En salle

Kuessipan

3 octobre 2019

Semaine 40
du 4 au 10 octobre 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Mikuan grandit avec son frère auprès de sa famille aimante sur la réserve innue de Uashat, sur la Côte-Nord, au Québec. De son côté, Shaniss, une enfant du voisinage, n’a pas autant de chance. Elle doit composer avec les problèmes de consommation d’une mère alcoolique. Mais Mikuan est toujours là pour soutenir et épauler sa meilleure amie.

Primeur
CRITIQUE

< Élie Castiel >

★★★ ½

État des lieux

Le roman de Naomi Fontaine est librement adapté, accordant à Myriam Verreault, dont c’est ici le premier long métrage de fiction, l’occasion de jongler avec l’imaginaire. Récit narratif classique, dont la sublime horizontalité, dans ce cas, est un atout majeur.

À l’instar d’À l’ouest de pluton (2008), coréalisé avec Henry Bernadet et son solo documentaire Ma tribu c’est ma vie (2011), l’adolescence demeure le centre d’intérêt de ce récit autochtone qui respire, assume sa condition, pose un regard politique et acerbe sur la colonisation des Premiers territoires. Verreault, non autochtone, saisit le pouls d’une communauté sensible, francisée, évangélisée selon les préceptes de la foi catholique, assez d’ingrédients narratifs pour rendre le récit aussi noble qu’intéressant.

L’amitié, les premières amours, le désenchantement, la réalité qui bouscule tout, la peur de l’autre. La rupture entre Francis (sensible et attachant Étienne Galloy) et Makuan (Sharon Ishpatao-Fontaine, exceptionnelle dans un premier rôle) souligne subtilement les décisions du Québec (et du Canada?) en ce qui a trait aux communautés autochtones, dont on ne cesse d’inventer n’importe quoi (parfois maladroitement) pour que les rapports soient plus harmonieux.

La culture blanche et l’autre. En filigrane, les autres, des nouveaux venus dressés contre le mur des lois sur la laïcité, sur les valeurs; si Kuessipan ne parle pas directement de ces questions, elles résonnent sans cessent dans l’imaginaire des spectateurs, l’obligeant à remettre en question leur propre authenticité, sans les froisser, et c’est là une des audaces du film de VerreEn langue innue, Kuessipan veut dire «Je te donne la parole et je la prends aussi désormais pour témoigner… ». Rendre compte de son état social, politique et personnel d’un territoire en devenir dans ce pays. Avec ce premier essai de fiction, Myriam Verreault entre par la grande porte.ault.

En langue innue, Kuessipan veut dire «Je te donne la parole et je la prends aussi désormais pour témoigner… ». Rendre compte d’un état social, politique et géographique d’un territoire en devenir dans ce pays. Avec ce premier essai de fiction, Myriam Verreault entre par la grande porte.

Un film charmant, émouvant, marchant à pas lents, empreint de petites touches où l’humour et l’émotion se conjuguent admirablement, nous laissant un goût de bonheur aussi chagriné que réconfortant.

En langue innue, Kuessipan veut dire «Je te donne la parole et je la prends aussi désormais pour témoigner… ». Rendre compte d’un état social, politique et géographique d’un territoire en devenir dans ce pays. Avec ce premier essai de fiction, Myriam Verreault entre par la grande porte.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 4 octobre 2019

Réal.
Myriam Verreault

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2019 – Durée : 1 h 57

Langue(s)
V.o. : français, innu; s.-t.a. ou s.-t.f.

Kuessipan

Dist. @
Filmoption

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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