En salle

La résurrection d’Hassan

20 septembre 2017

Primeurs
Semaine du 22 au 28 septembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
On les voit dans le métro de Montréal. Ils chantent et nous enchantent. La caméra de Proto nous emmène dans les coulisses de leurs tours de chant.

CRITIQUE
Texte : Charles-Henri Ramond

★★★ 

UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE…

Ce qui étonne dans Resurrecting Hassan, second long métrage de Carlo Guillermo, c’est la façon qu’a son réalisateur de montrer l’infirmité non comme un frein à l’expression de la vie ou une tare empêchant de vivre pleinement, mais bien comme un ressort essentiel à la spiritualité, un terreau fertile pour des sensations profondément enfouies. Cette vision, à l’opposé de celle de son précédent film, El Huaso, permet à Proto de mettre en lumière une représentation originale du handicap. Il n’en fait d’ailleurs pas le sujet principal, préférant s’attarder sur la quête intime d’une famille dans le but de faire revenir – sous une forme ou sous une autre – leur petit garçon disparu il y a 16 ans. Une fois débarrassé de cette idée de déficience, le spectateur peut alors se concentrer sur l’histoire de ces êtres hors norme, leur parcours et leur relation fusionnelle avec musique, la religion, l’immortalité et divers concepts ésotériques.

La caméra, pudique dans les moments les plus
troublants (et il y en a plusieurs), reste à bonne
distance, en dehors d’une scène d’une violence
rarement atteinte dans notre cinéma documentaire.

La résurrection d'Hassan

Malgré tout, l’empathie peine à s’installer au creux de ce portrait complexe comportant diverses avenues. La perte d’Hassan semble nous guider sur le terrain du drame, mais, très vite, les problèmes relationnels qui surgissent dans le couple nous renvoient à une tout autre dimension. La caméra, pudique dans les moments les plus troublants (et il y en a plusieurs), reste à bonne distance, en dehors d’une scène d’une violence rarement atteinte dans notre cinéma documentaire. On y voit éclater au grand jour les aspects les plus sombres du père, personnage ambivalent recelant plusieurs zones d’ombre. On a aussi la nette sensation de n’être que voyeur. Il en résulte une étrange impression, une déstabilisation qui nous empêche d’adhérer complètement et qui freine même la fascination pour les protagonistes et leur vécu. Somme toute, et en dépit d’un rythme faiblissant à mi-parcours, Resurrecting Hassan, parvient par moments à questionner sur l’absence de l’être aimé, le thème le plus intéressant, mais que l’on aurait souhaité approfondir un peu plus.

Sortie :  vendredi 22 septembre 2017
V.o. :  anglais, français, russe ; s.-t.a. & s.-t.f.
Resurrecting Hassan 

Genre : Documentaire  – Origine : Canada [Québec] / Chili –  Année :  2016 – Durée :  1 h 41 – Réal. :  Carlo Guillermo Proto –  Dist. :  Les Films du 3 mars.

Horaires
Cinéma BeaubienCinéma du Parc

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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