En salle

Exodus: Gods and Kings

10 décembre 2014

EN QUELQUES MOTS
Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★

Le péplum biblique de Ridley Scott est une énigme qui, par défaut, nous pousse à penser incontestablement à The Then Commandments (Les Dix Commandements) de Cecil B. DeMille, pour l’époque, 1956, une réussite dans le genre cinéma populaire à grand déploiement. De par sa filmographie, et notamment lorsqu’on évoque le très esthétique Gladiator (2000), Scott aime attribuer à ses films un souffle épique qui ne dément pas.

Après le laborieux Noah (Noé) de Darren Aronofsky, Hollywood se permet un autre défi issu de la Bible (version Ancien Testament) pour nous raconter une histoire (ou légende) archi-connue. Que peut-on apporter de nouveau pour montrer les plaies qui s’abattent sur les Égyptiens ? Comment réussir à captiver les nouveaux spectateurs devant le spectacle des esclaves Hébreux exécutant leurs durs travaux ? Et finalement, par quels moyens détournés convaincre le public d’aujourd’hui lorsque Moïse, avec l’aide divine, réussit à séparer les eaux de la Mer Rouge ?

Avec un sens approprié de l’épure, Ridley Scott ne présente que certains moments de la vie de ce héros biblique. Dès le départ, Moïse est déjà chez Ramsès II. Et c’est ainsi que Scott évite de lui accorder une caractéristique révérée, le faisant homme, avec ses faiblesses, ses gestes braves et notamment ses questionnements sur la foi. Car sans être totalement réussi, Exodus: Gods and Kings vient à bout de la problématique existentielle de ce qui se trame dans cette histoire de survie, justement par la portée de son titre, évoquant la notion d’opposition. En proposant une approche non confessionnelle, le cinéaste remet les Dieux et les Rois en question (divinité/humains) dans une sorte de rapport de pouvoir qui démystifie toute notion de fondement sacré.

Dans le rôle de Moïse, Christian Bale est plus viril que respectable, comme l’était Charlton Heston dans le film de DeMille. Pour leur part, John Turturro ne réussit pas du tout à nous convaincre dans son rôle de Seti I et Joel Edgerton incarne un Ramsès trop glacial. Quant aux nombreux autres rôles, ils n’arrivent pas à nous émouvoir tant leur participation est, dans la plupart des cas, épisodique. En somme, Exodus: Gods and Kings est à voir si on on prêt à accepter la déconstruction sans complexes de récits divins.

Sortie : Vendredi 12 décembre 2014
V.o. : anglais
V.f – L’Exode :  Dieux et Rois

Genre : Drame biblique | Origine : États-Unis / Grande-Bretagne – Année : 2014 – Durée : 2 h 30 – Réal. : Ridley Scott – Int. : Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturro, Aaron Paul, Ben Mendelsohn, Sigourney Weaver – Dist. / Contact : Fox | Horaires / Versions : Cineplex

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL (Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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