16 novembre 2017
Genre : Drame – Origine : Canada [Québec] – Année : 2017 – Durée : 1 h 30 – Réal. : Todd Denis Langlois – Int. : Maxime Dumontier, Marine Johnson, Mathieu Thibodeau, Roseline Lamontagne, Patrick Renaud, Élyse Aussant– Dist. : Axia Films.
Horaires
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
Tout public
15 novembre 2017
Dans Flicker, il n’est surtout pas question de nouvelle danse, mais d’une rencontre avec des danseurs des Premières Nations, et plus particulièrement le peuple Kanien’kehaka. Pendant plus d’une heure, nous sommes les témoins d’un processus d’indentification entre l’être et la nature à travers quelques tableaux doux, d’une lenteur élégiaque, sacrée, spirituelle, transcendant la physicalité de l’humain pour qu’il puisse finalement s’apparenter à la nature qui l’entoure, à ses bruits et à ses créatures animales.
D’où ces costumes et ses parures hors du temps, revendiquant en même temps une culture perdue, oubliée, colonisée et dépossédée. L’occidentalisation n’est pas pour ainsi dire refusée, mais au contraire, elle est respectée tant qu’elle accepte ces anciens rituels proches des Cieux. Entre paganisme et modernité, la chorégraphe Margaret Grenier retient surtout la conformité des moments, l’harmonie des gestes, la complexité des rapprochements et plus que tout, la symbiose entre l’indicible céleste et la transparence terrestre.
Le fond de la scène, montrent trois écrans qui changent de représentations rappelant en quelque sorte ce qui se fait à l’ONF. Il y a quelque chose de tendrement naïf dans cette approche, et elle nous émeut, parce que vraie, sans explications philosophiques. Il y a le chant, la danse et, entre ces deux formes de la représentation, une sorte de miroir du monde, un chant de paix et d’entente entre les Humains.
© Derek Dix
Flicker est en même temps fable, allégorie, symbolique, conte sur la sagesse, tout à la fois. Le spectateur ressort totalement reconverti, respirant à pleins poumons. Le récit : la quête initiatique d’un jeune homme (brillant danseur Nigel Grenier), cherchant sa voie, son potentiel de socialisation. Ce parcours le guide vers le monde des êtres et des animaux.
Ne cherchant pas à comprendre. Les légendes des Premières Nations sont autant de contes que des messages. Dans le cas du peuple Kanien’kehaka, les représentants nous offrent une occasion unique de nous familiariser à cette culture par le biais de pas aussi puissants que raffinés, rappelant d’une certaine façon les charmantes danses malaysiennes, vietnamiennes ou même encore cambodgiennes. Grâce et quintessence sont au rendez-vous.
Chorégraphie : Margaret Grenier – Musique : Andrew Grenier – Chant Cri : Lawrence Trottier – Multimédia : Andy Moro – Conception graphique : Shaun Kingerlee – Visuels et masques : Andrew Grenier – Son : Ted Hamilton – Dramaturgie : Charles Koroneho – Ornements et Costumes : Rebecca Baker – Danseurs : Margaret Grenier, Nigel Greier, Kristy Janvier, Rebecca Baker, Jeanette Kotowich – Production : Danse Danse, en coproduction avec Mai (Montréal, arts interculturels).
Représentations
Jusqu’au 18 novembre 2017
Durée
1 h 20 (sans entracte)
Place des Arts (Cinquième salle)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]
14 novembre 2017
Avouons tout de go que la distribution de Bad Jews est exceptionnelle, tant chacun des comédiens se plie admirablement bien aux caprices d’une pièce aussi controversée que drôle et dramatique. Oui, le ton est grave car ici, il n’est pas simplement question d’une parcelle d’héritage, mais d’appartenance, de mémoire, de dignité, de rapport aux origines.
Il y a d’abord des dialogues incisifs, souvent grossiers, parce qu’en privé, mis à part quelques exceptions, c’est de cette façon que les gens parlent, particulièrement lorsqu’il est question de partage de biens laissés par un proche décédé. L’argent et les biens précieux n’ont pas d’odeur.
D’une part, Bad Jews nous rappelle que les rapports entre membres d’une famille se transforment en négociations d’ordre économique lorsqu’il s’agit de débattre sur les clauses d’un testament. Mais cela n’a absolument rien à voir avec la race ou la religion ; cela fait partie de la condition humaine.
L’ensemble des comédiens (de gauche à droite) : Sarah Segal-Lazar, Jake Goldsbie, Jamie Elman et Ellen Denny >> © Leslie Schachter
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