En salle

Un rêve américain

1er mai 2014

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote : ★★★

L’affiche donne le ton de ce documentaire. Les lignes du drapeau américain sont remplacées par celles du tissu carreauté des chemises de bûcheron canadien-français et les étoiles par des fleurs de lys. C’est donc à un voyage aux États-Unis dans les lieux, rivières et montagnes nommés par les francophones et où habitent leurs descendants que nous mène le chanteur franco-ontarien Damien Robitaille. Du Maine à la Californie, le périple s’arrête à de nombreux endroits pour y rencontrer des personnes qui parlent plus ou moins bien le français et se souviennent des liens que leurs ancêtres ou leurs régions ont entretenus de manière quelquefois distendue avec le Québec ou la France.

La bande son aurait pu, à cause de la présence de Robitaille, offrir plus de moments musicaux, mais son entregent rajoute à la complicité créée par Bruno Boulianne dans sa mise en scène fluide. Ce long métrage rappelle quelques faits importants sur cette marche vers l’ouest qui fut longtemps aussi le fait de Canadiens-français. Il amènera peut-être plusieurs vers la série des Remarquables oubliés de Serge Bouchard encore dans les archives de Radio-Canada ou à la lecture de Voyages et rencontres en Franco-Amérique de Dean Louder.

Sortie : Vendredi 2 mai 2014
V.o. : Anglais, Français, S.-t.f.

[ DOCUMENTAIRE ]
Origine :
Canada [Québec] – Année : 2013 – Durée : 1 h 32  – Réal. : Bruno Boulianne – Avec : Damien Robitaille – Dist./Contact : Eurêka ! | Horaires/ Versions/Classement : Beaubien

 MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 0 (Nul) 1/2 (Entre-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Uvanga

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote : ★★★

Connu pour leur film historique Before Tomorrow, leur précédente réalisation gagnante du meilleur premier long métrage canadien au festival de Toronto 2008, le collectif Arnait, domicilié à Igloolik, nous présente une incursion dans la vie quotidienne actuelle d’une communauté inuïte du Grand Nord. Le scénario des deux réalisatrices Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujug Ivalu est un voyage initiatique pour l’adolescent montréalais métis Thomas qui, avec Anne sa mère qui y fut enseignante, visite pour la première fois le lieu où vécut son père inuit. Les conflits familiaux y sont mis en lumière par des révélations sur les circonstances de la mort de ce père. La mise en scène oppose l’exiguïté des maisons souvent surpeuplées aux vastes espaces environnants où les drames petits et grands peuvent survenir. L’interprétation est inégale mais son caractère frustre par à coups rajoute à l’authenticité de ce portrait d’une société sujette à de multiples changements.

Sortie : Lundi 5 mai 2014
V.o. : Anglais, S.-t.f.

[ CHRONIQUE ]
Origine :
Canada [Québec] – Année : 2013 – Durée : 1 h 26  – Réal. : Marie-Hélène Cousineau, Madeline Piujug Ivalu – Int. : Marianne Farley, Lukasi Forrest, Travis Kunnuk, Madeline Piujug Kunuk, Peter Heeny Arnatsiaq, Patak Innuksuk – Dist./Contact : Métropole | Horaires/ Versions/Classement : Excentris

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 0 (Nul) 1/2 (Entre-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Brick Mansions

25 avril 2014

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote :  ★★★ 1/2

Monteur adroit et appliqués sur trois films made in USA de son compatriote Olivier Megaton, Transporter 3 (2008), Colombiana (2011) et Taken 2 (2012), le français Camille Delamarre réalise son premier long métrage en utilisant les mêmes codes de la réalisation que dans ces films, emboîtant ainsi le pas à ses collègues qui ont trouvé en Amérique le centre névralgique pour réaliser ce genre de productions. Cette histoire d’amour entre certains cinéastes francais, dont Luc Besson demeure le parrain incontesté, et les États-Unis ne date par d’aujourd’hui. Mais c’est au présent que cet engouement se déploie avec le plus d’énergie.

Si d’une part Brick Mansions a été tourné en partie à Montréal et ses environs, force est de souligner son caractère nettement américain, tant par le montage, d’une remarquable adresse, notamment en ce qui a trait au scènes d’action, et le ton général (dialogues, situations, humour, sous-entendus). Dernier film entier de Paul Walker, on ne peut passer sous silence sa présence, toujours égal à lui-même, parodiant avec aisance ses prestances dans les divers Fast and Furious, manipulant sa virilité avec autant de grâce que de persuasion. Sa disparition est d’autant plus tragique qu’on aurait voulu le voir dans des œuvres socialement et/ou politiquement plus engagées.

Face à lui, une bête de l’écran, d’un charisme époustouflant. Parfait dans l’art du déplacement, dans la rapidité de ses escalades, de ses joutes athlétiques, de sa connaissance des arts martiaux, donnant à Brick Mansions une sorte de magie jouissivement perverse. Son nom : David Belle. Une découverte comme ce fut le cas il y a des années avec Jean-Claude Van Damme.

Et sans être un grand film, ce premier essai « grand public » de Camille Delamarre se savoure du début à la fin. À condition,bien entendu, d’être amateur du genre. Pour les Fantasieux inconditionnels, un must.

Sortie : Vendredi 25 avril 2014
V.o. : Anglais
V.f. – Assaut extrême

[ ACTION ]
Origine :
France / Canada – Année : 2013 – Durée : 1 h 30 – Réal. : Camille Delamarre – Int. : Paul Walker, Robert Mailler, RZA, Carlo Rota, David Belle, Bruce Ramsey – Dist./Contact : VVS | Horaires/Versions /Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel★★★★ (Très Bon★★★ (Bon) ★★ (Moyen(Mauvais) 0 (Nul1/2 (Entre-cotes) / LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Casse-tête chinois

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote : ★★ 1/2

Des films comme Un air de famille, Ma part du du gâteau ou encore L’Auberge espagnole nous avaient séduits, d’autant plus que Cédric Klapisch prouvait qu’il était bon observateur d’une jeunesse de l’époque. Il y avait, dans ces comédies, une légèreté, un état d’esprit, un ton aussi désinvolte que libérateur.

Sans sombrer dans le n’importe-quoi, Casse-tête chinois déçoit. Il y a d’abord des longueurs, ensuite un récit rocambolesque qui s’étend sans savoir où se diriger. La première partie, à la limite du supportable, laisse une suite plus organisée, les éléments du scénario se retrouvant comme par miracle et donnant un sens au tout. Moins inspiré, Klapisch s’entoure tout de même de bons comédiens. Romain Duris déploie la même ferveur que d’habitude. Cécile de France, en lesbienne urbaine semble acclimatée à l’esprit de New York. Audrey Tautou, impeccable.

Le problème est dans le scénario, trop écrit, ne cédant aucune place à un récit plus simple, démultipliant le nombre de personnages et montrant que Klapish n’est pas encore prêt à aborder la comédie dans une approche innovatrice. En attendant son prochain film !?

Sortie : Vendredi 25 avril 2014
V.o. : Français

[COMÉDIE DRAMATIQUE]
Origine :
France – Année : 2013 – Durée : 1 h 57 – Réal. : Cédric Klapisch – Int. : Roamin Duris, Cécile de France, Audrey Tautou, Kelly Reilly, Sandrine Holt, Kevin Bishop – Dist./Contact : Séville | Horaires/Versions /Classement : Beaubien Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel★★★★ (Très Bon★★★ (Bon) ★★ (Moyen(Mauvais) 0 (Nul1/2 (Entre-cotes) / LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

In the Blood

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES / Film non vu.

Sortie : Vendredi 25 avril 2014
V.o. : Anglais

[ ACTION ]
Origine :
Grande-Bretagne – Année : 2013 – Durée : 1 h 48  – Réal. : John Stockwell  – Int. : Gina Carano, Cam Gigandet, Danny Trejo, Luis Guzmán, Stephen Lang, Treat Williams – Dist./Contact : Raven Banner | Horaires/ Versions/Classement : Cineplex

Jatt James Bond

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote :  ★★

>Si on cherche une parodie des films de la série James Bond, on perdra son temps. Si l’on est prêt à assimiler le sens de l’humour punjabi déployé dans cette comédie romantique où l’action se mesure à coups d’arts martiaux et de gifles copieusement administrées, le pari est donc gagné.

Il y a même, comme dans tout Bollywood qui se respecte, de belles chansons et des moments chorégraphiques magnifiquement arrangés. Mais ce qui importe le plus dans Jatt James Bond, c’est de constater que le cinéma punjabi rivalise de plus en plus avec celui hindi. La raison est bien simple : les récits sont plus proches de la masse populaire  et les comédiens choisis en sorte qu’ils ressemblent le plus près possible au gars et à la fille d’à côté. Le phénomène de l’identification n’a jamais été aussi ostentatoirement exacerbé. En fait, Gippy Grewal et Zarine Khan, autant lui qu’elle, se chargent admirablement bien de cette tâche.

Mais après tout, Bollywood ne fait qu’emboîter le pas à un certain cinéma grand public d’Hollywod. Dans les deux cas, le refus de distanciation est non seulement une prise de position évidente, mais elle s’affiche de façon aussi assumée que rigoureusement engagée.

Sortie : Vendredi 25 avril 2014
V.o. : Punjabi
S.-t.a. – Farmer James Bond

[ ACTION ]
Origine :
Inde – Année : 2014 – Durée : 2 h 22 – Réal. : Rohit Jugraj – Int. : Gina Gippy Grewal, Zarine Khan, Gurpreet Ghuggi, Yashpal Sharma, Vindu Dava Singh, Avtar Gill – Dist./Contact : [ n.d.] | Horaires/ Versions/Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen(Mauvais) 0(Nul1/2 (Entre-cotes) / LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Le Dernier des injustes

LE FILM DE LA SEMAINE

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote : ★★★ 1/2

Un home âgé, seul, se retrouve, environ soixante-dix ans après, sur les lieux ordinaires ou emblématiques d’une tragédie innommable. Claude Lanzmann inscrit ainsi le témoignage de Benjamin Murmelstein dans cet addendum à son chef d’œuvre de 1985,  Shoah. Suite à la mainmise par les nazis des ghettos des zones envahies et occupées, la position de Doyen des juifs, qui devait composer avec les diktats de leurs geôliers, est devenue inconfortable et a été de diverses manières critiquée. C’est pourquoi Lanzmann emploie pour les désigner ce terme d’injuste en opposition à Justes pour ceux qui ont mérité par leur foi et leurs actions durant cette sombre période.

Benjamin Murmelstein, le dernier président du conseil juif du ghetto de Theresienstadt (Terezin), a été interviewé longuement en 1975 par Lanzmann lui-même, à Rome, où il vit en exil parce qu’on considère qu’il a démérité de sa patrie. Le personnage est rusé et réussit la plupart du temps à répondre aux questions inquisitrices du réalisateur, encore directeur aujourd’hui de la revue Les Temps Modernes. C’est donc à un magistral cours d’histoire sur la marche à l’extermination que nous mène ce couple improbable. Murmelstein recadre Eichmann loin de «la banalité du mal» d’Hannah Arendt en montrant qu’il était déjà un antisémite convaincu en 1938 lors des épisodes viennois et en le qualifiant plus tard de démon. Il justifie quelquefois difficilement certaines de ses actions comme membre du conseil puis comme président du dit ghetto en Tchécoslovaquie dont les Nazis avaient voulu faire une vitrine honteusement maquillée de leur traitement des Juifs et ce pour la Croix-Rouge et les dignitaires des pays neutres.

Le retour du réalisateur français, près de 30 ans après les entrevues sur les lieux de cette catastrophe, sert de contrepoint visuel aux questions et réponses. Toutefois la mise en images a un caractère répétitif à certains moments et Lanzmann, sous le coup certain de l’émotion, prend alors un ton plus grandiloquent. La dernière séquence du film, où Benjamin et Claude remontent une pente dans les ruines de la Rome antique, souligne bien le rapprochement entre ces deux hommes qui ont compris qu’ils avaient un caractère similaire. Ce long et foisonnant documentaire aura au moins servi à replacer, dans un éclairage plus complet, l’histoire de Theresienstadt et de cet homme encore contesté.

Sortie : Dimanche 27 avril 2014
V.o. : Allemand ; Français
S.-t.a. – The Last of the Unjust

[ DOCUMENTAIRE ]
Origine :
France / Autriche – Année : 2013 – Durée : 3 h 40 – Réal. : Claude Lanzmann – Dist./Contact : Cohen Media Group | Horaires/ Versions/Classement : Cinéma du Parc

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen(Mauvais) 0 (Nul1/2 (Entre-cotes) / LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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