23 mars 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
En 2009, alors octogénaire, Francis Cabot ouvrait les portes de son domaine de La Malbaie pour partager sa vision de l’horticulture. Les jardins Les quatre vents, qu’il a patiemment conçus et entretenus sa vie durant, se déploient sur huit hectares et constituent aujourd’hui l’un des plus beaux exemples de jardins privés au monde.
Récipiendaire du prix du meilleur film canadien au Festival de cinéma de la ville de Québec, The Gardener, premier long-métrage de l’écrivain Sébastien Chabot, met en scène les magnifiques jardins Les Quatre Vents. Si The Gardener utilise une direction photo soignée et efficace, permettant ainsi aux spectateurs de visiter les jardins (gros plan des fleurs et travellings dans les jardins d’un point de vue subjectif afin de favoriser le déplacement), le documentaire traduit d’emblée la vision d’un homme, celle de Frank Cabot, jardinier-horticulteur et philanthrope américain. Octogénaire, atteint d’une grave maladie pulmonaire, le créateur des Quatre Vents ouvre pour la première fois ses jardins privés à une équipe de tournage et se confie à la caméra sur sa passion, tant pour l’horticulture que pour sa région d’adoption. Les paysages bucoliques de Charlevoix s’animent tels des cartes postales en mouvement alors que les images d’archives rappellent le caractère pionnier des initiatives de la famille Cabot.
Si certains témoignages sont plus protocolaires (ceux d’Adrienne Clarkson, reconnue pour avoir été la 26e Gouverneure Générale du Canada, souffrent d’une surenchère, comme pour valider la crédibilité du documentaire), d’autres intervenants offrent une juxtaposition intéressante; d’un côté le caractère familial de l’aventure (Anne, la femme de Frank et son fils Colin), de l’autre, les experts en horticulture (Raynald Bergereon, jardinier aux Quatre Vents, puis Penelope Hobhouse et Tim Richardson, écrivains britanniques spécialisés en jardinage). Finalement, les témoignages de l’historien Jean Des Gagniers et du Père Louis Genest (qui discute de biodiversité dans la région), complètent le caractère historique lié à la région de Charlevoix. The Gardener demeure, sans conteste, un film testament à l’image d’un homme et de ses jardins. Bien qu’il procure au spectateur une envie irrésistible de visiter les Quatre Vents, le documentaire se distingue du film touristique ou promotionnel, étant davantage comparable au film sur l’art, celui de jardiner.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 28 – Réal. : Sébastien Chabot – Dist./Contact : Les Films d’Aujourd’hui.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cinéma du Parc
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Katherine est veuve, et femme autonome. Elle ne croyait plus au sentiment amoureux. Lorsqu’elle se retrouve dans une résidence pour personnes âgées suite à une fracture à la hanche, elle fait la rencontre d’Isaac Shapiro, qui partage avec elle le goût de la musique classique.
Trente ans après Dancing in the Dark / Danse à contre-jour (1986), un premier long métrage courageusement achevé, le Canadien Leon Marr laisse de côté le sens de la précision pour nous proposer une film, certes amusant et émouvant, mais qui sent les assises du produit télévisuel. Sans doute dû à une carrière dans le milieu de la télésérie.
L’âge, ses difficultés, ses oublis, sa mélancolie d’un temps meilleur, les anciennes amours. Bref, comme dans The Sense of an Ending (voir critique dans cette même livraison hebodmadaire), le sujet de l’âge qui avance sans crier gare revient dans un film beaucoup plus optimiste, mais non sans le moins emprunt de finitude.
Les nombreuses références à l’opéra (Maria Callas, Agnès Baltsa, Ileana Cotrubas) et aux airs yiddish ne sont-elles pas en fin de compte des témoignages d’une autre époque, fiers complices d’un passé, pour certains, plus glorieux. Ces éléments narratifs rejoignent une histoire d’amour, sans doute, la dernière, entre deux personnages créateurs, l’un qui crée des complets pour hommes sur mesure (dénonçant ainsi l’industrie factice du prêt-à-porter) et l’autre, chanteuses d’opéra qui n’a jamais tenu ses promesses.
Une comédie romantique pour les baby boomers qui se retrouvent aujourd’hui seuls ou accompagnés de ceux et celles fréquentant ces nombreuses maisons de retraite en forme de faux-hôtels-de plaisance qui pilulent de plus en plus dans les grandes villes. Mais soulignons que Linda Thorson et Stuart Margolin composent un duo amoureux vraisemblable, brisant une fois pour toutes les barrières sociales et raciales. L’amour a bien ses raisons.
Genre : COMÉDIE SENTIMENTALE – Origine : Canada – Année : 2015 – Durée : 1 h 47 – Réal. : Leon Marr – Int. : Linda Thorson, Stuart Margolin, Laura de Carteret, Jocelyne Zucco, Martha Gibson, Gena Mack – Dist./Contact : SVBiz / Sancor Distribution.
Horaires
@ Cineplex
Classement
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Divorcé depuis quelques années, Tony Webster revoit les dernière quarante années de sa vie, faites de ruptures sentimentales et d’amitiés peu solides.
Suite à quelques courts, l’Indien Ratesh Batra nous avait séduits en 2013 avec le délectable The Lunchbox (Saveurs indiennes), une coproduction entre l’Inde, la France, l’Allemagne, les États-Unis et le Canada, scellant ainsi la reconnaissance internationale d’un auteur prometteur.
Dans The Sense of an Ending, c’est la Grande-Bretagne qui produit. Mis à part un petit rôle de facteur attribué à acteur d’origine indienne, Jim Broadbent et Charlotte Rampling dominent la distribution d’un film sur le bilan d’une vie.
Vers la fin de la soixantaine, Tim Webster repense à sa vie, ses amours, son adolescence, ses premières émotions, ce qu’il devra laisser derrière lui. Mais peu importe ce voyage à travers l’intérieur d’un homme en crise existentielle sans vraiment souffrir, qui finalement s’apprivoise à l’autre. Car ici, comme c’est le cas de plusieurs films britanniques, l’interprétation y est pour quelque chose. En fait, issu du théâtre (une des formes de la représentation préféré dans le pays de notre cher W. Shakespeare), l’art du jeu est un terrain en soi qui permet aux comédiens de diffuser autant de thèmes et de prises de conscience qu’une autre cinématographie nationale aurait fait par le truchement des images et/ou des effets spéciaux.
Sur ce point, Jim Broadbent, définitement l’un des plus brillants acteurs de sa génération illumine l’écran, diffuse une joie de vivre communicative, mais nous, spectateurs, le joignons dans sa souffrance intérieure. Nous réalisons en fin de compte que nous sommes tous, sans acune exception, coupables et innocents. Sur ce point, Charlotte Rampling nous motive autant dans un rôle plus restreint, quoique fortement imprégé d’humanité occulte.
Ce sont les personnages d’une vie. Et ironiquement, on s’aperçoit qu’en termes de relations humaines, les choses n’ont pas vraiment changé entres les années 60, 70… et aujourd’hui. Les voies de l’individu sont impénétrables, mais de temps en temps, elles se laissent pourtant amadouer. Un second long métrage moins abouti que le premier, mais tout de même effectivement édifiant.
Genre : CHRONIQUE – Origine : Grande-Bretagne – Année : 2016 – Durée : 1 h 48 – Réal. : Ritesh Batra – Int. : Jim Broadbent, Harriet Wolter, Charlotte Rampling, Billy Howle, Freya Mavor, Joe Alwyn, Michelle Dockery – Dist./Contact : Entract Films.
Horaires
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