En salle

The Purge: Anarchy

12 juillet 2014

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★★

La première partie, sortie l’an dernier sous le simple titre de The Purge, nous avait déçus, James DeMonaco se servant d’une panoplie de clichés associés au genre. Cette fois-ci, il nous étonne, et grandement, car il se jette à brûle-pourpoint dans un projet à risque qu’il tient à cœur. Plus motivé cette fois-ci, engagé face au sujet, totalement libéré de toutes influences extérieures, il assume avec fierté, jusqu’ici, l’un des plus brillants thriller d’horreur de l’année.

Ce qui étonne, c’est d’abord cette liberté de mouvements, rendus possible grâce à une caméra qui multiplie les plans sophistiqués, s’emparent de l’écran pour mieux sublimer les personnages, quels que soient leurs penchants, survivre ou attaquer. Le projectif de la caméra devient un œil inquisiteur qui s’imisce dans la nuit comme s’il s’agissait d’un personnage cauchemardesque.

De ces meurtres légalisés toute une nuit durant, s’annonce une critique de l’extrême droite intentionnellement caricaturale, librement assumée et directe. Par les temps qui courent, ce type de déclaration n’est pas très répandue alors que la très grande majorité des critiques et des cinéastes privilégient les zones grises. C’est bordélique, angoissant, parfois même se permettant des erreurs de parcours, soumettant la narration dans des voies de garage insoupçonnées, mais qui fonctionnent à merveille. Sans oublier que les dialogues évitent les temps morts et les paroles inutiles. La présence d’un Malcolm X à venir nous en dit long sur la société malgré le brouillage dans les paroles et la pensée.

Mais la brillance de la mise en scène et l’esthétique irréprochable sont au service du cinéma comme art du voyeurisme en termes de violence. Il y a, entre un réalisateur inspiré et le spectateur, un dialogue qui s’exprime par l’aventure du regard. À tel point que nous laissons tout acte critique de côté, plongé par ce cauchemar nocturne pas si loin de notre réalité. Sur ce point, The Purge: Anarchy, comme son titre l’indique, est un film hautement politique car une des séquences les plus violentes se passent la nuit tombée, sous la lumière aveuglante du jour dans un Los Angeles qui semble avoir perdu ses repères.

Quant aux comédiens, ils assument tous avec brio les dangers de cette aventure rocambolesque comme s’ils étaient pris dans un carrousel qui ne finit pas de tourner. En tête, un Frank Grillo au charisme époustouflant et au magnétisme dangereusement physique.

Sortie : Vendredi 18 juillet 2014
V.o. : anglais
V.f – La Purge : Anarchie

Genre : Thriller d’horreur | Origine : États-Unis – Année : 2014 – Durée : 1 h 43 – Réal. : James DeMonaco – Int. : Frank Grillo, Zach Gilford, Michael K. Williams, Kiele Sanchez, Carmen Ejogo, Nicholas Gonzalez, Roberta Valderama – Dist. / Contact : Universal | Horaires / Versions / Classement : Cineplex

 MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.