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RBG

24 mai 2018

| PRIMEUR |
Semaine 21
du 25 au 31 mai 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Juge de la cour suprême des États-Unis, âgée de 84 ans, Ruth Bader Ginsburg relate les difficultés qu’elle a dû surmonter pour parvenir à ce poste tant convoité, il n’y a pas si longtemps essentiellement réservé aux hommes.

COUP DE CŒUR
| Élie Castiel |

★★★★ ½

Une femme sans influences

Car libre et, à juste titre, ne faisant qu’à sa tête, parce qu’elle demeure convaincue que la femme doit contribuer à l’avancement éthique et moral du monde. Aujourd’hui, une dame frêle, certes, mais à 85 ans, encore dotée d’une intelligence hors-norme, résultat d’une vie marquée du sceau de la parole, de l’importance de la pensée, mais aussi consacrée à une lutte acharnée, celle de la reconnaissance des femmes dans toutes les sphères de la société américaine.

En défendant ses prises de position, à une époque, de surcroît les années 1950, un homme, son compagnon de vie, Martin Ginsburg, juge à la cour suprême, qu’elle épouse en 1954 et demeurera avec elle jusqu’à la mort de celui-ci, en 2010.

Une dame frêle, certes, mais à 85 ans, encore dotée
d’une intelligence hors-norme, résultat d’une vie
marquée du sceau de la parole, de l’importance de la
pensée, mais aussi consacrée à une lutte acharnée, celle
de la reconnaissance des femmes dans
toutes les sphères de la société américaine.

Non pas un détail que le film de Cohen et West illustre, mais point central dans la composition d’une vie, sans doute une des raisons qui ont contribué au succès de Ruth Bader Ginsburg. Dans un sens, à l’intérieur d’une Amérique patriarcale dominée par le pouvoir masculin, le couple Bader-Ginsburg est vu comme une des rares exceptions à la règle. Les documents d’archives et les témoignages nous le prouvent avec dextérité. Avant tout, RBG est un film sur la foi, non pas comme un précepte religieux, mais quelque chose qui a à voir avec la noblesse de cœur, l’égalité des choix de vie, le droit de chacun, quel que soit son identité sexuelle, d’accéder à la sphère de tous les possibles. À l’heure de tous les #MoiAussi (#MeeToo) de ce monde, il s’agit d’un document essentiel à une meilleure lecture et compréhension de la société, de la politique et de plus justes rapports entre hommes et femmes.

Sur ce point, défenseure de l’avortement à une époque qui ne rigole pas avec la question, Ruth Bader Ginsburg assume néanmoins la maternité (son propre choix) à sa façon, ce qui n’influence guère l’éducation des enfants, ni sa carrière, et encore moins sa relation avec Martin, le compagnon de sa vie avec qui elle partage quelque chose de rare, le charisme, le charme, la conviction et la curiosité intellectuelle qui bâtissent les grandes femmes et les grands hommes. Mais elle reconnaît aussi que cela n’aurait pu se passer qu’en Amérique.

Prix du public
Sarasota Film Festival 2018

Les droits de la femme est son combat quotidien, et le film le montre adroitement, notamment par le biais de documents d’archives et des témoignages, comme par exemple, son illustre défense à sa nomination comme membre de la Cour suprême des États-Unis en 1993, soixante ans après son mariage avec Martin Ginsburg

RBG est un portrait de femme fascinant, ne s’aventurant pas dans d’autres terrains comme la présidence actuelle aux États-Unis, le terrorisme ambiant, tel l’affaire Charlie Hebdo, les tueries dans les écoles en Amérique, et encore moins les conflits mondiaux comme le différent israélo-palestinien.

Elle est née à Brooklyn, ce quartier de New York qui n’a pas toujours été tendre avec ses habitants, mais d’où sont issus de grandes figures de la société américaine, prouvant jusqu’à quel point l’Amérique est bâtie par les immigrants venus de tous les coins du monde. Faut-il en dire plus ?

Quoi qu’il en soit, nous sommes les témoins privilégiés d’un documentaire sur une femme exceptionnelle, motivante, inspirée, d’une générosité intellectuelle à toute épreuve. Édifiant !

Sortie : vendredi 25 mai 2018
V.o. : anglais ; s.-t.f.
RBG / Ruth Bader Ginsburg

Réalisation
Julie Cohen
Betsy West

Genre : Documentaire biographique
Origine : États-Unis
Année : 2018
Durée : 1 h 38
Dist. : Métropole Films

Horaires & info.
@ Cinéma du Parc – Cineplex

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais.

½ [Entre-deux-cotes]

Solo: A Star Wars Story

| PRIMEUR |
Semaine 21
du 25 au 31 mai 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Se débrouillant tant bien que mal dans un monde sans valeurs ni morale, Han et Qu’ra sont séparés par un concours de circonstances. Han jure de tout faire pour la retrouver. Au fil de ses aventures, il deviendra Solo, héros de cette saga.

CRITIQUE
| Vincent Zeis |

Ne pas confondre vitesse et précipitation

Les péripéties incessantes reposent sur le ressort dramatique des missions pour récupérer une source d’énergie volatile. L’ensemble du récit est motivé et limité par la rencontre entre Solo et Chewbacca. Les débuts de la rébellion se trouvent évoqués dans une suite chaotique de trahisons et de musique assourdissante permanente avec une précipitation du rythme dès le début.

Clins d’œil et autocitations de Rogue One et de Willow prévalent avec par exemple les embuscades de mercenaires hérités du western et les chiens monstrueux. Le tout se déroule dans un vase clos esthétique où Alden Ehrenreich incarne un décalque vocal et visuel de Harrison Ford, moins le charme et la prestance. Le film repose sur sa décoration évoquant les années 1970 et sur la cohérence globale de l’univers de Star Wars avec ses conventions (vitesse lumière, bestiaire varié, différentes poursuites et combats spatiaux). Il n’y a pas de temps mort mais une entropie et une confusion fréquentes. L’énergie collectée est fausse. Chaque nouvelle situation mouvementée s’accélère artificiellement pour masquer le fait qu’elle ne fait que copier et/ou surenchérir sur la précédente.

Le plus grave défaut du film réside toutefois
dans un cynisme général visible à travers la dérision
systématique des personnages et des actions.

Tout n’est que recyclage, succédanés et rappels timides ou insistants des autres films de la saga avec par exemple la présence de Darth Maul comme figure maléfique dans l’ombre et Lando Calrissian réduit à un rôle monolithique de joueur arrogant avant de disparaître du récit pour un long moment. Le récit semble aussi embourbé que la photographie avec les mêmes personnages, les types d’environnement toujours semblables (planètes boueuses ou ensablées) et le pilotage automatique du montage.

Le plus grave défaut du film réside toutefois dans un cynisme général visible à travers la dérision systématique des personnages et des actions. Han Solo est désabusé comme il se doit mais les dialogues et les répliques sarcastiques, notamment ceux du droïde de Calrissian, rappellent sans cesse la frivolité des situations. Les figures secondaires n’ont pas d’autre utilité qu’introductive aux missions et à la rencontre entre Han Solo et Chewbacca qui elle-même ne dépasse pas le stade de l’anecdote gratuite sur l’âge de Chewie et l’origine du nom de Solo.

Sortie : vendredi 25 mai 2018
V.o. : anglais / Version française
Solo: Une histoire de Star Wars

Réalisation
Ron Howard

Genre : Aventures de science-fiction
Origine : États-Unis
Année : 2018
Durée : 2 h 15
Dist. : Buena Vista

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
 Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais.
½ [Entre-deux-cotes]

P.artition b.lanche

21 mai 2018

Critique SCÈNE
| Élie Castiel |

★★★

Chaises communicantes

Théâtre dansé ou bien encore danse théâtrale? Autant dire que les deux disciplines se conjuguent selon les préceptes d’un chorégraphe qui pousse les interprètes jusqu’aux limites du possible. Aucun répit pour ces six danseurs et danseuses disponibles, articulés, risquant le tout pour le tout, naviguant entre le geste anodin et celui plus intelligemment risqué. Le corps a ses raisons et dans cette P.artition b.lanche, deux simples mots dont les étranges points (.) délimitent les frontières entre le spectacle et la réalité, entre la création et ses multiples composantes.

Crédit photo : © Elias Djemil-Matassov

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