En salle

Ta peau si lisse

7 décembre 2017

Semaine du 8 au 14 décembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Exploration du quotidien de six hommes dévorés par leurs passions: la performance, le dépassement et autres impulsions du corps.

CRITIQUE
| PRIMEUR |

★★★★

DE LA VIE DES GLADIATEURS
Élie Castiel

Certains ne pardonneront pas à Denis Côté d’avoir eu l’idée de filmer la corporalité masculine, s’évadant de la tradition hétéronormative qui consiste à filmer la femme, le plus souvent selon une approche idéalisée.

L’un des plus brillants cinéastes québécois du moment est un faiseur d’images, libre de ses actes; il tourne pour le simple plaisir de voir ce que ces mêmes images rapportent, espérant donner au plan une offrande esthétique, une signification particulière, un rapport tacite entre sa caméra et ses sujets filmés.

ES_Ta peau si lisse

Il a toujours été ainsi, même dans l’accessible et très beau Vic et Flo ont vu un ours. Cette fois-ci, sans crier gare, il filme des culturistes, six en tout, dont l’un d’eux, qui paraît le plus jeune, semble, physiquement, le plus normalement constitué. Les autres ce sont ces bodybuilders qui ont choisi à force de détermination et pourquoi pas d’obsession de refaire l’architecture de leur corps.

Peu de paroles, qui rappelle dans un certain sens, la quiétude des films de Catherine Martin. Donner simplement à l’objectif de la caméra le soin de guider le scénario qui, dans un sens, ne semble pas exister. Cinéaste de l’instinct, des tripes qui réclament qu’on filme tel ou tel sujet, ainsi se présente Denis Côté, inclassable et brillant, survolté tout en conservant un calme indissociable de ses thèmes.

Et que dire de ce beau titre de film, une sorte de caresse
fraternelle en même temps qu’une proposition platonique qui
consiste à comprendre le pourquoi de tant d’exaltation pour
le corps. La réponse est claire : vivre pleinement afin d’exister.

Le refus du voyeurisme cède parfois à la tentation de l’œil complice et témoin du spectateur, indépendamment de l’angle d’inclinaison. Mais dans cet essai à la fois philosophique et contemplatif, c’est à travers les non-dits et les visages parfois mélancoliques, pensifs, comme si perdus dans un monde qui les dépasse que les hommes filmés définissent leur territoire.

Certains, dans un autre milieu, collectionnent des timbres, d’autres refont leur corps. On dit souvent qu’ils n’ont rien dans le cerveau. Faux. Si on se fie à la caméra respectueuse de Côté, force est de souligner l’affection qu’il accorde à ces lutteurs humains, trop humains malgré leur dépassement physique.

Mais ce qu’on retient surtout, c’est la liberté prise par le réalisateur à filmer la corporalité excessive de l’homme.  Spectacle de foire sans doute, mais que Denis Côté évite par des voies harmonieuses, prouvant une fois pour toutes qu’à l’instar du corps féminin, celui de l’homme est également filmable. Qu’importe les activités choisies pour les intercepter; car ce qui compte vraiment, c’est planter la caméra au plus profond de leur psyché et tenter de sculpter des âmes qui se cherchent. Et que dire de ce beau titre de film, une sorte de caresse fraternelle en même temps qu’une proposition platonique qui consiste à comprendre le pourquoi de tant d’exaltation pour le corps. La réponse est claire : vivre pleinement afin d’exister.

Ta peau si lisse est un beau poème d’acceptation et d’élan d’amitié inconditionnelle vers l’autre.

Sortie
Vendredi 8 décembre 2017
V.o. :  français

Genre :  Essai documentaire – Origine :  Canada [Québec] / Suisse –  Année :  2017 – Durée :  1 h 33  – Réal. : Denis Côté – Dist. : La Distributrice de films.

Horaires/Info.
Cinémathèque québécoise

Classement
E/C
(En attente)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

The Breadwinner

Semaine du 8 au 14 décembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Afin de faire vivre sa famille, une petite afghane se déguise en garçon pour pouvoir travailler.

| PRIMEUR |
SANS
COMMENTAIRES

Sortie
Vendredi 8 décembre 2017
V.o. :  anglais / Version française
Parvana, une enfance en Afghanistan

Genre :  Animation – Origine :  Irlande / Canada / Luxembourg –  Année :  2017 – Durée :  1 h 34  – Réal. : Nora Twomey – Dist. :  Entract Films.

Horaires/Info.
@ Cinéma BeaubienCineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

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The Disaster Artist

Semaine du 8 au 14 décembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Greg Sestero et Tommy Wiseau se lient d’amitié dans un cours de théâtre. Ils se rendent à Hollywood dans l’espoir de réaliser leur rêve : faire des films.

COUP DE CŒUR
| PRIMEUR |

★★★ ½

LA FOI DANS L’ILLUSION
Jules Couturier

L’artiste multidisciplinaire James Franco a plusieurs caractéristiques en commun avec le mystérieux Tommy Wiseau, cinéaste culte malgré lui, derrière le navet The Room, que plusieurs considèrent comme le pire film de l’histoire du cinéma. Souvent lui-même à la fois acteur et réalisateur, Franco tente aussi régulièrement de s’exprimer à travers des pratiques artistiques et cinématographiques sortant des normes hollywoodiennes.

À l’instar de Wiseau, il ne craint pas le ridicule. Alors que le public le connaît surtout pour ses performances dans des films américains à grande échelle, Franco, en marge, accumule plus d’une dizaine de films à son actif à titre de réalisateur. Souvent des films de qualité médiocre. Son nouvel opus, The Disaster Artist, portrait drôle et touchant du cinéaste de The Room, et peut-être, dans une certaine mesure, de lui-même, est son premier film à recevoir un accueil critique favorable.

Meilleur acteur  James Franco
Gotham Independent Film Award 2017

ES_The Disaster Artist

Physiquement, complètement transformé à l’aide de prothèses faciales et d’une vilaine perruque, James Franco est méconnaissable et excellent dans le rôle de Wiseau. Il capture formidablement l’essence du personnage intriguant qu’était ce cinéaste à l’accent d’Europe de l’Est… mais qui prétendait être originaire de la Nouvelle-Orléans. Tout y est : sa folie, son innocence, sa volonté et sa vulnérabilité. L’accent, les expressions et la gestuelle de ce personnage haut en couleur nous sont offerts de façon absolument hilarante.

Même dans l’aveuglement et dans l’échec, la poursuite de ses rêves est toujours un acte d’une beauté pure. Tommy Wiseau est un symbole de la grandeur de cette quête illusoire. Il y a une sincérité désarmante dans son besoin de créer, de s’exprimer à tout prix. James Franco, autant dans sa réalisation que dans son interprétation du personnage, traduit cette quête avec respect, affection et délicatesse, sans tomber dans un éloge trop facile de l’artiste.

Malgré un scénario sans réelle surprise, suivant d’un
peu trop près la trame narrative hollywoodienne classique,
The Disaster Artist demeure un film divertissant, drôle,
parfois même émouvant, sur la marginalité et le désir de création.

Aux côtés de James, son frère cadet Dave Franco se fait évidement moins flamboyant dans le rôle de Greg Sestero, ami et collègue de Wiseau. Toutefois, son interprétation et la personnalité plus terre-à-terre de son personnage confient une humanité supplémentaire au film et permet de s’identifier plus facilement à l’histoire.

Malgré un scénario sans réelle surprise, suivant d’un peu trop près la trame narrative hollywoodienne classique, The Disaster Artist demeure un film divertissant, drôle, parfois même émouvant, sur la marginalité et le désir de création. C’est avec extase que les amateurs de The Room retrouveront reproduites la majorité des scènes cultes qui les font tant réagir lors des séances de minuit, présentées un peu partout sur la planète, alors que les non-initiés, eux, développeront très probablement, à la vue de ce bel hommage, une envie de découvrir cette œuvre si mauvaise… qu’elle en devient passionnante.

Sortie
Vendredi 8 décembre 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Comédie dramatique – Origine :  États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 44  – Réal. : James Franco – Dist. :  Entract Films.

Horaires/Info.
@ Cinéma du ParcCineplex

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Blade of the Immortal

30 novembre 2017

Semaine du 1er au 7 décembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Pour lever la malédiction qui pèse sur lui, un guerrier samouraï immortel doit tuer mille hommes.

CRITIQUE
| PRIMEUR |

★★

Pascal Grenier

DU MEILLEUR COMME DU PIRE

Suite

DPJ

Semaine du 1er au 7 décembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Regard intimiste sur les travailleurs sociaux et les éducateurs du DPJ (Département de la Protection de la Jeunesse du Québec.

CRITIQUE
| PRIMEUR |

★★★★ 

Charles-Henri Ramond

FACE CACHÉE DE LA SOUFFRANCE

Suite

Jeune femme

Semaine du 1er au 7 décembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un jour, Paula décide de retourner à Paris, après une longue absence, bien décidée à tenir l’avenir entre ses mains.

COUP DE CŒUR
| PRIMEUR |

★★★★

Jean Beaulieu

Suite

Radius

Semaine du 1er au 7 décembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après avoir vécu des évènements au cours d’une nuit d’horreur, Liam et Jane décident de résoudre le mystère qui les entourent.

| PRIMEUR |
SANS
COMMENTAIRES

Sortie
Vendredi 1er décembre 2017

V.o. :  anglais / Version française
Radius

Genre :  Suspense fantastique – Origine :  Canada [Québec] –  Année :  2017 – Durée :  1 h 31  – Réal. : Steeve Léonard, Caroline Labrèche – Dist. :  Filmoption International.

Horaires/Info.
@ Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

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