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Semaine du 4 au 10 mai 2012

4 mai 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

HABEMUS PAPAM
(Nous avons un pape / We Have a Pope)

COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : Italie / France – Année : 2011 – Durée : 106 minutes  – Réal. : Nanni Moretti – Int. : Michel Piccoli, Nanni Moretti, Margherita Buy, Franco Graziosi, Renato Scarpa, Jerzy Stuhr – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien Cineplex Divertissement – Excentris

Résumé
Au Vatican, un long conclave se conclut avec l’élection d’un cardinal inconnu comme nouveau pape. À la consternation générale, au moment d’être présenté à la foule impatiente, le Saint-Père est pris d’une crise de panique
.

En quelques mots
Déjà dans La messa è finita, Moretti se posait la question du rôle de l’Église dans la société actuelle. Après avoir décrit sur un ton ironique les épisodes de l’élection par ce petit collège des cardinaux d’un monarque qui est aussi chef d’une Église, Moretti et ses coscénaristes dramatisent l’action par ce cri primal d’un homme qui se sent trop faible pour la tâche. Ce cardinal porte le nom de Melville, auteur de Bartleby, personnage défini par sa phrase fétiche « Je ne préfère pas ». Parti à la rencontre de ses concitoyens, le prélat, interprété magnifiquement par Piccoli, devient un vieil homme anonyme en quête de sens dans un monde où tout change par le moyen de l’action de chacun comme le dit si bien la chanson.  Cette musique relie les nonnes et les cardinaux coincés au Vatican aux Romains et touristes déambulant et vaquant à leurs occupations. Moretti intègre aussi l’exercice physique et le théâtre comme lieux de partage dans cette comédie dramatique au final désarçonnant. >> Luc Chaput

AUTRES SORTIES EN SALLE …

THE AVENGERS
(Les Avengers : Le film)

AVENTURES FANTASTIQUES | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 142 minutes  – Réal. : Joss Whedon – Int. : Robert Downey Jr., Chris Evans, Chris Hemsworth, Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Scarlett Johansson, Jérémie Renier, Mark Ruffalo – Dist. : Buena Vista | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Une équipe de super héros est constituée pour lutter contre un puissant ennemi et son armée d’extra-terrestres qui menacent la sécurité mondiale
.

En quelques mots
Les inconditionnels du genre seront époustouflés par cette rencontre entre plusieurs personnages excentriques de la populaire série Marvel. L’intrigue est simple, certes, parfois même laborieuse et privilégie les dialogues, notamment dans la première partie. Mais par la suite, nous avons droit à une série de cascades et de combats parfaitement maîtrisés qui réussit à séduire les plus récalcitrants des critiques habitués à un cinéma viscéral. Joss Whedon, à qui l’on doit Serenity (2005), mélange avec un plaisir ostentatoire et une virtuosité déconcertante les différents univers de la science-fiction et du fantastique, soulignant le tout par quelques petites trouvailles de mise en scène impressionnantes, comme le combat final, jouissivement renversant. Fidèle à lui-même, Robert Downey Jr. compose son personnage de Tony Stark avec le cynisme et la verve qu’on lui connaît. Il est entouré d’une pléiade de comédiens parfaitement à l’aise, notamment Scarlett Johansson, pour la circonstance, d’un magnétisme qui malgré les circonstances, conserve son charme et son attrait féminins. >> Élie Castiel

DARLING COMPANION
COMÉDIE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 104 minutes  – Réal. : Lawrence Kasdan – Int. : Diane Keaton, Kevin Kline, Sam Shepard, Richard Jenkins, Mark Duplass, Ayelet Zurer – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Les rapports à la fois amoureux et tendus entre un homme et sa femme lors des recherches effectuées pour retrouver leur chien, disparu dans la nature.

En quelques mots
Qu’est-il arrivé au réalisateur de l’efficace et voluptueux Body Heat (1981) ou encore de l’émouvant et, pour l’époque, très original The Big Chill (1983) ? Et pourtant, nous sommes ici entourés de comédiens chevronnés qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres productions. Qu’il s’agisse de Keaton, Kline, Wiest ou Jenkins, ils essaient du mieux qu’ils peuvent face à un script mal structuré, rempli de dialogues qui sonnent faux et ne font qu’annoncer une finale prévisible. Le paysage des Rocheuses et quelques situations arrivent à peine a relever le tout même si au fond nous savons que c’est peine perdue. >> Élie Castiel

GIRL MODEL
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada / États-Unis – Année : 2011 – Durée : 77 minutes  – Réal. : David Redmon, Ashley Sabin – Dist. : Kinosmith / Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc

Résumé
Ancien mannequin, Ashley travaille pour une agence recrutant des jeunes modèles. De passage en Sibérie, elle rencontre Nadya, une adolescente de 13 ans, sans doute la candidate idéale pour un client japonais.

En quelques mots
En suivant le travail de recrutement de jeunes filles voulant devenir mannequins, les coréalisateurs construisent pièce par pièce un dossier sur le travail des enfants et l’appât du gain basés sur une recherche effrénée de beautés nymphettes. En employant le journal de bord visuel d’Ashley, ancienne mannequin devenue dépisteuse, les cinéastes montrent aussi la contradiction de sa position présente puisqu’elle ne voit pas les mauvaises conditions de travail qu’ont à subir les adolescentes livrées à elles-mêmes dans cette mégalopole. Se pose en filigrane tout au long de ce film-constat notre attitude en tant que spectateur et consommateur face aux idéaux proposés actuellement de beautés nubiles et très minces. >> Luc Chaput

THE LADY
(La Dame)

DRAME BIOGRAPHIQUE | Origine : France / Grande-Bretagne – Année : 2011 – Durée : 132 minutes  – Réal. : Luc Besson – Int. : Michelle Yeoh, Jonathan Woodhouse, David Thewlis, Jonathan Raggett, Benedict Wong –  Dist. : Métropole  | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien Cineplex Divertissement

Résumé
Témoin des exactions de l’armée lors d’une visite en Birmanie, Aung San Suu Kyi, fille d’un général assassiné, laisse mari et enfants en Angleterre pour se vouer à la cause d’un pays dont elle deviendra l’otage à vie
.

En quelques mots
Une femme s’oppose à un pouvoir politique. Non ce n’est pas Joan of Arc du même réalisateur car cette dame est bouddhiste et non violente même s’il est la fille d’un général, héros de la libération de son pays durant la Seconde Guerre mondiale. Le scénario construit en flashbacks  escamote environ quarante ans de la vie de cette intellectuelle et ne rappelle pas les débuts de la relation amoureuse entre Aung San Suu Kyi et Michael Aris, son mari, universitaire britannique. Plusieurs personnages importants de la lutte pour la démocratie birmane sont relégués presque dans les coulisses dans cette hagiographie romantique sauvée par l’interprétation de Michelle Yeoh et de David Thewlis. Luc Besson réussit quelques scènes d’action prenantes mais termine son film sur un ton trop mélodramatique. >> Luc Chaput

MABUL
(The Flood)

DRAME | Origine : Israël / Canada – Année : 2010 – Durée : 102 minutes  – Réal. : Guy Nattiv – Int. : Ronit Elkabetz, Michael Moshonov, Tzahi Grad, Yakov Cohen – Dist. : Filmoption  | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
En Israël, à la veille de sa Bar Mitzvah, cérémonie religieuse juive marquant son 13e anniversaire, un adolescent est troublé par les conflits qui déchirent sa famille dysfonctionnelle. Le retour inattendu de son frère autiste complique la situation.

En quelques mots
Il y a dans l’approche de Guy Nattiv, une sorte de distanciation face aux situations et aux personnages qui ne fait qu’alléger le propos. L’image du Québécois Philippe Lavalette surprend par la façon dont elle cadre les individus et les espaces. Elle prend soin de codifier les gestes et les mouvements des protagonistes, les situant dans des contextes qui les dépassent. Selon les circonstances, la direction photo poétise le quotidien ou, au contraire, s’ajuste aux mots, notamment dans les séquences montrant les personnages en conflit. À partir d’une idée coscénarisée avec Noa Berman-Herzberg, le jeune réalisateur a construit un beau film, laconique et captivant. Avec Mabul, il prouve qu’il est fort probablement l’un des cinéastes israéliens les plus atypiques de sa génération. Mais il compte aussi sur la présence d’acteurs chevronnés et talentueux comme Ronit Elkabetz et Tzahi Grad, sans oublier les jeunes Yoav Rotman et Michael Moshonov, d’une présence remarquable et poignante devant la caméra. >> Élie Castiel

STEVE JOBS : THE LOST INTERVIEW
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada – Année : 1995 (2011) – Durée : 70 minutes  – Réal. : Paul Sen  – Avec : Steve Jobs, Robert X. Cringely – Dist. : Truly Indie (États-Unis) | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc

Résumé
En 1995, alors qu’il animait la série télévisée
Triumph of the Nerds, portant sur la naissance des PC, Robert X. Cringely a réalisé une entrevue mémorable avec Steve Jobs. Une occasion unique de découvrir ce qui se cachait derrière cet « enfant du siècle ».

En quelques mots
En préparant une série documentaire télévisuelle dont on trouve la transcription sur Internet, Robert Cringely interviewe, entre autres, Steve Jobs co-fondateur d’Apple. Tourné en gros plans, l’entrevue complète permet de voir Jobs alors qu’il n’est plus à Apple et qu’il a donc eu le temps de la réflexion. L’intervieweur hors-champ fournit des indications supplémentaires qui remettent les questions dans leur contexte. On sent Jobs plus émotif à deux reprises mais la manière dont il relate certaines expériences de son adolescence donne aussi des pistes sur la façon dont il construit les groupes de projets dans ses compagnies. Cette longue entrevue apporte donc une autre pierre à la construction du portrait de celui que plusieurs considèrent comme un visionnaire majeur de ce nouveau monde interconnecté alors que par ailleurs les pratiques industrielles de sa compagnie par le biais de la sous-traitance en Chine sont critiquées. >> Luc Chaput

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