22 décembre 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
Ancien champion de lutte olympique, Mahavir voit son rêve de devenir champion du monde s’envoler lorsque son père le force à abandonner son sport pour trouver du travail. S’étant juré de voir ses fils reprendre le flambeau, l’homme est cependant déçu car sa femme lui a donné quatre filles.
Dans sa quête narrative, Dangal s’inspire probablement de Million Dollar Baby / La fille à un million de dollars (2004), de Clint Eastwood. Dans ce dernier, le scénariste Paul Haggis puisait ses sources de nouvelles de F.X. Toole. Le principe demeure en quelque sorte le même dans le cas du troisième long métrage de Nitesh Tiwari, également coscénariste avec Piyush Gupta, Shreyas Jain et Nikhil Mehrotra, tous quatre s’inspirant d’une une histoire vécue : les tribulations de Geeta Phogat, médaille d’Or en Lutte Libre (Femmes) aux Jeux du Commonwealth en 2010.
Se voulant populaire et accessible, le cinéaste indien respecte les codes du cinéma bollywoodien traditionnel en injectant deux ou trois chorégraphies fortement réussies et une musique omniprésente, mais touchante, parsemée de chansons (sous-titrées), appuyant d’une certaine façon le message. Car c’est souvent de cela que se nourrit le cinéma indien grand public. Et pourquoi pas? Dangal se présente aussi comme un film courageux qui donne la liberté de parole, de geste et de détermination à la femme, chose rare dans le cinéma de ce pays. Bollywood change de plus en plus, et ces derniers temps, les réalisateurs se penchent de plus en plus sur leurs héros nationaux, leur histoire et aussi bien sur leur mode de pensée, en constant changement.
Aamir Khan, acteur principal masculin, également un des coproducteurs, a du prendre plusieurs kilos (qu’il a d’ailleurs déjà perdus) pour incarner ce père-coach qui élève deux parmi ces quatres filles comme lutteuses afin de réaliser son rêve qu’il croyait perdu. À partir d’un scénario inspiré et savamment écrit, le film de Tiwari est un amalgame équilibré entre séquences dramatiques, humour particulier, mais adroitement présenté, et séquences de lutte filmées par la caméra vertigineuse de Satyajit Pande, dont on se souviendra du très lucide Kahaani / Story (2012) et Sutu, deuxième long métrage à son actif. On soulignera par ailleurs l’interprétation exceptionnelle et vigoureusement sentie de Fatima Sana Shaikh (Geeta) et de Sanya Malhotra (Babita), deux actrices magnifiques qui donnent à leur art ses lettres de noblesse.
Genre : DRAME SPORTIF – Origine : Inde – Année : 2016 – Durée : 2 h 41 – Réal. : Nitesh Tiwari – Int. : Aamir Khan, Sakshi Tanwar, Fatima Jana Shaikh, Sanya Malhotra, Zaira Wasim, Aparshakti Khurana – Dist./Contact : Imtiaz Mastan.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Pittsburgh, fin des années 1950. Troy, quinquagénaire afro-américain, gagne sa vie comme éboueur. Marié à Rose depuis dix-huit ans, il souhaite voir son garçon Cory transcender sa condition et l’oblige à travailler après les heures de classe, en dépit des aspirations sportives de celui-ci. L’adolescent aimerait suivre les traces de son père, jadis promis à une carrière de baseballeur, interrompue par un sombre incident.
En adaptant adroitement pour le cinéma sa propre pièce de théâtre, August Wilson tire parti de la forte présence de Denzel Washington comme réalisateur et principal comédien – il tenait d’ailleurs le même rôle à Broadway, lui valant un Tony Award. Les origines théâtrales se font sentir, certes, notamment dû à des espaces restreints, ce qui n’empêche pas que la teneur des propos est d’une telle facture humaine, que nous oublions cette approche formelle.
Les comédiens, tous investis dans des rôles magistraux, se donnent entiers à cette magnifique retransposition cinématographique qui vise l’être plus que tout autre chose. Si Washington est plus sobre ici que d’habitude, donnant à son personnage diverses impulsions, passant du romantique au plus cruel, il est cependant entouré d’un groupe d’acteurs aussi amoureux de leurs rôles.
Mais c’est l’attachante personnalité de Viola Davis qui émeut le plus, jouant étonnamment la femme au foyer dans une Amérique ouvrière des années 50 et 60. Elle vit les tournements de la vie avec une grâce incomparable. Fences, qui veut dire « clôtures » est un titre d’autant plus approprié qu’il met en scène des protagonistes marqués par les barrières psychologiques et mentales qui parfois nous séparent, même de nos êtres les plus chers.
Déjà, avec Antwone Fisher, Denzel Washinton signait une premier long métrage splendide et maîtrisé. Avec ce troisième opus, il est au sommet de son art, prouvant qu’il est aussi habile derrière que devant la caméra. Le cinéma afro-américain non seulement s’enrichit de plus en plus d’exemples remarquables, Moonlight, de Barry Jenkins, se démarquant cette année, mais donne également à cette importante composante américaine un actuel transcendant.
Fences est surtout un film d’acteurs, et Washington, tout en solidifiant la mise en scène par doses de subtilités, de correspondances, de miroirs affectifs et de paroles équilibrées, rend un émouvant hommage à l’art d’interprétation, parfois omis par la critique. Entre le formel et le réel, existent aussi des liens abstraits qui ont pour fonction de rendre l’ensemble cohérent. Denzel Washington l’a compris dans ce film émouvant d’une immense chaleur humaine.
Ce qui est certain, c’est bel et bien que la courses aux Oscars en février prochain sera étroitement serrée.
Genre : DRAME FAMILIAL – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 2 h 19 – Réal. : Denzel Washington – Int. : Denzel Washington, Viola Davis, Jovan Adepo, Russell Hornsby, Stephen Henderson, Mykelti Williamson – Dist./Contact : Paramount.
Horaires : @ Cineplex
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Tout public
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★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1963, dans sa résidence privée à Hyannis Port, Jackie Kennedy accorde une entrevue à un journaliste. La veuve du président assassiné John F. Kennedy évoque des souvenirs de son séjour à la Maison-Blanche et des événements qui ont suivi la fin tragique de son mari.
Jacqueline Bouvier Kennedy, dite Jackie, est devenue plus célèbre encore par son White House Tour de 1961 réalisé par Franklin J. Schaffner (Planet of the Apes), alors réalisateur de documentaires télé. Elle y présente les transformations qu’elle a effectuées dans la résidence du président des États-Unis pour en souligner le caractère historique par la présence d’artefacts appartenant à des personnalités y ayant vécu, spécialement ceux de la famille d’Abraham Lincoln.
Le réalisateur chilien Pablo Larraín (No) filme cette longue séquence utilisant des caméras et des supports vidéos compatibles avec le début des années 1960 et les intègre subtilement à des fragments de l’émission originale. Le scénario de Noah Oppenheim, se concentrant surtout sur le 22 novembre 1963 et les jours suivants l’assassinat du président, montre également les divers états psychologiques qui sont le lot de Jackie. Celle-ci, tout en s’occupant du bien-être de leurs deux enfants, prend le contrôle du déroulement des funérailles et les incruste à tout jamais dans la mémoire américaine, assurant également la place de son mari dans cette histoire mouvementée.
Nathalie Portman porte ce film de toutes les fibres de son être, étant présente dans toutes les scènes. Larraín et son équipe, par cet éclairage, permettent de mieux comprendre les nouvelles réalités de l’image et donnent ainsi une nouvelle lecture à ce lien mythique entre la comédie musicale Camelot, sur les Chevaliers de la Table ronde, et la présidence de John F. Kennedy.
Genre : DRAME BIOGRAPHIQUE – Origine : États-Unis / Chine / France – Année : 2016 – Durée : 1 h 40 – Réal. : Pablo Larraín – Int. : Natalie Portman, Peter Sarsgaard, Billy Crudup, Greta Gerwig, John Heard, Richard Grant – Dist./Contact : Fox Searchlight.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
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