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King Dave

14 juillet 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans un quartier multiethnique de Montréal, David « Dave » Morin tente maladroitement de jouer au gars cool et de se faire remarquer par les caïds du coin.  Un plan-séquence de 90 minutes.

LE FILM DE LA SEMAINE
King Dave_En salle

CRITIQUE
★★★ 
Texte : Guillaume Potvin

DÉRAPAGE CONTRÔLÉ

L’audace de la proposition formelle de Grou réside dans sa manière de gérer les questions de temporalité et de rythme. Par définition, à moins de s’appuyer sur un effet de style, toute prise continue exige que la durée de son tournage concorde avec celle du récit. En plus d’imposer sa propre temporalité, un plan-séquence est assujetti aux contraintes de l’espace réel; tout nouveau lieu de tournage doit être atteint physiquement au cours de la prise de vue. Ses limites et ses fonctions narratives sont donc bien établies. On pourrait donc imaginer que le rejet systématique du montage, cette méthode quasi scientifique sur laquelle s’est érigée la majorité des conventions du langage cinématographique, handicaperait profondément la palette expressive du réalisateur. Au contraire, sa caméra, profitant d’une mise en scène méticuleusement calculée, acquiert de nouveaux pouvoirs, dont celui de flâner à travers l’espace-temps.

L’audace de la proposition formelle de Grou réside dans sa
manière de gérer les questions de temporalité et de rythme.

Sous le couvert de la nuit, Dave arpente les dédales du grand Montréal : les ruelles glauques du centre-ville, les parcs de ses banlieues. Si les mots de Goyette évoquent l’espace intérieur de Dave, ce sont les images et les mouvements de caméra de Grou qui permettent de le cartographier. Montréal devient le territoire analogue sur lequel est transposée la topographie de son esprit. Sous les rues, le métro; véritable réseau synaptique qui permet de connecter les épisodes de son épopée. Les lieux se fondent les uns dans les autres, les souvenirs se télescopent…

Texte intégral
Séquences
Nº 303 (Juillet-Août 2016)
p. 3-5
En kiosque : vendredi 15 juillet 2016

Sortie : vendredi 15 juillet 2016
V.o. : français

Genre :  DRAME – Origine :  Canada [Québec] –  Année :  2015 – Durée :  1 h 39  – Réal. : Daniel Grou [Podz] – Int. : Alexandre Goyette, Karelle Tremblay, Mylène St-Sauveur, Kémy St-Éloi –  Dist. / Contact : Séville.
Horaires :  @  Cinéma BeaubienCineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Langage vulgaire)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

So Young 2: Never Gone

RÉSUMÉ SUCCINCT
Cheng Zheng, un étudiant plutôt bruyant, rencontre Su-Yun-Jin, une jeune fille adorable. Mais à mesure qu’ils se rapprochent l’un de l’autre, ils pensent déjà que l’avenir pourrait les séparer.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie : vendredi 15 juillet 2016
V.o. : mandarin / S.-t.a. et chinois
Zhi wo men zhong jiang shi qu de qing chun 2 /
Never Gone
/ So Young 2 : So You’re Still Here

Genre :  DRAME ROMANTIQUE – Origine :  Chine –  Année :  2016 – Durée :  1 h 40  – Réal. : Zhou Tuo Ru – Int. : Kris Wu, Liu Yifei, Qiao Ren Liang, Jin Shijia, Li Qin –  Dist. / Contact : Eye Steel Inc.
Horaires :  @  Cineplex

CLASSEMENT
Tout public

Séquences_Web

 

Daniel Grou [Podz]

10 juillet 2016

ENTREVUE
Propos recueillis et transcrits
par Jérôme Delgado

UN SOUFFLE DE 90 MINUTES

Daniel Grou, ou Podz — ça lui importe peu, le nom que vous choisirez pour l’identifier, « les deux ont fusionné », dit-il – est devenu un cinéaste qui s’assume, et assume ses choix, lui dont les films arrivent sur les écrans à tous les deux ans depuis 2010. Pour son plus récent métrage, il n’a pas opté pour un plan-séquence de 90 minutes afin de faire son Alexander Sokourov (le cinéaste derrière L’arche russe). C’est plutôt le Martin Scorsese de Goodfellas, et son rythme saccadé qui l’a inspiré. Grou-Podz a voulu offrir, et s’offrir, un film haletant, à nous couper le souffle.

303_Daniel Grou [Podz]

Daniel Grou / Podz (à droite) et Jérôme Sabourin, directeur photo (à gauche) — © Les Films Séville

King Dave est votre cinquième long métrage de fiction. Dans votre filmographie amorcée en 2010 (avec Les Sept jours du talion, suivi de 10 1/2, L’affaire Dumont et Miraculum), l’injustice apparaît, sinon comme un fil continu, comme un thème dominant. Dave, le personnage de ce cinquième opus, lui aussi semble se battre contre les mauvais sorts que lui réserve la vie. Est-ce ce qui vous a attiré dans cette histoire ?

Oui, il y a de l’injustice sociale là-dedans, mais c’est plus l’histoire d’un gars qui se fait la mauvaise idée des choses. Il a souffert quand il était enfant et il essaie de prendre le contrôle. Mais il le fait de manière peu intelligente. Il essaie d’être quelqu’un d’autre et n’y parvient pas. Il prend le pire des autres cultures et les assimile mal. Il les recrache à sa façon et fait beaucoup de mauvais moves. Ce qui m’a attiré, c’est la façon dont le personnage raconte son histoire…

Texte intégral
Séquences
Nº 303 (Juillet-Août 2016)

p. 6-9
En kiosque : vendredi 15 juillet 2016

 

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