En salle

Sicario

24 septembre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Chandler, Arizona. Une escouade du FBI vient de découvrir une quarantaine de cadavres emmurés dans la maison d’un trafiquant de drogues lorsqu’une explosion tue deux agents. Le travail de Kate Macer, qui a échappé de peu à la mort dans une fusillade au cours de cette opération, est remarqué par ses supérieurs. Elle est rapidement recrutée pour faire partie d’une unité spéciale inter-agences chargée de remonter à la source des criminels responsables de ce carnage.

LE FILM DE LA SEMAINE
Sicario

LA FORCE TRANQUILLE

Patricia Robin
CRITIQUE
★★★  ½

On ne peut passer sous silence la fréquence des
passages au Sud ou à l’anglais de plusieurs cinéastes
québécois, reconnaissance incontestable de leur talent.

Avec Sicario, Villeneuve ne propose aucune solution à la situation qui prévaut à la frontière américano-mexicaine et dont on devine l’ampleur par les quantités d’héroïne qui transitent aux zones limitrophes. Avec humilité, il ne peut établir qu’un constat d’impuissance comme l’exprime le plan de Kate/Blunt, visant l’instigateur du chaos dont elle fait les frais : son poing démesuré en avant-plan serrant l’arme, empreint de colère et de tension; les larmes sur sa joue, dévoilant sa tristesse et son désarroi. De leur côté, les veuves et les orphelins, réelles victimes des cartels, figurent au tableau des conséquences de cette lutte intestine, s’habituant à l’écho des rafales de mitraillettes; on y reconnaît presque des images d’Incendies. Sans éclat, sans brusquerie, Villeneuve prend le parti des vivants et questionne notre société inefficace à contrer le trafic de drogue, espérant ne pas être éclaboussée par les effets collatéraux des guerres de clans.

On ne peut passer sous silence la fréquence des passages au Sud ou à l’anglais de plusieurs cinéastes québécois, reconnaissance incontestable de leur talent. Évidemment, jouer dans la cour des grands fait partie des rêves les plus secrets de la plupart des réalisateurs d’ici. Ils souhaitent sortir d’un système subventionnaire pour s’offrir des coudées plus larges et plus franches sur des productions aux dimensions moins contraignantes, bien que peu coûteuses en comparaison avec les budgets de celles des grands studios. Et surtout, ils désirent s’adresser au plus grand nombre. Yves Simoneau et Christian Duguay oeuvrent depuis un certain temps dans la Cité des Anges. Récemment, Jean-Marc Vallée présentait The Young Victoria (2009), proposant Emily Blunt dans le rôle-titre, Dallas Buyers Club (2013), pour lequel Matthew McConaughey a remporté de nombreux prix d’interprétation, et Wild (2014) avec Reese Witherspoon.

Pour sa part, Ken Scott reprenait sa comédie Starbuck en commettant Delivery Man (2013) qui n’obtint pas le succès escompté malgré les millions investis. Philippe Falardeau a tenté sa chance avec The Good Lie en 2014, aussi avec Reese Witherspoon, produit au Canada et distribué par les studios américains. L’international François Girard délaissait la mise en scène d’opéra pour nous offrir, plus tôt cette année, Boychoir avec Dustin Hoffman. Alors que Villeneuve s’attaque à une nouvelle version de Blade Runner, quand un Podz, un Lepage ou un Trogi made in USA ?

revuesequences.org

Sortie : vendredi 25 septembre 2015
Version originale  : anglais
S.-t.a. / Version française  <  Sicario

Genre : Suspense policier – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 2 h 01 – Réal. : Denis Villeneuve – Int. : Emily Blunt, Josh Brolin, Benicio Del Toro, Daniel Kaluuya, John Bernthal, Victor Garber –  Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cineplex Cinéma du Parc (dès le 2 octobre 2015) – Excentris (dès le 2 octobre 2015)

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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