En salle

Il pleuvait des oiseaux

12 septembre 2019

PRIMEUR
| Semaine 37 |
Du 13 au 19 septembre 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Tom, Charlie et Boychuck vivent leurs vieux jours en ermites dans la forêt de l’Abitibi-Témiscamingue. La seule personne qui connaît l’emplacement de leur refuge est le tenancier d’un hôtel peu fréquenté des environs. Lorsque celui-ci rencontre pour la première fois sa tante Gertrude, internée sans raison depuis 60 ans, il décide de l’aider à fuir l’institut psychiatrique en l’installant avec les trois vieillards.

| CRITIQUE |
Luc Chaputn

★★★ ½

Un écrin d’ombres et de lumières

Des volutes de fumée noire, des tourbillons de cendre vus à vol d’oiseau, des animations en noir parsemées de rouge construites frontalement forment un des leitmotivs de ce film auxquels répondent plus tard les peintures que Boychuck gardait précieusement dans son atelier à l’abri des regards de ses confrères.

Adapté d’un roman de Jocelyne Saucier paru en 2011 que je n’ai pas lu, le film, scénarisé par Louise Archambault, nous amène à croiser trois ermites dans le vert profond de la forêt boréale, magnifiée par la cinématographie de Mathieu Laverdière. L’emploi de Rafaëlle, une photographe volontaire interprétée par Ève Landry partie à la recherche de vieux témoins des feux dévastateurs du Nord-Ontario en 1916 pour en faire leurs portraits en vue d’une exposition, convie le spectateur par monts et par vaux vers ces hommes qui, retirés du monde pour diverses raisons, y vivent simplement en entraide et dans une liberté assumée.

L’arrivée de la photographe puis plus tard d’une Gertrude, fuyant un long enfermement, bouleverse le quotidien simple de Tom et Charlie. Rémi Girard, dont on avait rarement pu apprécier le talent de guitariste et de chanteur, capte en Tom un de ses meilleurs rôles en gars bourru, trouvant dans la chanson et l’alcool remèdes à son spleen.

Andrée Lachapelle apporte sa fragile luminosité à Marie-Deneiges qui découvre la vie en nature loin de l’emmurement et reprend ainsi goût à l’existence épaulée de diverses manières par Charlie. Gilbert Sicotte, jouant de sa voix grave et par petites touches, s’insère dans ce personnage rescapé d’une longue solitude. La réalisatrice Louise Archambault manie avec dextérité les quatuors, trios et duos et nous sert une très belle scène délicieusement érotique à laquelle on pouvait ne pas s’attendre. Hymne à la vie et au choix face à la mort, ce long métrage remet en premier plan le vécu complexe des personnes âgées.

La réalisatrice Louise Archambault manie avec dextérité les quatuors, trios et duos et nous sert une très belle scène délicieusement érotique à laquelle on pouvait ne pas s’attendre.

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 13 septembre 2019

Réal.
Louise Archambault

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2019 – Durée : 2 h 07

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

And the Birds Rained Down

Dist. @
MK2 | Mile End

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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