En salle

Beach Rats

20 septembre 2017

Primeurs
Semaine du 22 au 28 septembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Pour échapper aux problèmes familiaux, l’adolescent Frankie fréquente des délinquants et n’hésite pas à flirter avec des hommes plus âgés. Les choses se compliquent lorsque ses allées et venues sont filmées et montrées sur le web.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

VIRÉES INITIATIQUES

Réalisatrice de It Felt Like Love, toujours inédit ici, Eliza Hittman signe un deuxième long métrage crépusculaire, non pas pour la noirceur de ces personnages de jeunes adultes pris dans des voies de garage, mais avant tout pour leur quête identitaire, souvent vaine. Car Beach Rats, ces « bums » de la plage sortis des quartiers ouvriers d’un New York méconnaisable suspendent le temps, se l’accapare et mine de rien, défendent le malaise de leur sexualité indéfinie comme si cette chose biologique était encore taboue.

Beach Rats

La mise en scène, ténébreuse, soumet l’image à un
travail de caméra et d’éclairage où le mouvement spontané
et les couleurs obscures dominent. Subtile, délicate, la filmation
à l’épaule investit tous ces protagonistes vulnérables coincés,
attendant en vain qu’une buée de sauvetage viennent
les secourir et les mener loin de leur triste existence.

L’homosexualité, ici, c’est surtout ces hommes d’âge moyen venus draguer de la chair fraîche, d’où le caractère fataliste à décrire cette orientation sexuelle. Encore une fois, la drague, le sexe caché, les endroits obscurs, une façon de voir la sexualité qui situe le masculin, contrairement au féminin, dans un espace d’autant plus paradoxal qu’il n’ose pas dire son nom et, encore plus, marginalise.

Dans un phrase clé du film, la petite amie du protagoniste principal (brillant Harris Dickinson) dira : « When two women make out, it’s hot » (lorsque deux filles baisent entre ellles, c’est torride) ; « When it’s two men, it’s gay » (lorsque ce sons deux hommes, c’est gai). Trise constation qui place l’Homme dans un environnement où il ne peut exprimer sa sexualité librement. Mais dans le même temps, expectative d’une société marquée du fer rouge de la rectitude politique.

La mise en scène, ténébreuse, soumet l’image à un travail de caméra et d’éclairage où le mouvement spontané et les couleurs obscures dominent. Subtile, délicate, la filmation à l’épaule investit tous ces protagonistes vulnérables coincés, attendant en vain qu’une buée de sauvetage viennent les secourir et les mener loin de leur triste existence. Gus Van Sant féminine, la jeune Hittman annonce un cinéma aux milles promesses axé sur les nouvelles générations. Le cinéma d’auteur du 21e siècle est désormais ouvert à toutes les possible

Sortie :  vendredi 22 septembre 2017
V.o. :  anglais ; s.-t.f.
Les bums de la plage

Genre :  Drame – Origine : États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 35  – Réal. : Eliza Hittman – Int. : Harris Dickinson, Madeline Weinstein, Kate Hodge, Neal Huff, Nicole Flyus, Frank Hakaj –  Dist. :  Métropole Films.

Horaires
@
Cinéma du Parc

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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