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2 février 2015

À L’ÉCOUTE DES JEUNES CINÉPHILES

Faisant suite à notre Billet du 3 octobre 2014, le récent communiqué de presse relatif aux efforts (louables) des membres de l’Association pour le Cinéma sur Grand Écran clame tout haut que des « gestes concrets » seront posés pour que les jeunes générations (re)développent le plaisir de voir les films dans les salles de cinéma.

Comme premier gage de leur bonne foi, l’AGCE a organisé un panel réunissant des jeunes cinéphiles. Le motto : L’expérience ultime du grand écran : à l’écoute des jeunes. Bien entendu, nous n’étions pas là, car ça se passait durant le rendez-vous annuel de Ciné-Québec, événement de l’industrie où seuls quelques journalistes privilégiés sont invités. Nous ne savons donc pas comment ça s’est déroulé.

ACGE_Grand Écran

Inutile de souligner qu’en ce qui a trait au grand écran, la critique a toujours défendu le point de vue de l’AGCE. Le Grand Écran, ce n’est pas seulement un lien privilégié avec tout ce qui se passe dans l’immense toile blanche , mais une façon comme une autre de magnifier la réalité, la sublimer, la rendre aussi proche que rêvée, aussi absolue qu’infinie, aussi totale que jouissivement imprévisible.

Le communiqué parle d’une « industrie en mutation ». C’est bien le cas. Jamais les images en mouvement n’ont été aussi remises en question, reformatées, compartimentées, déséquilibrées pour le grand bien des (grandissants) tenants de la totale déconstruction.

Écouter le public, savoir ce qu’il veut, céder à ses tentations et fantasmes en matière d’images. Est-ce une bonne idée ? Au contraire, nous croyons que les créateurs doivent plutôt convaincre le public, y compris les jeunes, du bien fondé de leur création, les persuader d’entrer dans leur univers. Comme ce fut le cas auparavant et aujourd’hui, dans certains cas. En fait, c’est ce qui fait la différence entre le réalisateur d’un film grand public et d’un film d’auteur.

Devant la poussée incontrôlable de la démocratie des images, tout est pemis, tout se confond, tous et n’importe qui régissent ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qui doit être montré et ce qui ne le doit pas.

De toute évidence, nous avons hâte de voir ce que l’AGCE compte faire (concrètement) pour que leur souhait se réalise. Très sincèrement, nous partageons cette même aspiration.

Élie Castiel
Rédacteur en chef

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