En salle

Radin !

14 octobre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
François Gautier est un homme particulièrement économe. Premier violon dans un orchestre, il fait tout pour dépenser le moins possible. Puis, un jour, il rencontre pour la première fois sa fille, Laura, dont il ignorait jusque-là l’existence.

radin

CRITIQUE
★★★
Texte : Élie Castiel

L’HABIT FAIT PARFOIS LE MOINE

Au risque de me faire accuser d’hérétique, je me permets d’avancer que Dany Boon, l’homme aux mille tics, frôle ici par moments le Louis de Funès de l’âge d’or : son rythme, sa dégaine, sa détermination, son antipathie que nous savourons délicatement à toutes les sauces.

Et puis, sans nous avertir, il s’en aperçoit et très vitre reprend son rôle en livrant une de ses meilleures performances depuis des lustres. De ce personnage d’avare exacerbé, de radin confirmé, émane une détresse émotionnelle, une tendresse de tous les instants, une façon de se comporter, certes atroce, mais qui nous pousse à compatir avec lui.

Son François Gauthier souffre, tient à changer, mais se trouve constamment bloquer par ce monde de consommation où rien n’est gratuit et se paie davantage (sur ce point, la scène au restaurant est magnfiquement chorégraphié).  Mais le problème n’est pas là puisque Cavayé ne tient pas à aller plus loin sur la critique de la sociale.

[le] film… respire une certaine France, un endroit qu’on ne
retrouve plus. Cet élan de nostalgie, voire même de mélancolie,
nous ravit et nous sortons de la salle, le cœur gros comme ça!
Non habitué à la comédie, Fred Cavayé prend le risque de l’aborder,
prouvant sans peine jusqu’à quel point il peut être à l’aise.

Cela, c’est la force du scénario de Nicolas Cuche et Laurent Turner, un duo dynamique qui a le sens de la répartie et tout particulièrement des transitions. Il est important que les critiques n’aient pas peur des comédies populaires, de ces films qui n’ont que le seul besoin de divertir, car derrière certains de ces personnages, se cachent des âmes en peine. Et puis, nous sommes devant un film qui respire une certaine France, un endroit qu’on ne retrouve plus. Cet élan de nostalgie, voire même de mélancolie nous ravit et nous sortons de la salle, le cœur gros comme ças. Non habitué à la comédie, Fred Cavayé prend le risque de l’aborder, prouvant sans peine jusqu’à quel point il peut être à l’aise.

Le film lance de nombreuses zones grises, s’appuyant fort probablement sur une idée béhavioriste de l’individu, d’où l’accumulation de scènes magnifiquement réussies où le genre comique s’impose comme s’il fallait le prendre au sérieux.

C’est à la fois drôle, triste, surprenant, délicat et menée par une pléïade de vedettes totalement ancrés dans leurs personnages. Jusqu’à date, une des plus surprenantes comédies françaises de l’année. Et s’il demeure aussi versatile dans son registre, Dany Boon mérite sans nul doute notre grand respect.

Sortie : vendredi  14 octobre 2016
V.o. : français  ; s.-t.a.
Penny Pincher

Genre :  COMÉDIE – Origine : France – Année :  2016 – Durée :  1 h 30  – Réal. : Fred Cavayé – Int. : Dany Boon, Laurence Arné, Noémie Schmidth, Patrick Ridremont, Karina Marimon, Christophe Favre – Dist./Contact :  A-Z Films.
Horaires :  @  Cinéma BeaubienCineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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