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Top 2019 – Jean Beaulieu

2 janvier 2020

1. Parasite (Bong Joon-ho)
Palme d’or méritée. Un film qui allie subtilité de mise en scène avec un scénario en béton. De loin le film le plus original de l’année.

2. Ex-aequo — trois films qui sortiront en salle en 2020 mais vus en festival en 2019
Les Misérables (Ladj Ly), Une grande fille (a.k.a. Beanpole) (Kantemir Balagov) et Portrait d’une jeune fille en feu (Céline Sciamma)
Trois films très différents (un drame social contemporain explosif, un drame de guerre au scénario très peu prévisible et vu du point de vue de deux femmes, et un film d’époque aux accents féministes porté par un souffle artistique peu commun).

5. Joker (Todd Phillips)
Une grande surprise, un film très sombre dont la finale remet tout ce qui précède en perspective.

6. The Irishman (Martin Scorsese)
Comme l’a dit je ne sais plus quel critique : davantage un film sur le vieillissement que sur la Mafia. Scorsese très à l’aise dans le genre qui en a fait un demi-dieu. Merci Netflix (bouh! Hollywood).

7. Jeanne (Bruno Dumont) — vu au FNC
Je l’avoue, je suis un inconditionnel de Bruno Dumont. J’avais quand même trouvé Jeannette plus fort et plus original. Austère et digne de Bresson.

8. The Farewell (Lulu Wang)
Film de nature autobiographique, qui m’a rappelé un peu le Yi Yi d’Edward Yang. Agréable surprise.

9. Marriage Story (Noah Baumbach)
Comparé aux (très bons) films de Woody Allen et à Rohmer, Baumbach nous propose néanmoins son « Scènes de la vie (post-)conjugale », qui ne manque pas d’humour ni d’émotions. À la fois grinçant, tendre et touchant. Merci Netflix (bis).

10. Once Upon a Time… in Hollywood (Quentin Tarantino)
Pas son meilleur (loin de là), mais toujours jouissif pour le cinéphile avec son récit « uchronique », quelques morceaux de bravoure (la scène au ranch Spahn, entre autres) et ses multiples références aux films de série B et obscurs hits populaires de la fin des années 60…

Il y a certains titres que je n’ai pas vus et qui trouveraient peut-être une place ici, mais tant pis. Anomalie (pour moi) : 5 films américains sur 10 (si l’on inclut The Farewell). Mentions honorables, du côté québécois, à Répertoire des villes disparues de Denis Côté, à Matthias et Maxime de Xavier Dolan et à Genèse de Philippe Lesage, ainsi qu’à quelques documentaires vus aux RIDM, notamment deux films allemands basés sur des archives visuelles (Heimat is a Space in Time, de Thomas Heise), et sonores (Status and Terrain de Ute Adamczewski). Quelques autres titres qui ont raté de peu le Top 10 : Zombi Child (Bertrand Bonello), Dogman (Matteo Garrone), Les Hirondelles de Kaboul (Zabou Breitman et Éléa Gobbe-Mevellec), Sorry We Missed You (un Ken Loach de bonne cuvée), Woman at War (Benedikt Erlingsson), Ceux qui travaillent (autre drame du travail du Suisse Antoine Russbach) et le très sombre (dans le sens littéral) Vitalina Varela de Pedro Costa (celui-là pourrait très bien se glisser dans le Top 10, peut-être à la place de Jeanne).

Du côté des déceptions de l’année, Douleur et gloire (la première fois qu’un film d’Almodovar m’a ennuyé), Little Joe (drame sci-fi trop aseptisé de Jessica Hausner), A Hidden Life (Terrence Malick, plus « malickéen » que jamais) et Aquarela (film écolo de Viktor Kossakovsky, qui après une saisissante première séquence en Russie devient un fond d’écran).

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