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Valerian and the City of a Thousand Planets

19 juillet 2017

Semaine du 21 au 27 juillet 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Au 28e siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d’agents spatio-temporels chargés de maintenir l’ordre dans les territoires humains. Le duo part en mission sur la cité intergalactique Alpha, où se cache une force obscure qui menace l’existence paisible de la Cité des Mille Planètes.

CRITIQUE
Texte : André Caron

★★ ½

LE SUPER « SUNDAE » MULTICOLORE
SANS SUBSTANCE DE LUC BESSON

Un peu à l’instar de John Carter en 2012, cette superproduction de Luc Besson nous arrive beaucoup trop tard. Après tous les Star Wars (surtout les épisodes I, II et III), après tous les Star Trek (surtout le chapitre VI : The Undiscovered Country) et ses dérivés à la télé (surtout Deep Space Nine), après Avatar (et tous les films de James Cameron) et même si longtemps après son propre succès d’il y a vingt ans, The Fifth Element, ce Valerian ressemble à un gros catalogue comprenant des scènes déjà vues, une intrigue archi-connue et un dénouement ultra-prévisible (l’amour, toujours l’amour!), avec en plus un climax qui repose sur le sempiternel compte à rebours (s’arrêtant à 007 dans Goldfinger, à 001 dans Valerian).

Valerian and the City of a Thousand Planets_Critique

Mais comme pour John Carter, cette fantaisie de l’espace sans substance impressionne sur le plan visuel et elle comporte son lot de plaisirs coupables. Avec un budget deux fois plus important que celui de Fifth Element, Besson a décuplé les effets visuels et il a réussi à créer un univers encore plus foisonnant de formes, de couleurs et de mouvements que le précédent. On plonge dans un immense sundae constitué de textures variées, plus virtuelles les unes que les autres, nous enveloppant dans une expérience immersive de jeu vidéo. La séquence dans le « Big Market » se révèle une incroyable expérience de double réalité, où deux univers coexistent en parallèle dans le même espace-temps (un peu comme dans la série Fringe) et dans lesquels les visiteurs peuvent interagir en mettant des lunettes de détection qui leur permettent d’acheter des items provenant de l’autre monde. Cette idée est brillante et très complexe visuellement, démontrant le talent extraordinaire de Luc Besson à manipuler le cadre, les mouvements de caméra et la mise en scène.

Mais oubliez Valérian, oubliez les Pearls (qui
ressemblent aux Na’Vi d’
Avatar), oubliez tous les
autres extraterrestres (toujours aussi anthropomorphisés
malgré leurs formes diverses), oubliez ce complot
militaire dépassé, oubliez les couleurs et les effets visuels,
oubliez surtout la musique tonitruante, car c’est
Laureline le véritable plaisir coupable de ce gros trip d’acide.

On retrouve aussi dans ce Valerian l’humour bon enfant et la désinvolte de Luc Besson. Il sait très bien qu’il ne réinvente pas la roue et il s’amuse avec les conventions du genre. Ainsi, la séquence d’ouverture s’organise autour de la célèbre chanson de David Bowie, Space Oditty, maintes fois entendue dans les films, mais si parfaitement adaptée et synchronisée au montage des événements qui s’enchaînent autour de l’évolution de la station spatiale internationale qu’on a l’impression que c’est la première fois qu’elle est aussi bien utilisée, surtout depuis que l’astronaute Chris Hadfield l’a justement chantée dans cette même station spatiale en 2012. Toute cette séquence est d’ailleurs très amusante, avec tous ces extraterrestres qui défilent pour serrer la main des humains, comme ces derniers le font depuis le premier arrimage Apollo-Soyouz le 17 juillet 1975. Si vous êtes attentifs, vous allez même reconnaître les visiteurs de Fifth Element. 800 ans plus tard, la station spatiale s’est transformée en une vaste cité intergalactique accueillant mille civilisations, un concept magnifique. Dommage que le reste du film ne soit pas à la hauteur de cette fascinante prémisse.

Inspiré de la bande dessinée Valérian et Laureline de Pierre Christin (texte) et Jean-Claude Mézières (dessins), le film inverse les rôles et il aurait dû s’intituler « Laureline et Valérian », car la jeune femme prend rapidement les devants dans cette exubérante aventure. Son interprète, Cara Delevingne, vient rejoindre la demi-douzaine d’héroïnes bessonniennes depuis Nikita. Elle nous hypnotise tellement avec son regard intense, sa désinvolture, sa grâce et son intelligence qu’elle nous fait pratiquement oublier son partenaire Dane DeHaan, qui ressemble à un jeune Leonardo Di Caprio et qui s’en tire tout de même bien dans ce rôle plus conventionnel. Mais oubliez Valérian, oubliez les Pearls (qui ressemblent aux Na’Vi d’Avatar), oubliez tous les autres extraterrestres (toujours aussi anthropomorphisés malgré leurs formes diverses), oubliez ce complot militaire dépassé, oubliez les couleurs et les effets visuels, oubliez surtout la musique tonitruante, car c’est Laureline le véritable plaisir coupable de ce gros trip d’acide.

Sortie :  vendredi 21 juillet 2017
V.o. :  anglais / Version française

Valérian et la cité des mille planètes

Genre :  Aventures  / Science-fiction – Origine : France / États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  2 h 17  – Réal. : Luc Besson –  Int. : Dane DeHaan, Cara Delevingne, Ethan Hawke, Clive Owen, Rihanna, John Goodman –  Dist. :  Les Films Séville.

Horaires
@
  Cineplex

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

The Story of 90 Coins

17 juillet 2017

The Story of 90 Coins

Michael Wong (à gauche) ; moment de tournage (à droite)

HORS-SÉRIE /
CRITIQUE
Texte : Élie Castiel

★★★★ 

PROMESSE SOUS LA PLUIE

Nous profitons de la tenue de Fantasia, pour parler du court métrage d’un jeune cinéaste chinois qui nous avait envoyé un lien de son premier court métrage il y a de cela quelques mois. Un film qui, bizarrement, dans un pays qui ne cesse de remettre en question et innove constamment les images en mouvement, rompt avec le cinéma de genre, fort abordé, mais demeure, par sa franchise, d’une haute tenue artistique et conceptuelle.

FILM COMPLET
(Nos remerciements au réalisateur)

Effectivement, The Story of 90 Coins évite farouchement le film de genre normalement attribué aux jeunes cinéastes chinois qui débutent, optant plutôt pour un romantisme inconditionnel proche d’un certain cinéma grand public raffiné et bien intentionné. Acte de bravoure qui, en effet, situe ce jeune réalisateur prometteur dans le rang d’une nouvelle génération de réalisateurs (et ils ne doivent pas être trop nombreux) qui méritent tout de même un certain respect puisqu’ils refusent, on l’observe nettement bien, et catégoriquement, de rejeter les modèles des anciens.

The Story of 90 Coins_01

Sur ce point, Zhang Yimou (et pourquoi pas Jean Negulesco) ne sont pas très loin, sans doute dans ce qu’ils possèdent, notamment dans leurs premiers films, de resplendissant, de leurs rapports harmonieux aux personnages, de leurs petites nuances cachées qu’il nous faut deviner. Mais il y a déjà chez Wong une maîtrise qui consiste à souligner sa franchise, son savoir-faire technique, son rapport au plan, le côté ensoleillé des images et une structure d’ensemble nette.

Une histoire romantique, et pourquoi pas ? Le récit d’une
promesse. Oui, « promesse », mot tabou de nos jours, mais
que Wong ose remettre aux goût du jour comme si pour
reconstruire le monde, il aurait fallu revenir en arrière.

Si The Story of 90 Coins est simple dans son schéma narratif, il n’en demeure pas moins que ce premier court métrage, premier film pour ainsi dire, se savoure grâce à sa prise de position intellectuelle, évitant le politique (ce choix, on le respecte) : ne pas succomber aux lois technologiques ridiges d’un présent trop pressant pour les jeunes cinéastes, assumer entièrement sa vision du cinéma, oser transgresser le cinéma d’auteur en le déconstruisant ; c’est-à-dire en le confrontant à ses propres fantasmes et codes établis. Car le film est avant tout un dialogue (parfois gentiment pervers) entre le cinéma grand public et celui d’auteur.

Ce qui est vrai, c’est que tout en conservant son
originalité, détourner astucieusement le concensus
actuel du cinéma d’auteur est toujours possible.

Une histoire romantique, et pourquoi pas ? Le récit d’une promesse. Oui, « promesse », mot tabou de nos jours, mais que Wong ose remettre aux goût du jour comme si pour reconstruire le monde, il aurait fallu revenir en arrière. Avec The Story of 90 Coins, titre on ne peut plus empreint de nostalgie et de mélancolie, nous sommes devant trois comédiens irréprochables : ils croient au projet, se lancent dans une sorte de mise en abyme entre la vraie vie, celle hors du film, de son cadre, et l’univers de la caméra. Comme chez les comédiens d’autres générations.

The Story of 90 Coins_02

Impossible de voir la différence, et c’est là le petit tour magique que nous offre Michael Wong, un film-hommage réussi à un cinéma d’hier. Il  faudra que dans ses prochains essais, il s’accorde à ce 21e siècle qui a, cinématographiquement parlant, énormément de choses à lui offrir. Il ne tient qu’à lui de faire des choix pour un premier long métrage, mais sans que son honnêteté, son humanité contagieuse et sa passion du cinéma n’en souffrent. Ce qui est vrai, c’est que tout en conservant son originalité, détourner astucieusement le concensus actuel du cinéma d’auteur est toujours possible.

Titre original : JIUSHI MEI YINGBI DE GUSHIOrigine : Chine – Année : 2015 – Durée : 9 min. 23  sec. – Scén. : Gao Xiaofei – Idée : Jackie Bai – Images : Jian Liwei – Mont. :  Song Kaiyi – Son : An Wei – Mus. : An Wei – Int. : Jose Acosta (Andre), Han Dongjun (Wang Yuyan), Zhuang Zhiqi (Chen Wen) – Prod. : Liu Yunsong – Contact : E&T Films.

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

Semaine du 14 au 20 juillet 2017

13 juillet 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques pourraient enregister des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.

 COUP DE CŒUR
Rure de la Victoire_Coup de cœur (Primeurs)RUE DE LA VICTOIRE

Frédérique Cournoyer-Lessard
★★★★

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