En salle

Montréal la blanche

18 mars 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
À Montréal, la veille de Noël, une charmante femme monte dans un taxi. Le conducteur reconnaît Kahina Kateb, grande vedette de la musique populaire algérienne, disparue dans un attentat lors d’un concert en 1997.

Montréal la blanche

CRITIQUE
Texte : Élie Castiel
★★★ ½

IDENTITÉS NOCTURNES

La caméra d’Alex Margineanu filme un Montréal nocturne enneigé  avec une splendeur et une chaleurs inégalées, sensuelle, dramatique, nerveuse. La métropole devient un espace cinématographique privilégié, un personnage à part entière dans un film québécois issu des nouvelles identités, sorte de réponse nécessaire et depuis longtemps attendu  à une production presque globalement et politiquement protectionniste, sauf dans de très rares occasions.

Le premier long métrage de Bachir Bensaddek s’annonce comme une expérience unique, mais que nous souhaitons renouvelée. Le milieu dépeint, la communauté algérienne, n’est pas illustré exhaustivement, mais dans une intimité discrète qui rend les personnages d’autant plus véridiques. Les deux principaux protagonistes, des êtres complexes, en proie à une crise existentielle, témoignent sans doute les sentiments que doivent éprouver les nouveaux arrivants, des exilés de l’ombre qui, jusqu’ici, n’ont pas trop eu l’occasion de manifester leurs angoisses, leurs doute et leurs expériences à l’écran.

La musique mélancolique de Nedjim Bouizzoui et cet
orchestre oriental qui revient à quelques reprises
unissent harmonieusement les deux cultures, l’insulaire
et celle venue d’ailleurs. Un premier film humainement réussi.

Après le très beau Félix et Meira, de Maxime Giroux, le film de Bensaddek est une bouffée d’air frais, une expérience cinématographique bienveillante bénéficiant d’une mise en scène à la fois nerveuse et paisible. Notons la magnifique interprétation de Karine Aktouf, un visage, une carure, une présence de tous les instants, et Rabah Aït Ouyahia qui, après L’ange de goudron (2001), de Denis Chouinard,  s’avère ici puissant, charismatique, d’un naturel touchant  face à la caméra.

La musique mélancolique de Nedjim Bouizzoui et cet orchestre oriental qui revient à quelques reprises unissent harmonieusement les deux cultures, l’insulaire et celle venue d’ailleurs. Un premier film humainement réussi.

 

Sortie : vendredi 18 mars 2016
Version originale : français

Genre :  MÉLODRAME – Origine :  Canada [Québec]  –  Année :  2015 – Durée :  1 h 37  – Réal. : Bachir Bensaddek – Int. : Rabah Aït Ouyahia, Karina Aktoug, Hacene Benzarari, Mohamed Aït Ouyahia, Pierre Lebeau, Reda Guerinick, François Arnaud –  Dist. / Contact :  K-Films Amérique.
Horaires :  @
  Beaubien

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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