26 janvier 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans un monde futur ravagé par une pandémie qui transforme les humains en monstres abominables, Alice, une guerrière solitaire, se bat pour sa survie. Un ordinateur surpuissant lui permet d’obtenir des renseignements confidentiels, et c’est ainsi qu’elle décide de se diriger vers le laboratoire principal de la compagnie Umbrella qui est à l’origine du virus létal.
Ce sixième chapitre de la série se présente comme le dernier, mais n’ayez crainte, on laisse la porte ouverte à un possible septième, au cas où les recettes seraient bonnes. Car il s’agit bien d’un produit industriel fabriqué dans une chaîne de montage s’apparentant aux saucisses hot-dog : la matière première est broyée, décomposée et reconstituée en un tout indigeste. D’abord, le récit se révèle une copie qui se reproduit à l’infini (les deux protagonistes sont d’ailleurs des clones qui s’ignorent!), enchaînant les lieux communs et les effets-choc répétitifs qui ne surprennent plus personne. Ensuite, les scènes de combat factices sont manifacturées en gros plans téléphoto (ce qui annule la 3-D) tellement brefs que la confusion s’installe : qui frappe qui? Enfin, la musique tonitruante ponctue le tout avec la régularité d’un métronome. Et quand elle s’arrête… BOUH! Une main surgit! Bah…
Dans cette série issue d’un jeu vidéo, le Mal en résidence est un virus qui transforme les humains en zombies (comme c’est original!). Mais dans ce film, les effets numériques deviennent le virus qui se propage à la vitesse d’un clic. L’armée de zombies s’apparente à une colonie de fourmis (approprié pour un laboratoire souterrain nommé « la Ruche »). À la fin, cette armée est décimée à la vitesse d’un delete par un anti-virus qui se propage dans l’air! Osons espérer que le réalisateur Paul W.S. Anderson aura oublié d’enregistrer son fichier, ce qui nous épargnera un autre duplicata et permettra peut-être à sa femme Milla Jovovich de passer à autre chose.
Genre : ACTION / FANTASTIQUE – Origine : Allemagne / Australie / Canada / France – Année : 2016 – Durée : 1 h 46 – Réal. : Paul W.S. Anderson – Int. : Milla Jovovich, Ruby Rose, Ali Larter, Iain Glen, Shawn Roberts, William Levy– Dist./Contact : Columbia.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Horreur)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
19 janvier 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
À la fin des années 1970, à Santa Barbara, Dorothea Fields habite une grande maison en rénovation avec son fils, un adolescent de quinze ans, Jamie, et loue une chambre à l’étage à Abbie Porter, une jeune photographe féministe de New York qui se remet d’un cancer cervical. Des rapports tantôt harmonieux, tantôt tendus, ont lieu entre ces personnages.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Acteur sans véritable emploi, Ayna pratique sa carrière en l’appliquant à la vie de tous les jours, se prêtant ainsi au jeu de multiples personnalités, ne réalisant pas que certaines, par contre, pourraient lui apporter des ennuis.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Déterminées à freiner les avancées du groupe armé État islamique, de jeunes femmes peshmerga appartenant au bras armé du Parti des travailleurs du Kurdistan attendent l’affrontement.
Une porte se ferme sur Sozdar, combattante du PKK partant à la rencontre de son ennemi juré : L’État islamique. Puis, dans un silence absolu, les noms des protagonistes du film défilent lentement sur un fond noir. Qu’adviendra-t-il d’eux, de leur cause et de leur pays le Kurdistan? Marqués par ces questionnements essentiels, les derniers instants de Gulïstan, terre de roses de la jeune Zayné Akyol sont d’une intensité rare. Tout comme l’était, 85 minutes plus tôt, la scène d’ouverture dans laquelle la même Sozdar, nous dit droit dans les yeux son désir d‘avoir sur le visage une cicatrice bien visible qui la rendrait encore plus belle. Une trace de guerre inscrite à jamais, à l’image de son indéfectible volonté de mourir pour défendre ses idées. Entre ces deux séquences, véritables marqueurs de l’histoire d’une région troublée, et incidemment deux des moments les plus forts du cinéma documentaire québécois récent, la réalisatrice offre un déroutant portrait de femmes. Suite
RÉSUMÉ SUCCINCT
Ohad Naharin, chorégraphe israélien de réputation mondiale, mélange des styles, des modes d’expression et des médias pour créer des spectacles de ballet d’une rare beauté et d’une grande modernité. Des entrevues, des reportages et des images de ses archives personnelles illustrent sa contribution artistique et son approche pédagogique.
Tomer Heymann est un cinéaste sensible, affectueux, tourmenté, ce qui explique fort probablement le côté psychoanalytique de ses films, mais aussi provocateur, dans le bon sens du terme, se voulant interventionniste sur tous les sujets qui le préoccupent. Dans I Shot My Love (Séquences, nº 275, p. 41), le journal filmé positionne le cinéaste face à son homosexualité, totalement assumée, voire même imposée à sa famille, parti pris d’autant plus bouleversant qu’il est accompagné d’Andreas Merck, son amant non-juif, d’origine allemande, et que ça se passe en Israël où, il est vrai, est un pays accueillant pour la communauté gaie depuis quelques années, mais seulement dans les grandes villes (Jérusalem, fort probablement exclue). Nous les avions rencontrés tous les deux à Montréal. Ce fut une expérience à la fois troublante et réconciliatrice avec la vie.
Avec Mr. Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin, Heymann est arrivé à un point de maturité tel que son ADN cinématographique, composé d’éléments formels et narratifs d’une profonde rigueur, se confond avec celui d’un des plus célèbres chorégraphes de la danse moderne d’aujourd’hui : l’israélien Ohad Naharin. L’homme, le danseur, le chorégraphe et le conjoint – il est hétéro, a eu relation qui a fini tragiquement par la mort de son épouse, Mari Kajiwara, danseuse étoile au Alvin Ailey American Dance Theater de New York. Il a ensuite épousé Eri Nakamura, danseuse au Batsheva Dance Company, qu’il dirige depuis 1990. Ils ont une fille.
Pourquoi mentionner son hétérosexualité? Justement parce que le discours de Naharin sur la fonction organique du mâle est empreinte de sages vérités qui puisent leurs sources dans l’observation du quotidien, dans les arcanes dramatiques du service militaire, dans tout ce qui unit le masculin à la société et à l’art. Et lorsqu’il s’agit de danse, le regard devient d’autant plus impartial.
Cet aspect biographique se juxtapose avec un sens inné de la transition aux extraits chorégraphiques, non seulement montrés, mais expliqués par Naharin comme s’il s’agissait d’une classe de maître soigneusement orchestrée, définissant le corps et ses parties tel un archéologue aguerri de l’anatomie.
On le voit le plus souvent dans des répétitions. Affable et en même temps abrupt, il expose ce mélange binaire de sensibilité israélienne qui navigue constamment, conflits guerriers obligent, entre la séduction du collectif, l’engagement personnel, un certain cynisme de survie et finalement, un rapport au monde totalement réaliste.
Ses étudiants-danseurs se fâchent, décident de quitter et finissent par y retourner. Oharin le sait et c’est ainsi qu’il arrive à créer des chorégraphies hallucinantes, belles, fougueuses, révoltées, sexuelles et d’une humanité prise entre l’acharnement et l’abandon. Des images d’archives montrent la genèse d’un homme qui ne s’apprêtait pas à une carrière de danseur. Heymann, fidèle à sa réthorique documentaire, se fait un plaisir immense lorsqu’il montre ses bouts de home movies (films amateur) qui, pour lui, représente une des pierres angulaires de sa formation.
Mr. Gaga est un film sur Ohad Naharin, mais aussi une méditation sur le cinéma et sur le réel, posant également un questionnement affectueux et intelligent sur le regard. Entre Tomer Heymann et Ohad Naharin, une complicité tenace, une rigueur dans le mouvement, pour l’un celui du corps, pour l’autre celui de la caméra, mais tout compte fait, une aventure collective qui s’anime devant les spectateurs comme une offrande visuelle riche en mutations.
On soulignera l’incident produit au cours du 50e anniversaire de l’État d’Israël lors de la présentation d’un ballet et la digne, et responsable intervention politique du danseur à l’égard de son pays. Comme ce «Mouvement Gaga», qui fait fureur en Israël, réconciliant l’individu à la culture, à l’autre et à son propre corps. C’est là un autre engagement diplomatique de la part de Naharin. Israël, c’est aussi une partie de la population qui ne croit pas aux exigences insoutenables de son gouvernement, qui pense autrement. Il serait sage et juste de le prendre en compte.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Israël / Suisse / Allemagne / Pays-Bas – Année : 2015 – Durée : 1 h 40 – Réal. : Tomer Heymann – Dist./Contact : Métropole.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Jeune adulte et ex-prostituée, Isabelle Fortier est l’auteure d’un roman à saveur autobiographique devenu célèbre au Québec et en France. Sous son nom de plume, Nelly Arcan, elle mène une carrière publique, mais elle a de la difficulté à concilier ses identités multiples.
Si Nuit # 1 (2011) révélait une réalisatrice prometteuse grâce à la maîtrise de la mise en scène d’un huis clos amoureux ouvert sur toutes les possibilités, portrait en somme d’une certaine jeunesse urbaine de québécois, le film suivant, Les êtres chers (2015), affirmait l’ouverture de la jeune cinéaste à aborder un autre cinéma, plus grand public, même si au fond, le thème du mal de vivre se retrouve dans ses deux premières production et plus encore dans Nelly.
Et puis l’adaptation de Putain et Folle de la tristement suicidée Nelly Arcan. Film-synthèse d’une écriture autobiographique qui privilégie le moi, courant littéraire très en vogue aujourd’hui, résultat sans doute d’une société où le collectif perd du terrain.
La mise en scène, prise entre deux textes de la littérature bourgeoise, oscille d’une approche à l’autre; l’élégance côtoie le bas-fond, la rhétorique rejoint le langage jouissivement licencieux. Par la voie de son personnage, Émond semble dire que nous naviguons tant bien que mal dans un monde sexualisé quelle que soit notre condition sociale. Ce qui est vrai au fond.
Ces fondements narratifs qui traversent le film ne sont sans défauts et les transitions paraissent parfois un peu balourde. La beauté diaphane et miraculée de Mylène MacKay, que nous avons remarqué dans l’excentrique et surréaliste Endorphine (2015), d’André Turpin, s’harmonise avec le portrait d’un personnage complexe empreint d’une dose de sérénité envoûtante qui manifeste la sexualité avec une sensualité limpide, sans honte. La direction photo de Josée Deshaies (entre autres, Saint Laurent de Bertrand Bonello, en 2014) brosse un tableau de cet univers comme une caresse interdite et pourtant avouée.
Pas aussi réussi que ses deux premiers longs métrages, Nelly confirme tout de même que la réalisatrice se dirige vers la bonne voie avec assurance et sincérité. Une chose est certaine : le cinéma québécois s’universalise, montrant jusqu’à quel point les personnages décrits sont le résultat d’une mondialisation culturelle, partageant avec tous les peuples occidentaux une pensée commune. Un tel constat confirme également qu’il y a quelque chose de politiquement souterrain dans le nouveau film d’Émond. Et en plus, c’est intensément sexy.
Genre : DRAME BIOGRAPHIQUE – Origine : Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 39 – Réal. : Anne Émond – Int. : Mylène Mackay, Mickaël Gouin, Sylvie Drapeau, Catherine Brunet, Mylia Corbeil-Gauvreau, Francis Leplay – Dist./Contact : Séville.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 16 ans
(Érotisme)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Critique acerbe du gouvernement chilien pendant la Guerre Froide, en 1948, le célèbre poète Pablo Neruda doit se cacher avec son épouse, la peintre Delia del Carril, alors que les instances gouvernementales ont confié à un certain inspecteur Óscar Peluchonneau le soin de l’arrêter.
Avant de se lancer dans l’aventure de Jackie avec Nathalie Portman, son premier film américain, le cinéaste chilien Pablo Larraín (No, El Club) s’est permis une réflexion à la fois poétique et politique sur l’escapade du grand poète Pablo Neruda. Il construit un récit énigmatique où s’entremêlent vérité et fiction avec une magistrale virtuosité : de longs travellings langoureux ponctués de jump cuts judicieux qui créent cadence et rythme, des projections arrières volontairement artificiel qui renvoient directement aux vieux films hollywoodiens des années 1940 (période évoqué dans le film), des extérieurs ensoleillés baignant dans une lumière surexposée et des couleurs délavées qui rappellent le vieux procédé Ektachrome, des intérieurs aux décors somptueux et minutieusement détaillés dont la photographie épouse le Technicolor d’autrefois avec ces couleurs primaires riches et saturées. Le tout enrobé d’une musique grave, parfois originale mais souvent composée de morceaux choisis. Les dissonances de Penderecki n’auront jamais été employées aussi dramatiquement et efficacement depuis The Shining.
Si la fuite de Neruda à travers les montagnes du Chili est réelle, le personnage du policier Óscar Peluchonneau incarne la fiction. D’ailleurs, son nom sonne phonétiquement comme « polichinelle », un détective factice, réactionnaire, maladroit, naïf, bureaucrate. Il est tout droit sorti du chef-d’œuvre de Bertolucci, Le conformiste, dont les motifs contrastés empruntés au directeur photo Vittorio Storaro imbibent quelques scènes où il est présent. Sa voix-off commente les faits et gestes du périple de Neruda. On ne peut donc pas la prendre au premier degré ni au sérieux, car il représente le point de vue fasciste, mais en même temps, il est la création du poète. C’est comme si Neruda inventait une fiction qui le traque pour mieux se remettre lui-même en question, telle une conscience malfaisante. En effet, Neruda se comporte comme un aristocrate décadent qui défend dans ses textes les intérêts des travailleurs, qu’ils le veuillent ou non. Mais les écrits demeurent et Neruda a raison de craindre le pire, puisque l’éclosion du fascisme au Chili en 1948 va conduire irrémédiablement à Pinochet, introduit brièvement dans le film.
Pablo Larraín retrouve dans Neruda ses trois interprètes principaux de No : le formidable Luis Gnecco, véritable sosie du poète engagé ; Gael Garcia Bernal, magnifique caméléon transformé pour l’occasion en policier conformiste et le délectable Alfredo Castro, suintant l’arrogance dédaigneuse et le dignité feinte dans le rôle ingrat du président Videla.
Genre : DRAME BIOGRAPHIQUE – Origine : Chili / Argentine / France / Espagne / États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 47– Réal. : Pablo Larraín – Int. : Luis Gnecco, Gael Garcia Bernal, Pablo Derqui, Alfredo Castro, Mercedes Morán, Emilio Guttiérrez Caba – Dist./Contact : [The Orchard].
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cinéma du Parc
CLASSEMENT
NC
(Non classé)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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