde intelligence.

Gros plan
Séquences
nº 305 (Novembre-Décembre 2016)
p. 22-23
En kiosque

Sortie : vendredi  25 novembre 2016
V.o. : italien / s.-t.f. ;  s.-t.a.
Fucoammare, par-delà Lampedusa / Fire at Sea

Genre :  DOCUMENTAIRE – Origine : Italie / France –  Année :  2016 – Durée :  1 h 54  – Réal. :  Gianfranco Rosi – Dist./Contact :  Eye Steel Inc.
Horaires : Cinéma du ParcCinémathèque québécoise [dès le Lundi 28 novembre 2016]

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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