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Iqaluit

9 mars 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
À l’hôpital d’Iqaluit, Noah, un Inuk proche collaborateur de Gilles, maître d’œuvre d’un chantier de construction dans le Grand Nord, accepte d’accompagner Carmen dans sa quête de la vérité sur la mort tragique de son conjoint.

EXTRAIT
★★ ½
Texte : Charles-Henri Ramond

Renouant avec un style plus sobre que pour son précédent long métrage, Benoit Pilon laisse reposer son film sur un dérangement multiple qui caractérise des êtres marqués par un passé impossible à masquer et un présent qui ne s’apprivoise pas sans douleur. Une partie de cette dualité se retrouve dans de délicates observations sur la décrépitude ambiante, visible dans les carcasses abandonnées ça et là ou dans quelques plans de personnes âgées errantes dans les corridors d’un hôpital.

Iqluit(copyright. Séville)

Renouant avec un style plus sobre que pour son
précédent long métrage, Benoit Pilon laisse reposer
son film sur un dérangement multiple qui caractérise
des êtres marqués par un passé impossible à masquer
et un présent qui ne s’apprivoise pas sans douleur.

Mais alors qu’il s’est construit patiemment autour d’une mort inachevée et d’un sentiment trouble balisé par le doute et le désarroi, le scénario se resout dans un dernier tiers réducteur, en nous emmenant tout droit sur le chemin de la solution préfabriquée fournissant une explication rationnelle et rassurante à cette déroute humaine qui avait jusque-la réussi à ménager le mystère de sa genèse. L’emploi du retour en arrière en support à l’aveu rédempteur semble bien inutile dans la mesure où bien des éléments du drame nous avaient été suggérés auparavant.
(…)

Texte intégral
Séquences
Nº 307 (Mars-Avril 2017)

Page 34
En kiosque

Sortie :  vendredi 10 mars 2017
V.o. :  anglais, français, inuqtitut  / s.-t.f.

Genre :  DRAME  – Origine : Canada [Québec] –  Année :  2016 – Durée :  1 h 43  – Réal. :  Benoit Pilon – Int. :  Marie-José Croze, Natar Ungaalaq, François Papineau, Paul Nutariaq, Christine Tootoo, Sébastien Huberdeau  – Dist./Contact :  Séville.
Horaires : @  Cinéma Beaubien –  Cineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais.  ½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

Kong: Skull Island

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un groupe d’explorateurs réussit à convaincre le gouvernement américain de financer une expédition sur une île mystérieuse quelque part dans le Pacifique. Très tôt, les voyageurs découvrent que l’île est peuplée de créatures géantes, parmi lesquelles il y a un puissant gorille, défenseur d’une bourgade d’aborigènes qui le vénèrent.

CRITIQUE
★★★ ½
Texte : André Caron

PAS DE PITIÉ POUR KING KONG !

Peut-être devrait-on dire plutôt : « pas de pitié pour les spectateurs » ! Car ces derniers vont passer à travers toute une gamme d’émotions avec cette énième variation mettant en vedette ce gigantesque gorille : de l’angoisse à l’hilarité en passant par la frayeur, le choc, la joie et la tristesse, parfois toutes ensemble dans la même scène ! Je sais que c’est un cliché, mais on a vraiment l’impression de s’engager dans une chevauchée de montagnes russes en s’investissant dans ce film trépidant et spectaculaire à souhait.

Soyons clair. Il s’agit bien d’un film de monstres titanesques appelés « Kaiju » dans les films japonais issus de la lignée de Godzilla (1954), Mothra contre Godzilla (1964), King Kong contre Godzilla (1967) et King Kong s’est échappé (1969), tous réalisés par Ishirô Honda. On s’écarte alors des King Kong traditionnels qui remontent à l’original de 1933. Cela explique en partie pourquoi ce nouveau Kong mesure 30 mètres, alors que l’original faisait à peine 8 mètres (comme celui de Peter Jackson) et celui de 1976 s’élevait à 12 mètres. Ces proportions vont lui permettre d’affronter Godzilla (qui culmine tout de même à 107 mètres de haut !) dans un prochain film produit par la compagnie Legendary (aussi producteur de Pacific Rim, un autre film rempli de « Kaiju »), qui cherche à créer avec ces énormes monstres une série de films interconnectés dans la mouvance des super-héros de Marvel et de DC Comics. Si tous les autres s’enlignent comme celui-ci, le pari est gagné d’avance, une perspective intéressante pour des investissements de 180 à 200 millions de dollars par film.

Kong. Skull Island

Une fois installé dans cet univers, le spectateur plonge dans une œuvre déroutante qui ouvre sur une séquence rappelant non pas des films de monstres, mais Hell in the Pacific de John Boorman. Ce long métrage de 1968 présentait un duel entre un Américain (Lee Marvin) et un Japonais (Toshiro Mifune) dans une île déserte à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Même conflit ici, sauf que l’île est « Skull Island » et l’adversaire est King Kong ! Ensuite, on passe en 1973 à la fin de la guerre du Viêt Nam où les références à Apocalypse Now (à commencer par l’affiche du film), Platoon et Full Metal Jacket pullulent. De toute évidence, les quatre scénaristes (dont deux ont travaillé sur les récents Godzilla et Jurassic World) et le réalisateur Jordan Vogt-Roberts (dont ce n’est que le deuxième long métrage après The Kings of Summer) s’amusent à afficher leurs sources et prennent un malin plaisir à nous surprendre par des idées inventives et des ruptures de ton qui nous tiennent sur le qui-vive, un peu comme Spielberg le faisait dans les deux premiers Jurassic Park.

Contrairement au Godzilla de Gareth Edwards, plus solennel
et plus grave, l’action se déroule ici en plein jour, les monstres
s’entrechoquent en plein soleil, le rythme ne relâche pas
d’une seconde et les gags s’immiscent là où on les attend le moins.

Contrairement au Godzilla de Gareth Edwards, plus solennel et plus grave, l’action se déroule ici en plein jour, les monstres s’entrechoquent en plein soleil, le rythme ne relâche pas d’une seconde et les gags s’immiscent là où on les attend le moins. Par exemple, l’un des hélicoptères agrippés par Kong possède sur le tableau de bord une tête branlante (« bubble-head ») à l’effigie de Richard Nixon. Quand l’appareil est sur le point de s’écraser, on coupe brièvement sur Nixon qui s’affole ! À un moment donné, le Colonel Packard (Samuel L. Jackson) confronte Kong à distance, de sorte que les deux opposants sont d’égale dimension. Très gros plan sur les yeux de Kong ; très gros plan sur les yeux de Packard : on se croirait dans un western de Sergio Leone. Ce genre d’idée se répercute aussi sur les créatures, plus surprenantes les unes que les autres, même si elles demeurent totalement invraisemblables.

De toute évidence, les auteurs ne se prennent pas trop au sérieux et foncent tête baissée dans l’action, comme les acteurs qui s’en donnent à cœur joie, bien que certains d’entre eux périssent plus rapidement que l’on pourrait s’y attendre. Cette désinvolture permet à Samuel L. Jackson d’amplifier la colère de son militaire désabusé, à Tom Hiddleston de s’imposer en guide expert, à John Goodman de faire son numéro et à John C. Reilly  de cabotiner (mais pas trop) tout en nous touchant par son côté tragique. Quant à Brie Larson, elle devient plus que la blonde de service. Son rôle de photographe de guerre se transforme en survivante qui sait prendre des initiatives. De plus, elle est la première à reconnaître en Kong le primate indulgent et bienfaisant qu’il montre parfois. Il est une force de la nature que même le napalm ne peut arrêter. Pour paraphraser le Colonel Killgore d’Apocalypse Now, « j’aime l’odeur du napalm au petit matin ; ça sent… Kong ! »

Sortie :  vendredi 10 mars 2017
V.o. :  anglais  / Version française
Kong : Skull Island

Genre :  AVENTURES FANTASTIQUES  – Origine : États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 57– Réal. :  Jordan Vogt-Roberts – Int. :  Brie Larson, Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Toby Kebbell, John Goodman, John C. Reilly – Dist./Contact :   Warner.
Horaires : @  Cineplex

CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Le cœur en braille

RÉSUMÉ SUCCINCT
Âgée de douze ans, Marie est une brillante élève et une musicienne passionnée. Elle ne cache pas ses sentiments pour Victor, le clown de la classe. Leur camaraderie fait des jaloux et surprend les enseignants. Après un petit accident, Marie dévoile son secret à Victor.

EN QUELQUES MOTS
½
Texte : Charles-Henri Ramond

Pour son troisième long métrage, le comédien et humoriste Michel Boujenah signe une œuvre modeste qui se classe d’emblée dans ce que l’on pourrait qualifier de cinéma thérapeutique, une catégorie très en vogue ces temps-ci, au grand comme au petit écran. Mièvre et bourrée de louables intentions, cette énième comédie mélodramatique produite pour plaire au jeune public, et accessoirement, aux familles avides du film du dimanche soir, nous ressort une histoire semblable à celle de La famille Bélier, dans laquelle la réconciliation, l’amour parental et la débrouillardise de jeunes enfants font office de remèdes à la maladie, la mort ou la dérive des sentiments.

Le cœur en braille

Pour son troisième long métrage, le comédien et humoriste Michel Boujenah signe une œuvre modeste qui se classe d’emblée dans ce que l’on pourrait qualifier de cinéma thérapeutique, une catégorie très en vogue ces temps-ci, au grand comme au petit écran.

En plus de ce scénario ultra convenu, c’est donc sans surprise que l’on retrouve ici une trame sonore sirupeuse, des ralentis insistants, un flou artistique évoquant la cécité de la petite fille, entre autres artifices d’une mise en scène mollassonne qui fleure bon le téléfilm. Bref, malgré sa bonne volonté, Le cœur en braille n’est qu’une petite « vue » sans prétention, qui assume pleinement les codes du genre, mais qui ne peut prétendre d’aucune manière à susciter l’attention de spectateurs un tant soit peu exigeants.

Sortie :  vendredi 10 mars 2017
V.o. :  français

Genre :  COMÉDIE DRAMATIQUE  – Origine : France / Belgique  –  Année :  2016 – Durée:  1 h 25  – Réal. :  Michel Boujenah – Int. :  Alix Vaillot, Jean-Stan du Pac, Charles Berling, Pasdal Elbé, Antoine Khorsand – Dist./Contact :  A-Z Films.
Horaires : @  Cinéma BeaubienCineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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