26 janvier 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
Au cours d’une violente tempête, un homme dont la barque a chaviré est projeté par les vagues sur un îlot désert. Lentement, il apprivoise les lieux. Un jour, il constate une tortue rouge. Cette découverte sera la début d’un merveilleux récit sur le destin de l’Homme.
Comme par magie, le pinceau du cinéaste transforme son récit créateur en une odyssée grecque; l’aède Homère est convoqué pour illustrer le voyage initiatique de cet homme perdu dans une nature hostile et bienveillante à la fois. L’histoire d’une vie, d’une existence humaine et humaniste se déroule devant nos yeux dans ce film en plusieurs parties : la découverte du monde par l’homme (pour se distinguer des autres créatures déjà présentes), l’apparition somptueuse de la femme (pour que l’homme puisse se compléter) et la naissance (pour marquer ainsi le fondement d’une famille). Et plus tard, le départ de fils pour d’autres cieux, la solitude des parents et la mort du géniteur.
La tortue rouge est un film sur la circularité de la vie à l’intérieur de laquelle se bâtissent de multiples formes, mais que le cinéaste, par ses dessins, ne montre pas. D’où une réflexion poussée de la part du spectateur, sommé d’imaginer tout ce qui est sous-entendu. Les diverses touches chromatiques se multiplient, mais toujours discrètes, sans violence, même dans les temps les plus orageux, car ce choix esthétique se veut serein, tout en douceur.
Lorsque l’Homme apparaît, le monde est déjà prêt à le recevoir : le sable accueillant d’une île des premiers temps; une forêt à la fois hospitalière et inquiétante; et le ciel, cet inconnu, aux nuages liquides et au bleu limpide. Et puis le jour et la nuit, la lune et les étoiles. Ce portrait idyllique et dans le même temps dramatique de la genèse se transforme en un conte philosophique (…)
Texte intégral
Séquences
Nº 306 (Janvier-Février 2017)
Page 4-5 (suivi d’une entrevue
avec le réalisteur)
En kiosque
Genre : ANIMATION – Origine : France / Belgique / Japon – Année : 2016 – Durée : 1 h 21 – Réal. : Michaël Dudok de Wit – Dist./Contact : Métropole.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
À 27 ans, Vincent travaille comme bassiste dans un groupe musical. Pour joindre les deux bouts, il prend le risque de voler de la marijuana appartenant à un groupe de criminels. Il devra rembourser, faute de quoi…
Hommage au film noir avec ses héros sympas et ses méchants haïssables, ce vol de pot qui tourne mal déborde du cadre traditionnel dévolu à ce genre pour revisiter de manière très personnelle diverses thématiques faisant partie intégrante du corpus québécois. On retrouve ici pêle-mêle, la fratrie troublée, la famille disloquée et l’éternel mal de vivre de l’adulte, proche de la terre, désemparé dans ses choix.
Si les références à la psyché québécoise sont bien présentes, Lemieux s’emploie cependant à bousculer les conventions qui régissent notre cinéma d’auteur, en insufflant à ce drame contemporain une signature marquante, saluée dans plusieurs festivals internationaux d’envergure il y a quelques mois. Avec ce premier long métrage à la posture radicale empreinte d’assurance et de savoir-faire, Lemieux s’inscrit dans une tendance aperçue à travers bon nombre d’oeuvres québécoises et canadiennes présentées lors du dernier FNC, tout en confirmant son style innovant, constaté dans ses films antérieurs, en particulier Mamori (2010), odyssée enivrante captée dans la jungle amazonienne en collaboration avec le concepteur sonore Francisco López, et Ondes et silence (coréalisé avec David Bryant en 2014), utilisant comme toile de fond la zone de silence radio de l’Observatoire de Green Bank1 (…)
1 Ces deux films sont disponibles en VOD sur le site de l’ONF.
Texte intégral
Séquences
Nº 306 (Janvier-Février 2017)
Page 24
En kiosque
Genre : DRAME – Origine : Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 31 – Réal. : Karl Lemieux – Int. : Jean-Simon Leduc, Martin Dubreuil, Francis La Haye, Marie Brassard, Alexa-Jeanne Dubé – Dist./Contact : Funfilm.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cinémathèque québécoise
CLASSEMENT
NC
(Non classé)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Un bandit sans scrupule pratique la contrebande d’alcool et des drogues illicites et règne dans le milieu de la prostitution. Un flic coriace décide de lui lancer un défi.
Après un début hésitant et convenu, Raees évolue en quelque chose de plus profond, un drame de milieu où les bons et les méchants montrent constamment leurs zones d’ombre. Ce n’est pas la première fois que le cinéma bollywoodien traite de la corruption au sein de la police et de la scène politique. Rahul Dholakia, dont c’est ici le cinquième long métrage, soigne la forme grâce une réalisation habile, mêlant forts moments d’action et scènes intimes avec une conviction étonnante.
Si d’une part, la grande star Shah Rukh Khan a perdu ses tics, souvent insupportables, offrant ici une performance solide, contrôlée et tout à fait sincère, Mahira Khan, dont la carrière s’étale entre la télévision et le grand écran, campe son épouse avec un agréable alliage de soumission et de résistance, prête à jouer au jeu dangereux qu’exerce son mari. On soulignera, lors d’une scène de chorégraphie, la présence de Sunny Leone, indo-canadienne, ex-star du porno made in India. Mariée au producteur de l’industrie adulte Daniel Weber, elle mène aujourd’hui une vie moins exaltée, convertie aux vertus plus décentes de l’industrie bollywoodienne.
Mais c’est particulièrement l’excellent Nawaziddin Siddiqui, remarqué dans le très beau Raman Raghav 2.0 et plus récemment dans Lion de Garth Davis qui, pratiquement, vole la vedette. Voici un des plus bons comédiens du cinéma indien. Il vit ses personnages, prend l’objectif de la caméra comme un reflet de soi-même et semble voir son métier comme un passage naturel de la vraie vie à la fiction cinématographique.
Shah Rukh Khan (à gauche) et Nawazuddin Siddiqui (à droite)
Les chorégraphies et les chansons (sous-titrées) s’incorporent adroitement à ce récit diabolique sur la déchéance, la malhonnêteté généralisée et la prise en charge de son propre destin. Entre le policier (Siddiqui) et le trafiquant (Khan), une lutte à n’en plus finir, mais également un rapport de force qui se conjugue entre dédain et admiration, comme d’une amitié handicapée qui rejoint sa destinée dans une finale admirable, quasi philosophique, astucieusement filmée, véritable hommage aux westerns de la grande époque.
Genre : THRILLER – Origine : Inde – Année : 2017 – Durée : 2 h 35 – Réal. : Rahul Dholakia – Int. : Shah Rukh Khan, Nawazuddin Siddiqui, Mahira Khan, Mumtaz Sorcar, Gautam Rode, Sunny Leone – Dist./Contact : Imtiaz Mastan.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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