En salle

Hostiles

18 janvier 2018

Semaine du 19 au 25 janvier 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1892, Yellow Hawk, le chef des Cheyennes, est détenu dans une prison militaire au Nouveau-Mexique. Atteint d’une maladie incurable, il est gracié par le président des États-Unis. Le capitaine Joseph Blocker, un officier expérimenté, se voit confier la mission de l’escorter jusqu’au Montana, pays de ses terres tribales

CRITIQUE
| PRIMEUR |

★★ ½

SOMBRES EXCUSES

_ JULES COUTURIER

Dans Hostiles, le nouveau film de Scott Cooper (Crazy Heart, Black Moss, Out of the Furnace), lorsque le capitaine Joseph J. Blocker se voit confier la mission d’escorter un chef de guerre indien mourant et sa famille vers leur terre natale, sa réponse est catégorique : c’est non. Il déteste les indiens, il a fait carrière d’en capturer et d’en tuer le plus possible, et jamais il ne collaborera avec l’un d’entre eux. Obligé par son supérieur, c’est donc à contrecœur qu’il accepte sa mission.

Les préjugés de l’Américain sont énoncés clairement dès les premières minutes du film. Dans le même laps de temps, la suite des événements est évidente pour le spectateur. Suivant la longue tradition du « Buddy movie » selon laquelle deux héros aux antipodes l’un de l’autre doivent collaborer malgré leurs différences et finissent par s’entendre et se respecter mutuellement, Hostiles ne fait pas dans la subtilité. Lors d’un long voyage, autre cliché du genre, parsemé d’embûches et de rencontres imprévues, les préjugés initiaux du héros tomberont et le cinéaste pourra donner au spectateur une inspirante leçon d’ouverture, d’empathie et d’entraide entre les peuples.

Grâce aux artifices du cinéma, le film est aussi une belle occasion pour les Américains de s’excuser auprès des peuples autochtones pour ce trop lourd passé d’abus qu’ils leur ont infligé. Si Scott Cooper signe un scénario bien intentionné et limpide, il n’en demeure pas moins prévisible et déjà vu. Même si son scénario tient absolument à exprimer son respect envers les peuples autochtones, il concentre toute son action et ses émotions sur les deux protagonistes blancs, interprétés par Christian Bale et Rosamund Pike, en laissant les indiens dans des rôles secondaires très archétypaux.

Tout en sobriété, Christian Bale incarne l’esprit de leadership
en traduisant habilement le conflit intérieur qui habite son
personnage, un type de rôle dans lequel on a l’habitude de le voir.

On peut de plus reprocher au scénario son caractère redondant : les séquences de déplacement à cheval et de répit autour d’un feu de camp se multiplient les unes après les autres, ponctuées de conversations pseudo-profondes entre les protagonistes sur le racisme, la mort, la culpabilité ou la vengeance.

Heureusement, le sentiment d’ennui qu’inspirent ces trop nombreuses scènes est brisé à quelques reprises par des moments d’action terriblement efficaces, sobres et violentes. Sans effet spectaculaire gratuit, elles viennent tout de même prendre le spectateur aux tripes.

Soulignons finalement le jeu des deux vedettes : tout en sobriété, Christian Bale incarne l’esprit de leadership en traduisant habilement le conflit intérieur qui habite son personnage, un type de rôle dans lequel on a l’habitude de le voir. Encore meilleure, Rosamund Pike traduit parfaitement le deuil et la rage qu’elle éprouve après l’assassinat des membres de sa famille par un groupe de Comanches dans une première scène brutale à souhait.

Sortie : vendredi 19 janvier
V.o. : anglais, cheyenne; s.-t.a.
Hostiles

Réalisation
Scott Cooper

Genre
Western

Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 2 h 14 – Dist. : Entract Films.

Horaires&plus
@ Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – Les cotes reflètent uniquement l’avis des signataires.

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