En salle

Ad Astra

19 septembre 2019

Semaine 38
du 20 au 26 septembre 2019

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
L’astronaute Roy McBride reçoit la mission secrète de se rendre sur une base cosmique éloignée pour envoyer un message radio à son père, Clifford, officiellement disparu lors d’une expédition scientifique depuis plus de 16 ans.

< PRIMEUR >
Le Film
de la semaine
ÉLIE CASTIEL

★★★★ 

Le cordon ombilical spatial de la filiation

Le nouveau film de James Gray est triste et poignant en même temps que vibrant et impressionnant. La première partie, la plus longue, est surtout dense en effets sonores et visuels (de nos jours, des mains expertes y travaillent – donc plus rien de surprenant) qui rappellent ces productions du genre maintes fois vues et revues.

Pour certains spectateurs, ces séquences à l’intérieur du vaisseau spatial peuvent ennuyer et trouveront le temps long. Même si à bien observer, le travail chromatique, les pas lents dans la direction photo et le positionnement des personnages rendent l’expérience surréelle. Comme s’il s’agissait de pénétrer dans une enceinte interdite.

C’est à partir du moment où l’astronaute Roy McBride (Brad Pitt remarquable dans un de ses rôles les plus dignes et sensibles) rencontre son père depuis longtemps disparu (apparemment vivant) que le film prend vraiment son envol et aborde le véritable sujet, les liens qui nous unissent ou parfois nous séparent, comme dans les films précédents de Gray.

Avant tout, cette rencontre prouve jusqu’à quel point le cinéaste est par-dessus tout un humaniste, quasi-philosophe, tant il tient, quels que soient les lieux, à nouer avec la notion d’affect chez les êtres. Entre Roy, le fils, et Clifford McBride (sensible Tommy Lee Jones), un échange froid comme s’ils ne s’étaient jamais séparés. Mais par moments, quelques brefs gros plans sur Pitt montrent son visage comme s’il regardait le ciel (son père qui est placé à un étage plus haut) posant un regard de nouveau-né. Tout est dans l’expression de ses yeux.

Ad Astra (quel beau titre en Latin qui immortalise la proposition) se joint à la thématique abordé par James Gray dans son corpus précédent, toujours aussi proche des individus et messager d’un monde plus accueillant. Et qu’importe les invraisemblances que le film peut étaler sans vraiment le vouloir… car le cinéma est une acte libre qui peut tout inventer.

Cet échange entre la naissance et la découverte d’un parent ne serait-il pas un acte courageux de provocation de la part du cinéaste? Ici, Roy s’identifie au père, et au même temps annonce que le cordon ombilical spatial qui les lie et censé les joindre pour retourner sur Terre sera coupé. Magnifique métaphore des liens familiaux, mais dans le même temps, une réflexion sur le cinéma qui peut se permettre des actes inhabituels du moment où ils sont exprimés avec tact et particulièrement réflexion.

Le film aurait pu s’arrêter là. Il n’en demeure pas moins qu’Ad Astra (quel beau titre en Latin qui immortalise la proposition) se joint à la thématique abordé par James Gray dans son corpus précédent, toujours aussi proche des individus et messager d’un monde plus accueillant. Et qu’importe les invraisemblances que le film peut étaler sans vraiment le vouloir… car le cinéma est une acte libre qui peut tout inventer.

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 20 septembre 2019

Réal.
James Gray

Genre(s)
Drame de science-fiction

Origine(s)
États-Unis / Brésil

Chine

Année : 2019 – Durée : 2 h 03

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

Vers les étoiles

Dist. @
20th Century Fox

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.   Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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