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Semaine du 27 mai au 2 juin 2011

2 juin 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

MIDNIGHT IN PARIS (Minuit à Paris)
COMÉDIE FANTAISISTE | États-Unis / Espagne 2011 – Durée : 94 minutes – Réal. : Woody Allen – Int. : Owen Wilson, Marion Cotillard, Rachel McAdams, Adrian Brody, Kathy Bates – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma du ParcCineplex Divertissement

Résumé
En visite à Paris avec sa fiancée, un jeune écrivain mal dans sa peau est transporté dans les années 20, à l’époque où la ville était la capitale culturelle du monde. Il rencontre des artistes célèbres qui l’amènent à remettre sa vie en question.

En quelques mots
Ne passons pas par quatre chemins : le nouveau Woody Allen séduit nos sens autant qu’il déroute par un récit truffé de réflexions personnelles sur l’existence et une mise en scène sournoise, à la limite de l’autodérision. Après Venise, Londres et Barcelone, le cinéaste explore la capitale française par le biais d’un jeu/puzzle spatio-temporel des plus inspirés. Ce voyage dans le temps exaspère joyeusement et attise par moments, essentiellement lorsqu’il est question de ces rencontres inattendues et enjouées  avec de véritables icônes des arts et de la littérature d’une autre époque. Mais Allen ne peut faire autrement puisque c’est à travers le discours intellectuel qu’il a su créer un imaginaire cinématographique des plus originaux. Comme c’est souvent le cas, le cinéaste se permet de philosopher sur l’existence, essentiellement sur l’individu et son rapport au monde. Si les quatre ou cinq premières minutes s’attardent à l’aspect carte-postale de la plus belle ville du monde, ne nous leurrons pas, car il s’agit là d’une mise en situation adroitement orchestrée qui consiste à établir les codes d’une narration romantique axée sur la fantaisie. Qu’il s’agisse d’un Paris en plein soleil ou encore sous la pluie, la caméra surprend amoureusement les endroits les plus illuminés de la capitale pour en soustraire l’essence même de leur magnificence. Les répliques, souvent assassines, et le ton ironique suscitent la satire, et l’ensemble forme un discours enjolivé sur la notion de l’amour et de l’affect. Mais plus encore, Midnight in Paris est un merveilleux voyage au cœur de la nostalgie et de la mélancolie, sources de nos désirs enfouis et de nos aspirations les plus secrètes. Parmi les comédiens, tous impeccables, on soulignera curieusement la présence de Carla Bruni (la première Dame de France) dans un rôle secondaire qui nourrit habilement les exigences identitaires des personnages.  >> Élie Castiel

AUTRES SORTIES EN SALLE …

BOBBY FISCHER AGAINST THE WORLD
DOCUMENTAIRE | États-Unis 2011 – Durée : 93 minutes – Réal. : Liz Garbus – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc

Résumé
Considéré par plusieurs comme le plus grand joueur d’échec de l’histoire, Bobby Fischer représente le chaînon manquant entre le génie et la folie. Portrait d’un joueur solitaire.

En quelques mots
Fille de l’important avocat américain Martin Garbus, la réalisatrice  s’est surtout fait connaître par des documentaires juridiques (The Execution of Wanda Jean). Cette biographie du célèbre joueur d’échecs est construite en chapitres dont l’introduction emploie le parcours de pièces sur les cases d’un échiquier. Les entrevues quelquefois anecdotiques  avec des connaissances ou des experts de Bobby Fischer sont bien illustrées par de multiples archives  photographiques, filmiques ou télévisuelles et leur effet cumulatif est saisissant. Au centre de la vie de Bobby Fischer, Garbus place la relation conflictuelle avec sa mère Regina, forte tête marxiste américaine.  La confrontation Fischer–Spassky à Reykjavik  en 1972 constitue un des plus importantes portions du film et nous permet de comprendre le génie particulier de Fischer. La descente aux enfers de ce juif devenu antisémite est mise en parallèle avec les élucubrations  d’autres grands joueurs d’échecs dont Paul Morphy. L’ensemble constitue donc une bonne introduction à  la vie et l’œuvre de cet  intellectuel  américain   qui fut en son temps plus connu qu’Elvis ou Einstein.  >> Luc Chaput

LES FEMMES DU 6e ÉTAGE (Service Entrance)
COMÉDIE | France 2010 – Durée : 107 minutes – Réal. : Philippe Le Guay – Int. : Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain, Carmen Maura, Natalia Verbeke – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma BeaubienCineplex Divertissement

Résumé
En 1962, la vie terne et monotone d’un agent de change parisien est transformée après qu’il eut fait la connaissance des femmes de ménage espagnoles qui habitent l’étage supérieur de son immeuble.

En quelques mots
Le nouveau film de Philippe Le Guay est une comédie dont l’atmosphère ludique s’avère vite contagieuse. L’histoire se déroule en 1962, mais, à quelques détails près, pourrait aussi bien se passer à notre époque. Si Les Femmes du 6e étage traite notamment d’un certain clivage entre deux classes sociales, il le fait sans s’appuyer sur une quelconque idéologie; malgré la présence d’une bonne résolument antifranquiste, c’est un humanisme incarné qui s’impose ici. On peut y lire la leçon de Renoir et de sa célèbre Règle du jeu. La finale est d’une émouvante simplicité, si parfaitement conçue et tournée qu’on en oublie son côté convenu. Philippe Le Guay n’a pas craint de réaliser un feel good movie à la française, pas niais pour deux sous, bien servi par des acteurs  (et surtout des actrices) d’une grande générosité.  >> Denis Desjardins

GOOD NEIGHBOURS
COMÉDIE NOIRE | Canada [Québec] 2010 – Durée : 98 minutes – Réal. : Jacob Tierney – Int. : Jay Baruchel, Emily Hampshire, Scott Speedman, Anne-Marie Cadieux, Micheline Lanctôt – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé
En 1995, à Montréal, une série de meurtres sème l’inquiétude auprès des locataires d’un vieil immeuble du quartier Notre-Dame-de-Grâce. Par prudence, Louise accepte d’être raccompagnée de son travail par un nouveau voisin.

En quelques mots
Libre adaptation (notamment dans le contexte d’époque) du roman Chère Voisine, de Chrystine Brouillet, Good Neighbours se situe en 1995, alors que la question du référendum est sur toutes les lèvres. Mais pas tellement sur celle des protagonistes de cette comédie noire qui l’évoque de façon périphérique, plus axée sur les conventions du genre, la comédie noire. Sur ce plan,  on connaît très vite l’identité du tueur en série, ce qui a pour effet d’insensibiliser le spectateur. Après le très abouti et intelligent Twist (2003) et le charmant The Trotsky (2009), on attendait avec impatience  ce Good Neighbours qui nous déçoit. Si la mise en images s’avère satisfaisante, c’est sourtout au détriment d’une mise en scène (nous devrions plutôt dire « mise en situation ») des plus inutilement abyssales et compliquées, mêlant intentionnellement les pistes, pour en fin de compte laisser le spectateur perplexe et désorienté. Les comédiens s’investissent dans des rôles autosufffisants, parfois à la limite de l’improvisation ou même de la caricature, et le ton, aussi cynique que déjanté, laisse une désagréable sensation de malaise. Dommage puisque Jacob Tierney nous a déjà prouvé qu’il connaissait son métier. Espérons qu’il se rattrapera la prochaine fois.  >> Élie Castiel

PAK! PAK! MY DR. KWAK!
COMÉDIE ROMANTIQUE | Philippines 2011 – Durée : 115 minutes – Réal. : Tony Y. Reyes  – Int. : Vic Sotto, Bea Alonzo, Zaijian Jaranilla, Xyriel Manabat– Dist. : ABS-CBN Film Productions | Horaires / Versions / Classement : Côte-des-Neiges

Résumé
Angelito, un ange du ciel, descend sur terre pour convaincre Angelo, un guérisseur bidon, à devenir un meilleur homme. Mais les choses se compliquent lorsque survient Cielo, une jeune stagiaire en médecine.

En quelques mots: SANS COMMENTAIRES.

READY
COMÉDIE MUSICALE | Inde 2011 – Durée : 157 minutes – Réal. : Anees Bazmee – Int. : Salman Khan, Asin, Deepika Padukone, Zarine Khan, Paresh Rawal – Dist. : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Avec l’aide de quelques membres de sa famille, un jeune homme invente un stratagème pour gagner le cœur de sa belle malgré les mauvaises intentions des oncles de celle-ci, des individus  fourbes.

En quelques mots
La stratégie d’Anees Bazmee afin que ses films se traduisent en recettes, c’est avant tout de persuader les vedettes de Bollywood, celles adulées par le grand public et qui ont déjà prouvé qu’elles avaient du talent, de jouer dans ses films. Quitte à ce que ses scénarios souffrent de maladresses ou d’invraisemblances. Après Deewangee (2002), Welcome (2007), Singh is Kinng (2008) et plus récemment Thank You (2011), Bazmee joue le jeu du mainstream avec une naïveté déconcertante, parfois même touchante. La présence de Salman Khan est une garantie de succès. À tel point que le comédien s’autorise des moments inoubliables d’improvisation et d’autodérision qui s’avèrent aussi sincères que codés. Comme à l’accoutumé, le cinéaste expose les mœurs perfides de ses compatriotes, soulève la controverse à petites doses d’humour particulier et pour ne pas paraître trop imprudent, propose quelques moments de moralité et un happy-end consensuel qui ne risque aucunement d’offenser l’éthique sociale ou celle des censeurs. Quant aux ingrédients musicaux, fidèles au genre, ils s’intègrent joyeusement dans un ensemble à l’extrême de la caricature et de l’absurde. Pour les fans inconditionnels de Bollywood.  >> Élie Castiel

X-MEN: FIRST CLASS (X-Men : Première Classe)
SCIENCE-FICTION | États-Unis 2010 – Durée : 132 minutes – Réal. : Matthew Vaughn – Int. : James McAvoy, Michael Fassbender, Kevin Bacon, Rose Byrne – Dist. : Fox | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Deux amis mutants tentent de sauver la planète d’une destruction totale. Mais un conflit éclate entre eux et met en péril le sort de l’humanité et leur profonde amitié.

En quelques mots
Comme dans le cas de Star Trek il y a deux ans, il est toujours bon de retourner aux origines pour relancer une série boiteuse. Après un lien fondamental avec la Shoah qui existait déjà dans le premier film, l’action se promène allègrement à travers les continents augmentant au fil des séquences un nombre important de personnages qu’il est quelquefois difficile d’identifier spécifiquement. Le scénario et la mise en scène rendent hommage aux premiers James Bond et aussi à Jules Verne de manière plus souterraine dans une relecture de certains événements qui réjouira l’amateur de conspirations qui sommeille chez plusieurs d’entre nous. On assiste aussi à la constitution d’un groupe, à la création de son identité et aux conflits de caractères qui peuvent s’y produire. L’humour noir et autre est au rendez-vous et l’emploi des effets spéciaux est assez bien intégré dans l’histoire même si certains trouveront l’accumulation quelque peu indigeste. Michael Fassbender domine aisément l’interprétation alliant forces physique et intellectuelle. Kevin Bacon  a un côté un peu trop caricatural  dans le rôle du méchant, ce qui déstabilise un peu l’ensemble. On est loin de Goldfinger, Dr No et autres Moriarty.  >> Luc Chaput

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