29 juillet 2016
Pour recréer cette atmosphère chatoyante de « Café Society » dans laquelle évoluaient les mondains de l’époque, Woody Allen a fait appel à de vieux complices tant à la direction artistique qu’aux costumes. Les intérieurs hollywoodiens et ceux des boîtes de nuit s’étalent somptueusement, contrairement aux logements du Bronx miteux à souhait. Les tenues font l’éloge du glamour malgré quelques anachronismes. La direction de la photographie, confiée à Vittorio Storaro, un maître connu pour ses collaborations, entre autres, avec Bernardo Bertolucci (Le dernier Empereur, Le dernier tango à Paris, 1900, Le conformiste), Francis Ford Coppola (Apocalypse Now) et Warren Beatty (Reds), sert le film à merveille. Suite
Si Stephen Dunn propose sa propre écriture cinématographique, de nombreuses corrélations narratives et influences stylistiques sont présentes. Au niveau narratif, on y retrouve la personnalité d’un J’ai tué ma mère (Xavier Dolan, 2009), où un adolescent créatif négocie avec son parent « monoparental » qu’il déteste (la mère dans le film de Dolan, le père dans le film de Dunn). Si, au niveau stylistique, les premières images de Closet Monster (scènes filmées au ralenti avec père/fils jouant à l’extérieur, enfance, naissance) évoquent sporadiquement Tree of Life (Terrence Malick, 2011), c’est la référence stylistique à David Cronenberg qui est la plus surprenante. Là où on s’y attend le moins, pour évoquer l’esprit torturé lié à la découverte de son homosexualité, soit la perception de ce corps « étranger », ce « monstre », ce « désir monstrueux » qui émane de l’être d’Oscar, Dunn utilise brillamment la métaphore de l’esthétique croneberg-esque, pour évoquer le corps étranger, l’autre, l’homophobie intériorisée et la métamorphose.
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