En salle

The Great Gatsby

10 mai 2013

Résumé
Jeune millionaire réputé pour les soirées qu’il organise dans sa somptueuse demeure, Jay Gatsby constate la superficialité de son entourage. Sauf dans le cas d’un certain Nick Carraway, qui voit en lui une certaine grandeur, malheureusement mise à dure épreuve par les nombreux hasards et coïncidences.

En quelques mots
★★★ 1/2
Avec cette adaptation atypique du roman de F. Scott Fitzgerald, et à l’instar de Romeo + Juliet (1996) et de Moulin Rouge! (2001), Baz Luhrmann se permet un traitement anachronique, notamment dans la bande son, d’une exubérance contagieuse, voire excessive, et sans doute blasphématoire pour les puristes. Contrairement au classicisme de la version 1974 de Jack Clayton, le cinéaste australien risque le tout pour le tout en optant pour une déconstruction systématique, mais bien pensée, de la mise en scène.  Au ton calme et pondéré de la version des années 1970, celle-ci s’avère tourbillonnante, exaltée ; Luhrmann préfère filmer les gestes et les situations par le biais d’une caméra énervée qui capte le tout comme s’il s’agissait d’un récit chorégraphique, sorte de ballet sentimental de l’âme. Cela indique que le montage (très beau travail de Jason Ballantine, Jonathan Redmond et Matt Villa), d’une impressionnante rapidité, transperse l’écran, transformant ce drame intime en une sorte de conte sublimée. Il y a, dans cette version de The Great Gatsby, quelque chose qui ressemble à du patchwork, en quelque sorte un puzzle narratif qui, petit à petit, se construit instinctivement, par impulsions et donne forme à quelque chose à laquelle on ne s’y attend pas. Certes, notre adhésion peut être ébranlée durant les quelques brefs moments morts, mais très vite la magie reprend son souffle. Il faut une ouverture d’esprit pour apprécier ce film, malgré les apparences, difficile à cerner. Mis à part le jeu un peu fade et trop contempain de Carey Mulligan dans le rôle de Daisy Buchanan, qui méritait d’extérioriser davantage le charme romantique du personnage, les autres comédiens s’en tirent admirablement bien : en mari jaloux et impulsif, Joel Edgerton vole sans doute la vedette ; Toby Maguire donne au personnage de Nick Carraway, dépassé par les événements, la sensibilité voulue et la distance nécessaire ; et puis, bien entendu, Leonardo DiCaprio dans le rôle de Jay Gatsby, ce héros puissant, viscéral, d’un charme dévastateur, mais également désenchanté et frappé par les foudres du destin. On soulignera le passage furtif et remarqué du bollywoodien Amitabh Bachchan. Et en fin de compte, on ne peut rester insensible devant le message final, triste et poignant, sur ce qu’il a à dire sur la solitude de l’être et son irréversible finitude. >> Élie Castiel

Sortie : vendredi 10 mai 2013
v.o. : anglais
v.f. / s.-t.f. – Gatsby le magnifique

DRAME | Origine : États-Unis / Australie – Année : 2011 – Durée : 2 h 22  – Réal. : Baz Luhrmann – Int. : Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Joel Edgerton, Carey Mulligan, Isla Fisher, Amitabh Bachchan, Jason Clarke, Jack Thompson  – Dist. / Contact : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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