En salle

Sous les jupes des filles

2 octobre 2014

En quelques mots

Texte : Charles-Henri Ramond
Cote :

Aligner onze comédiennes de renom et aborder de front des thématiques aussi complexes (la sexualité, la maternité, la réussite professionnelle, l’amour, la fidélité et j’en oublie bien d’autres), voilà le pari risqué de Sous les jupes des filles, d’autant plus casse-gueule qu’il s’agit d’un premier film.

Onze actrices, onze persona de femmes actives, libérées ou coincées, de mères attentionnées ou encore de nymphomanes des quartiers luxueux. Face à elles, les mâles n’ont pas que des beaux rôles. Ils sont parfois riches et célibataires plus souvent bedonnants et renfrognés, font rarement de bons amants et toujours de mauvais pères. Et quand la providence s’en mêle, elle met sur la route un bel américain de passage, acteur dans des blockbusters de super-héros américains.

Mais tout ceci n’est finalement que broutille dans l’hallucinant enchevêtrement de sordide, d’humour sous la ceinture et de parties de fesse mal filmées que nous propose le film. Pourtant, au milieu du chaos, quelques scènes parviennent à leur fin. Les rôles d’Adeline, jeune secrétaire dévouée et intègre et d’Inès, femme fragile et honnête, amoureuse trompée, que Marina Hands campe avec le doigté qu’on lui connaît, parviennent sans mal à sortir du lot et nous font à elles seules presque oublier leurs partenaires. Hélas, ces rares moments justes n’allègent pas le fardeau causé par un tel fouillis pas plus qu’ils ne donnent à ces drames intimes faussement réalistes un quelconque intérêt.

Le sujet se voulait un portrait choc et libéré, Sous les jupes des filles s’avère d’une rare vulgarité et d’une invraisemblable timidité. En plus de se retrouver plombé par une finale ultra caricaturale qui remet la femme bien gentiment dans un foyer qu’elle n’aurait jamais du quitter… au milieu d’un mari trompeur (mais repenti) et de quatre marmots intenables. Voilà qui suffit à faire passer cette première réalisation pour rien d’autre qu’une comédie de boulevard ridicule et racoleuse. Un ratage qui laisse d’autant plus de regrets que si Dana et ses coauteures avaient abordé avec un peu plus d’humilité et de délicatesse leur sujet, elles auraient pu en extraire une chronique sociale aux valeurs tangibles, ce qui est loin d’être le cas ici.

Sortie : Vendredi 3 octobre 2014
V.o. : français

Genre : Comédie | Origine : France – Année : 2014 – Durée : 1 h 56 – Réal. : Audrey Dana – Int. : Isabelle Adjani, Alice Belaïdi, Laetitia Casta, Audrey Dana, Julie Ferrier, Audrey Fleurot, Géraldine Nakache, Marina Hands, Vanessa Paradis – Dist. / Contact : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : Beaubien Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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